Point de vue Justine.
Je me réveille brutalement et sort enfin de ce terrible cauchemar, mon père qui meurt brutalement, Alex qui se mure dans le silence, Valentin qui ne veut plus entendre parler de moi.
Le jour commence tout juste à se lever et le silence qui m'entoure est insupportable. En voyant mes cernes dans le miroir en cœur, posé sur ma table de chevet, soudain je me souviens, ce n'était pas un cauchemar. Nous sommes bien allés choisir le cercueil hier et depuis ce rendez-vous morbide, Alex ne m'a à peine adressé la parole, il est resté toute la journée cloitré dans la bibliothèque de papa, probablement en train d'éplucher son contrat d'assurance obsèques.
François m'a mise au repos forcé, il a insisté pour que je prenne mes jours de congés exceptionnels auquel on a le droit pour le décès d'un parent. Quant à Washington, il n'a pas perdu de temps, il a préféré envoyer un de mes collègues là-bas, considérant que ma place, pour ces prochains mois, était ici, près de mes proches. Bien entendu, j'ai joué les déçues, inutile de lui dire qu'en fait, la mort de mon père tombait à pic.
On frappe à la porte.
- Vas –y rentre, je suis prête. C'est Alex.
Plus je le regarde et plus je m'interroge sur ma tenue, il est en costume 3 pièces sombre, chemise blanche et chaussures vernis, alors que moi, j'ai opté pour un jean et des converses roses et avec ma queue de cheval, j'ai des allures de lycéenne.
Est-ce que je suis habillé trop simplement ? A la tête que fait Alex, de toute évidence, oui.
- Va te changer. Me dit-il sèchement, avant de disparaitre de mon salon.
J'acquiesce immédiatement, je ne souhaite pas attiser le feu, je troc ma tenue contre un tailleur jupe noir ultra chic, une paire d'escarpins vernis et enlève l'élastique de mes cheveux. Je mets un peu de poudre sur mon visage et j'ai toute suite meilleure allure.
Mon frère m'attend dans l'un des 4X4 de papa, en tapotant nerveusement sur le volant. Nous avons rendez-vous chez le notaire à 10h00, soit dans une demi-heure, mais Alex a horreur d'être en retard, tout le contraire de moi.
Nous arrivons à l'étude de Maître Crespin avec 20 minutes d'avance, la dame de l'accueil nous fait patienter sur le canapé rouge qui se trouve dans l'entrée et nous propose une tasse de café. Je sens mon frère angoissé. Il s'adresse à moi calmement mais avec une telle fermeté qui ne laisse aucune place à la protestation.
- Comment est ce que tu fais ? Me demande-t-il, suivit d'un ricanement amer.
- Comment est ce que je fais quoi ? Je lui demande les yeux écarquillés.
- Tu te rends compte que tu n'as même pas versé une seule larme. Justine, tu me déçois. Comment est ce que tu peux être aussi indifférente et détachée ?
Je baisse la tête, essayant de me faire oublier, j'ai conscience que parler de notre père est un sujet d'une sensibilité extrême, ce n'est vraiment pas le moment de jouer les provocatrices, je préfère rester silencieuse, en croisant les doigts pour que Maître Crespin arrive, mais je sens que mon frère, ne va pas se contenter de ça.
- Que tu le veuilles ou non c'était ton père ! Tente-t-il de m'expliquer en haussant la voix.
- Alex, voyons, ce n'est ni le moment, ni l'endroit. Je chuchote. Essayant de ramener le calme autour de nous.
La dame de l'accueil revient vers nous :
- Excusez moi, Maître Crespin va avoir un peu de retard, il termine avec un client, vous désirez une autre tasse de café ?
VOUS LISEZ
Seule, face à lui
RomanceKidnappée, séquestrée dans un garage... Même dans mes pires cauchemars, je n'aurais jamais cru que cela puisse m'arriver à moi et surtout que ça chamboulerait ma vie à ce point. Mon ravisseur est une énigme et tout ce qui tourne autour de lui n'est...