Point de vue Justine.
Je suis stoïque et retient mon souffle depuis un temps interminable, silencieuse, incapable de ressentir la moindre émotion. Ça doit bien faire cinq minutes maintenant que papa a décampé et je n'arrive toujours pas à réaliser ce qu'il vient de se passer. Les minutes se sont écoulées avec une lenteur bouleversante.
Je viens de me prendre une claque monumentale et ce n'est pas juste façon de parler, pour preuve, la marque de ses cinq doigts incrustés dans ma joue.
Vous savez, le genre de claque que l'on se prend à quinze ans, quand on vient de se faire surprendre en train de fumer une cigarette, un truc vraiment très grave quoi. Le genre de claque où derrière, on en veut à ses parents pendants des décennies.
J'ai la désagréable sensation que tout ça, n'est que le début d'un long parcours semé d'embuches.
Je ne me laisse pas abattre par ce qu'il vient de se passer, la colère de papa finira par s'apaiser.
Je repense subitement à tout ce que vient de me dire Alex au sujet de Théo qui a prévu de se rendre à la gendarmerie demain, je n'ai pas le choix, il faut que je prévienne Valentin au plus vite.
Je fais un passage éclair dans la salle de bain, j'enfile un jean et un chemisier et aussi incroyable que cela puisse paraître je me retrouve moins d'une demi-heure plus tard, devant la grande bâtisse en pierre. Je n'avais pas remarqué à quel point elle était impressionnante. Vivre ici tout seul, retiré comme un moine dans son monastère, ça doit être terriblement angoissant.
Je n'aurais jamais pensée revenir un jour ici, c'est complètement irréel, mais je n'avais aucun autre moyen de contacter Valentin.
J'ai vérifié dans l'annuaire avant de partir et il n'y figure pas. Ça aurait été pourtant bien plus simple de lui annoncer ça par téléphone. Dieu sait encore, comment il peut réagir.
Revenir ici me donne carrément la chair de poule. Je me revois encore courir dans la forêt sous une pluie battante, complètement désemparée. Tout ça est encore très frais dans ma mémoire, j'ai un peu de mal à réaliser que cette scène effroyable fait partie intégrante de ma vie.
Il fait encore nuit, je suis partie si vite que je n'ai même pas fait attention à l'heure, il est à peine 7 heures du matin, ce n'est pas une heure décente pour débarquer chez quelqu'un, j'espère que Valentin ne m'en tiendra pas rigueur.
Je sonne, tant pis, je verrai bien. Je suis surprise en découvrant que ce n'est pas lui qui vient m'ouvrir et me sens tout à coup stupide et ridicule.
Je ne m'attendais pas à trouver une femme ici.
Je la dévisage, elle en fait autant, et à en voir son expression, elle a l'air aussi surprise que moi, elle est à moitié nue et mâche vulgairement du chewing-gum. Le genre de fille aux courbes généreuses et aux tenues provocantes. Blonde platine, la vingtaine, pas mal, si on se contente de regarder son corps.
- Chéri, je peux savoir pourquoi il y a une greluche devant ta porte ? Se met à crier la fille, avec un accent très prononcé des pays de l'est.
- Excusez moi, il semble que je vous dérange, je reviendrai plus tard dans la journée.
Confuse, je suis sur le point de tourner les talons, quand Valentin débarque lui aussi à moitié nue.
Il manquait plus que ça.
De toute évidence, j'arrive pile au mauvais moment.
La tête qu'il fait, on dirait qu'il à vu un fantôme.
- Mia, va t'habiller et rentre chez toi. Ordonne t-il, à la pauvre fille. Son ton est sans appel.
Je ne sais plus où me mettre, j'ai honte, mais qu'est ce qu'il m'a pris de me pointer à cette heure-ci. Je sens mon visage s'empourprer et mes mains devenir moites. Je trouve cette situation vraiment très gênante.
- Dites à votre invitée de rester, ce n'est pas à elle de partir, je reviendrai à un autre moment. Je lui dis, pour essayer de sauver la situation quelque peu inconfortable.
