Seule, face à lui

33.

Point de vue Valentin.

- Chemise bleue ou chemise grise ?

- Si tu veux mon avis, je te préfère sans rien.

Justine me regarde indécente, les yeux brûlants de désir, elle pose ses mains chaudes et douces sur mon torse nu et se balade un peu partout le long de mon corps. Je ne crois pas être en mesure de lui résister très longtemps, elle a un tel pouvoir sur moi, c'est comme si, à chacun de ses gestes, elle m'ensorcelait.

Cet après midi, le temps semble s'être arrêté et j'aurais voulu ne jamais rentrer à la maison.
Sa présence à suffit à me faire oublier ô combien je déteste les fêtes foraine, les badauds prêts à dépenser des fortunes pour repartir avec un poisson rouge ou un lot minable made in China, les amoureux bavant devant une pomme d'amour, les enfants capables de se démembrer pour attraper un pompon, je suis réfractaire à toute cette ambiance édulcorée, sur fond d'arnaque en tout genre.

Et finalement nous aurions pu être dans un zoo, ou au concert de Chantal Goya, l'important, c'était juste d'être avec elle. Étonnement, j'ai apprécié chaque seconde écoulée.
Je me suis toujours tellement répété que le bonheur n'existait pas, et n'existerait plus, que c'est comme si j'avais le droit à une seconde naissance.

Je me sens bien, je me sens en paix dans cette nouvelle vie, tout me semble à portée de main, même la lune. Bien sûr, les gens qui me sont chers ne reviendront jamais, mais à elle toute seule, elle est capable de combler tout le vide qui m'entoure, me faisant presque oublier toute cette souffrance qui accapare mon corps et mon esprit.

- Valentin, je sais quasiment rien sur toi. Souffle-t- elle.

Elle est incroyable, elle n'a pas idée de tout le courage et la force intérieure qu'il m'a fallut pour lui dire tout ce que j'avais sur le cœur. Je ne me suis jamais autant confié qu'à elle, et elle a le culot de me dire qu'elle ne connaît rien sur moi. Je lui attrape les poignets et la pousse sur le lit, me retrouvant étalé sur elle, mon visage au dessus du sien, mes yeux plongés dans son regard enjôleur.

- Et qu'est ce que tu voudrais savoir de plus. Je lui susurre.

- Je ne sais pas, qu'elle est ta couleur préférée ? Quel est ....

Je ne la laisse pas terminer sa phrase et dépose sur chaque centimètre carré de sa peau, de tendres baisers que manifestement, elle semble apprécier. Elle m'embrasse en retour avec détermination et pousse des petits gémissements contre mon oreille. Je passe mes mains derrière ses hanches et écrase mon érection contre son bas ventre qui se contracte sous mon poids.

Baiser toutes ses filles a réussi à me tenir loin de l'amour jusqu'à maintenant, mais putain, quand on dit que vaut mieux la qualité à la quantité, j'ai pas touché une autre qu'elle depuis des semaines, et pour vivre ça, cette sensation de volupté et de bien être absolu, je serais prêt à attendre des mois, s'il le fallait.

Je me sens vivant, plus que je ne l'ai jamais été et plus que je ne voudrais jamais l'avouer. Avec elle, les choses sont simples, elle me fait rire, elle bouscule mes habitudes, transforme ma vision des choses, et c'est sûrement la personne la plus honnête que je connaisse.

Sans plus attendre, je lui ôte farouchement sa robe et peux enfin explorer son corps doux et soyeux, sa peau est comme un écrin de velours, ses seins rebondis couleur miel, ses courbes parfaites, je ne peux m'empêcher d'être fasciné par sa beauté à couper le souffle, son physique me laisse sans voix.

Ca ne m'est jamais arrivé auparavant, je n'ai jamais ressenti une attirance si forte pour quelqu'un, au point de toujours la contempler et me retrouver complètement idiot.