Point de vue Justine.
Samedi 05/02
Mes bonnes résolutions se sont fait la malle (encore), j'avais décidé, de ne plus broyer du noir, mais me revoilà à la case départ, enfermée et allongée de nouveau sur le sol d'une cave froide et obscure, le moral dans les chaussettes.
Je n'ai plus trop la notion du temps, mais il me semble que ça fait bien deux jours que Valentin me laisse moisir ici, sans se soucier de moi et du fait que j'ai toujours aussi froid, que j'ai l'estomac complètement vide et que ma fièvre est revenue de plus belle.
Il ne s'est plus manifesté depuis la conversation qu'on a eue, mais surtout, depuis que j'ai eu la bonne idée de jouer les révolutionnaires, en lui plantant un stylo Bic dans la main.
Je ne voulais pas en arriver là, j'ai agis spontanément, mais il ne m'a laissé aucune chance, ce mec est borné et il continue de rester dans son mutisme.
Je suis persuadée que je suis concerné par les secrets dont il ne veut pas me parler, j'ai la troublante conviction d'en faire partie directement ou indirectement.
Il était sur le point de tout me révéler, mais j'ai tout fait foiré avec ma tentative désastreuse d'évasion.
Dans la vie, il y a parfois des moments qui semblent s'éterniser, comme si quelqu'un avait décidé d'appuyer sur pause, je suis dans une espèce de spirale infernale, un cauchemar à durée indéterminée.
Je me mets à sursauter, Valentin refait enfin surface.
Quand on parle du loup...
Il se tient dans l'embrasure de la porte. Une certaine douleur s'affiche sur son visage, ce qui ne me laisse pas indifférente. Il porte un polo de sport bleu marine, un jean délavé et des baskets plutôt tendances.
Je le dévisage, incrédule et voilà que je me remets à éprouver de l'empathie pour lui.
Il s'assoit dans son fauteuil fétiche, pose ses bras sur les accoudoirs, et pour une fois, je suis résolu à le laisser parler le premier. J'attends donc qu'il se manifeste.
Il respire fort, il est statique, le regard perçant, mais il ne dit rien, pas un seul mot, allez un petit effort Valentin, ce n'est vraiment pas le moment de jouer au roi du silence. Je vais être obligé de dire quelque chose, c'est plus fort que moi, mais je ne supporte pas le silence.
- Vous ne travaillez jamais Valentin ? C'est la seule question qui me vient à l'esprit, bravo, maintenant il va me prendre pour une grosse curieuse. Même si au fond ça m'intrigue un peu, posséder une si belle maison sans travailler, ça en ferait rêver plus d'un. Bon ok, je suis peut être un peu mal placé pour dire ça.
- Qu'est ce que ça peut vous faire ? Et puis d'abord on est samedi.
Il est d'une humeur massacrante, toujours égal à lui même.
- Je vous vois bien dans la finance, trader peut être ? Euh, non, réflexion faite, les traders doivent être dotés d'un sang-froid à toute épreuve et d'une grande résistance à la pression, ce n'est de toute évidence, pas votre cas.
- Vous être en train de vous foutre de ma gueule là ? C'est sûr que vous, vous n'avez pas trop galéré à trouver un job, papa n'a eut qu'à lever le petit doigt.
Décidément, je n'arriverai jamais à faire changer les mentalités, encore un qui est persuadé, que parce que mon père est riche et influant, tout a toujours été du tout cuit pour moi, mais c'est faux.
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Seule, face à lui
RomanceKidnappée, séquestrée dans un garage... Même dans mes pires cauchemars, je n'aurais jamais cru que cela puisse m'arriver à moi et surtout que ça chamboulerait ma vie à ce point. Mon ravisseur est une énigme et tout ce qui tourne autour de lui n'est...