- Justine, si vous êtes là, un dimanche matin et à cette heure ci, je présume que c'est que vous avez quelque chose à me dire et je suppose que ce doit être vraiment très important. Me répond-il, une pointe d'agacement dans la voix. Je me doute que vous n'êtes pas venue ici pour mes beaux yeux. Rajoute-t-il, en me toisant de haut en bas.
La fille visiblement très en colère, me passe sous le nez pour rejoindre son véhicule en pestant dans sa langue maternelle et au passage me bouscule et m'écrase le pied. Au cas où je n'aurais pas très bien saisi le message.
- Bon alors vous attendez le déluge ou vous rentrez ?
Je m'avance dans le couloir et ressens une forte appréhension, malgré que les choses soient différentes cette fois, car je suis là de mon plein grès, l'endroit me donne des frissons.
Nous nous échangeons rapidement nos numéros de téléphone portable, à la demande de valentin, qui me fait bien comprendre de l'appeler avant de rappliquer, la prochaine fois. Je me sens toujours aussi honteuse.
Je suis dans le couloir, Valentin s'approche de moi, très près, qu'est ce qu'il fait ?
- Regardez moi, vous avez une sale tronche, vous étiez vachement mieux hier soir.
Charmant.
- Je ne suis pas là pour faire un défilé de mode.
En revanche lui, il est pas mal du tout. Je le détaille de la tête aux pieds et m'extasie un peu trop longuement sur ses muscles saillants. Il le remarque, mais ça n'a pas l'air de le déranger outre mesure.
- Vous voulez pas allez enfiler un truc, n'importe quoi d'un peu plus habillé. Demandé-je, en détournant le regard, cette fois.
- Vous n'avez jamais vu un mec en calbar ?
Si bien sûr, mais pas foutu comme lui. Me fait remarquer, ma petite voix intérieure.
- Ok, vous êtes chez vous, faites comme bon vous semble. Il faut que je vous dise quelque chose, mais surtout ne vous énervez pas. Je m'assois timidement sur le canapé, avant même qu'il ne me le propose. Il est debout contre le mur face à moi, et semble prêt à écouter attentivement ce que j'ai à lui annoncer.
- Théo a décidé de porter plainte contre vous pour coups et blessures.
J'observe sa réaction, tout en songeant que tout est entièrement de ma faute. Si je n'avais pas joué les idiotes en lui demandant de m'embrasser, on n'en serait probablement pas là.
Je ne lui laisse pas le temps d'en placer une et poursuis d'une traite.
- Vous avez égaré votre porte feuille durant l'altercation, il connait désormais votre identité. Mais ne vous inquiétez pas, je vais tout arranger, la situation n'est pas aussi pourrie qu'elle en à l'air.
Je vais aller le voir, le supplier de me rendre vos papiers et le dissuader de se rendre à la police, ainsi tout sera rentré dans l'ordre.Malgré les apparences, il est toujours très amoureux de moi, il m'écoutera, peut importe ce que je dois faire pour y arriver.
Même si je sais qu'il m'en veut terriblement, il croit que vous et moi on est vraiment ensemble, il a vu le tampon de l'Islande en feuilletant votre passeport, et mon frère Alex, qui a passé une partie de la nuit avec lui, enfin c'est une longue histoire, m'a dit que ça l'avait complètement anéantie. Il est persuadé que je le trompais avec vous depuis un moment.
Valentin écoute ma petite tirade, il passe une main dans ses cheveux, comme il a très souvent l'habitude de le faire et me dit :
- Alors comme ça, monsieur a le droit de s'envoyer en l'air, ça ne pose aucuns problèmes, mais quand il s'agit de vous, c'est une autre paire de manches. Laissez tomber, il est hors de question que vous retourniez voir cet enfoiré, c'est moi qui vais y aller.
- Valentin, réfléchissez cinq minutes, vous risquez de faire empirer les choses et je n'ai pas l'intention de vous faire prendre encore des risques. Je vous aie mises suffisamment dans la galère comme ça. Ce baiser c'était complètement stupide.
Il frotte de sa main, sa barbe naissante avant de rajouter :
- Il vous a traité de pute, il méritait une raclée.
- Vous avez pris ma défense, alors que vous ne me connaissez même pas, il a peut être raison je ne suis peut être pas une personne fréquentable.
- Je vous connais suffisamment pour savoir, que vous n'êtes pas une pute.
Un silence s'installe dans la pièce et je suis incapable de dire lequel de nous deux est le plus mal à l'aise. Je ne sais pas quoi faire, ni quoi dire, je ne me suis pas préparée à ce qui se passe en ce moment. Quelques secondes qui paraissent une éternité s'écoulent, avant que sa voix grave et cassée rompe ce silence.
Il me fixe toujours de ses grands yeux verts et me fais une étrange proposition.
- Votre Théo là, c'est quoi son nom ?
- Gontier-Duval, pourquoi ?
- Ok, voilà ce que je vous propose, vous me laissez gérer cette histoire avec ce type et vous en échange vous partez d'ici et vous et moi on ne se revoit plus jamais.
- Et qu'est ce que vous comptez lui faire au juste ?
- Je rêve, vous êtes inquiètes pour lui ? Vous l'aimez toujours c'est ça ?
- Qu'est ce que ça peu vous faire. Non je ne l'aime plus, enfin ça ne vous regarde pas, mais ce n'est pas pour autant que je veux qu'on lui fasse du mal. Au fait, je suis désolée d'avoir débarquer comme ça à l'improviste, votre petite amie risque de beaucoup vous en vouloir.
Valentin se met éclater de rire comme si j'avais sorti une énormité.
- Mia, ma petite amie ? Ce n'est rien qu'une de ces pétasses avec qui je passe du bon temps, c'est tout, ça s'arrête là.
Je ne m'attendais pas une réponse aussi franche et directe, bien qu'habituée à son franc parlé, je mets ma main devant ma bouche, prise soudainement d'une nouvelle quinte de toux.
- Ça va ? Me demande t-il, l'air faussement inquiet.
- Oui, ce n'est rien, j'ai l'habitude.
- C'était des conneries, pas vrai, vous n'êtes pas vraiment malade, c'était une ruse ?
- Vous pensez vraiment que j'aurais pu mentir sur un sujet aussi sensible, regardez moi bien, j'ai l'air de simuler ?
- Non, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire.
- Je suis malade depuis toute petite, ma maladie a été détectée peu de temps après ma naissance. Mes parents auraient dû réfléchir à deux fois avant de me choisir à l'orphelinat, ils n'ont vraiment pas tiré le bon numéro.
Je ne pouvais pas me douter.
Seulement quelques personnes sont au courant de la gravité de ma maladie. Ils ont toujours joué la transparence avec moi et je sais que mes années sont comptées, ce n'est pas un secret.
- C'est si grave ?
- C'est comme ça, on apprend à vivre avec, vous savez. Ne prenez pas cet air désolé. S'il y a bien une chose que je déteste, c'est la pitié.
Je sens les larmes monter en moi, j'évite pour la plupart du temps de parler de ça, ça a le don de me submerger et de me plonger dans une espèce de torpeur qui me paralyse. Malgré tout, j'essaye tant bien que mal de ne pas craquer, de me persuader que je vais passer au travers des mailles du filet. Je profite de l'instant présent comme on dit. Vivre sans regrets.
Valentin se racle la gorge, mal à l'aise.
- Bon allez parlons d'autre chose, puisque je suis là, je vais en profiter pour récupérer la mallette de mon père, j'ai fait une énorme bourde ce matin.
- Comment ça ? Me questionne t-il, soudainement inquiet.
Il s'approche et vient s'assoir à coté de moi sur le canapé, je me déplace légèrement pour lui laisser un peu plus de place.
- J'ai fais comprendre à mon père que j'étais au courant qu'il n'était pas mon vrai père, il a très mal réagit, ça m'a valu une énorme baffe. Regardez ma joue. J'ai bien réfléchie, je vais lui dire que c'est moi qui aie piquée sa mallette, ainsi cela justifiera que je sois au courant et vous serez définitivement écarté de tous soupçons. Jamais vous ne risquerez d'être impliqué dans cette histoire.
Lorsqu'il prend conscience de ce que je viens de dire, je vois tout de suite que son expression a changé. Son regard est perçant et sa mâchoire est serrée. En quelques instants, je retrouve le Valentin agressif que je commence hélas à connaître. Il passe les deux mains dans ses cheveux, comme s'il s'agit d'un moyen pour contrôler ses nerfs qui semblent agir comme bon leur semble.
- Vous vous foutez de ma gueule ? Dit-il, en élevant la voix.
Ça y est ça recommence.
Je recule par automatisme, la situation me dépasse quelque peu, et plus j'y pense, plus je me demande où cela pouvait bien nous mener. Mais je sais aussi que je dois rester calme, surtout en compagnie de quelqu'un d'aussi sanguin que lui. Si nous perdons le contrôle tous les deux, toute réflexion sera impossible.
- Vous ne trouvez pas que vous exagérez un peu ? Vous commencez sérieusement à m'agacer. D'une, j'aurais très bien pu vous balancer aux flics et de deux, en y réfléchissant bien, ce n'est peut être pas encore trop tard.
J'ai visiblement dit quelque chose qui ne fallait pas, Valentin m'attrape par le poignet et cherche vraisemblablement à m'intimider.
Il me regarde comme ci j'étais folle et je comprends qu'il n'est pas dans la capacité de garder son sang-froid, ni d'ailleurs de comprendre le sens de « ça ne sert à rien de s'énerver ».
- Qu'est ce que vous allez faire ? M'enfermer dans votre cave pourrie pour que je me taise. Tenez j'ai rapporté le rouleau de scotch. Je lui dis, en le sortant de mon sac à main, sur un ton légèrement provocateur.
Mon regard exprime clairement l'exaspération, tout ce que je veux c'est l'aider, depuis le début, après tout ce qu'il m'a fait endurer, il pourrait au moins la jouer profil bas.
- Allez foutez le camp d'ici et ne revenez jamais.
Il me foudroie du regard, je ne l'ai jamais vu aussi menaçant.
- Pas avant d'avoir récupérer la mallette. Je lui dis, sûre de moi et bien décidée à repartir avec.
∞
Point de vue Valentin.
Je sens que cette fille va me rendre la vie impossible, pourquoi s'acharne t'elle comme ça ? Elle n'imagine pas l'effort que je suis en train de fournir pour ne pas la foutre dehors à coup de pieds dans le cul. Elle ne me connaît pas, elle ne sait pas à quel point il est difficile pour moi de me contrôler, en particulier devant un tel acharnement.
Elle me regarde suspicieuse, hésitante avant de se mettre à courir jusque dans l'escalier. Elle est complètement barge. Je me lève le plus vite possible, tandis qu'elle est déjà en train de fouiner partout au premier.
Je m'arrête devant ma chambre, soupire, perdant clairement patience.
Elle me jette un regard mauvais et se dirige dans une autre pièce sans faire le moindre commentaire.
- Bon allez ça suffit maintenant. M'exclame-je d'une voix suffisamment forte pour essayer de lui faire peur.
Il faut que je mette un terme à ce cirque, je n'ai pas trente six milles solutions, je l'attrape de force par le bras et l'attire en dehors de la pièce, mais mademoiselle est coriace et fait de la résistance.
Elle s'arrête de gesticuler quelques secondes, me regarde droit dans les yeux et me dit l'air désolé :
- Je suis au courant de tout, pour votre frère Raphaël.
- Je reste immobile quelques secondes avant que l'information monte à mon cerveau et contre toute attente, je lui relâche le bras.
- Vous pensez savoir, mais vous ne savez rien du tout, seulement ce que les connards de journalistes comme vous, ont bien voulu écrire dans leurs torchons.
Je descend à la cuisine, attrape un verre et la bouteille de vodka, il me faut quelque chose de fort, un remontant. Un vrai silence de mort règne dans cette baraque, je me met à songer à toutes ses filles qui ont défilées ici, un bon paquet, mais aucunes d'entre-elles, n'y a été à sa place.
Justine a beau m'énerver, m'exaspérer, me rendre dingue, me faire péter un plomb la plupart du temps, elle est pourtant tout ce qu'il me faut. Depuis quelques temps, je ne vois que ce petit brin de femme qui a débarqué dans ma vie sans prévenir et qui sans le vouloir, est en train de tout changer dans ma putain d'existence. Mais il faut qu'elle s'en aille, qu'elle se tienne le plus loin possible de moi, je ne suis pas quelqu'un de fréquentable, elle est si belle, si pure et si fragile, je n'ai pas le droit de l'abimer.
Je fixe la bouteille de vodka, je me sens coincé dans une espèce de monde parallèle et ne remarque pas immédiatement qu'elle est là, à me regarder, les yeux brillants de tristesse. Pourquoi me prend elle en pitié de cette façon, pourquoi culpabilise t-elle, alors qu'elle ne sait rien. Elle voudrait tout endosser à elle toute seule, alors qu'elle est loin d'imaginer ce qui s'est réellement passé.
- Je ne voulais pas dire ça de cette façon, je sais à quel point vous devez être anéantie, je vois bien que cette histoire vous hante, c'est un drame affreux. Mais ce n'était rien qu'un accident, un stupide accident.
Entendre les mots « stupide et accident » dans la même phrase, est insoutenable et déclenche en moi une colère incontrôlable. Sans réfléchir, je me lève, m'avance vers elle, la foudroie du regard et la gifle violemment.
Et voilà, il m'a fallut moins de 10 secondes pour agir avec impulsivité comme le pire des connards, c'est exactement ce que je redoutais par dessus tout. Maintenant c'est sûr, elle va finir par me balancer aux flics.
Merde, en plus je lui ai fait mal, elle se retient de chialer, je le vois bien. Putain mais ce que je peux être con, maintenant j'ai l'incompréhensible envie de la prendre dans mes bras pour la consoler, elle est si vulnérable, si fragile. Comment j'ai pu lui faire ça ?
Elle reste immobile, impassible, me regarde avec fureur, elle se demande sûrement comment s'y prendre pour m'assassiner.
Putain mais elle pourrait dire quelque chose, je sais pas moi, que je suis qu'un gros con.
Et même si je ressens une certaine nervosité à l'idée qu'elle m'en veuille pour toujours ou qu'elle ne comprenne pas mon comportement et les raisons qui me poussent à agir ainsi. Je n'espère qu'une seule chose, qu'elle se barre et qu'elle ne revienne plus jamais. Il faut qu'elle sorte de ma vie, car en faire partie, c'est se lancer dans un éternel et perpétuel chagrin.
Elle lève la tête vers moi, me lance un dernier regard meurtri et se dirige vers la porte d'entrée toujours dans un silence de mort.
Je la regarde se diriger vers sa caisse, elle n'a pas trouvée la mallette, il y a au moins un point positif dans tout ça.
- Justine je...
Ma phrase l'arrête net dans son élan, elle reste silencieuse, immobile, durant un laps de temps qui me paraît être une éternité, mais elle ne se retourne pas et reprend sa marche rapidement.
Eh puis merde tient, à quoi bon essayer de la retenir, l'avoir sans cesse dans les pattes ne risque au final de ne m'apporter que des emmerdes, qu'elle reste où elle est.
Et puis soyons honnêtes, je ne peux quand même pas lui demander de tout mettre en œuvre pour envoyer son propre père en taule. Ça serait de la pure folie, et puis de toute façon, elle est bien trop sensée pour faire une chose pareille.
La tenir à l'écart, est la seule et unique manière de la préserver, car quand elle aura connaissance de la vérité, elle sera anéantie, elle détestera son père et me détestera encore plus, pour l'avoir mêlée à tout ça.
Je m'enlise dans la profondeur des abysses de cette vie que je m'efforce de bousiller un peu plus chaque jours. J'ai repoussé la seule personne qui était prête à me tendre la main et à m'aider coûte que coûte. Je ne suis vraiment qu'un débile profond. Il ne me reste qu'une seule chose à faire, me bourrer la gueule, c'est encore ce que je sais faire de mieux, sans faire chier personne.
∞
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Seule, face à lui
RomanceKidnappée, séquestrée dans un garage... Même dans mes pires cauchemars, je n'aurais jamais cru que cela puisse m'arriver à moi et surtout que ça chamboulerait ma vie à ce point. Mon ravisseur est une énigme et tout ce qui tourne autour de lui n'est...