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Point de vue Justine.

- Pourquoi tu lui a rien dit ? Me demande Chloé en continuant à m'aider à plier mes vêtements.

- Parce que j'ai peur de sa réaction. On vient de vivre une semaine magique, je sais que tu ne le portes pas dans ton cœur, mais crois moi, il a changé.

- Dans ce cas, il faut que tu lui dises, s'il a changé comme tu le prétends, il fera preuve de compréhension et il t'attendra. Juju, 3 mois ce n'est pas la mer à boire, et puis, on gardera un œil sur lui, ne t'en fait pas.

Je rêve, c'est l'hôpital qui se fout de la charité, elle qui ne supporte pas d'être séparé plus d'une heure de son Quentin. Je ne dis rien, mais je n'en pense pas moins.

- Et puis peut être qu'il ira te voir là-bas ?

Alors ça, ça ne risque pas, vu la frousse qu'il a de l'avion.

- Ouais, ouais, bon les valises sont bouclées, y a plus qu'à...

- Ton avion décolle à quelle heure ?

- 20h25

- Allez file donc chez ton Don Juan, il te reste très peu de temps, pour lui dire au revoir.

Chloé m'aide à charger mes valises dans le coffre de ma voiture, je l'embrasse rapidement, on échange quelques mots et il est déjà temps de partir.

Ca me fait bizarre malgré tout de devoir quitter mon petit monde, ce métier je l'ai choisi, je me suis battu pour prouver que j'étais capable d'y arriver, et maintenant que je touche mon rêve du doigt, tout paraît tellement compliqué.

J'en ai souvent voulu à mon père, le traitant d'égoïste car il passait sont temps à droite à gauche pour les affaires et voila que je reproduis le même schéma.

À la base si j'ai choisi ce métier c'est d'une, par ambition et de deux, parce que je trouvais que c'était l'un des meilleurs moyens de concilier travaille et voyage, pouvoir être spectateur des plus grands festivals, des concerts en passant par des événements politiques, sportifs, des choses parfois incroyables.

Et aujourd'hui tout est remis en question, j'étais pourtant bien informé avant de me lancer là-dedans, à l'école de journalisme on nous rabâchait que ça ne serait pas facile, surtout quand on est une femme.

Tout, repose sur les femmes, l'éducation des enfants, l'entretien de la maison.


Il faut être totalement disponible de jour comme de nuit, quand l'actualité l'exige.

Comment concilier les exigences de ce métier avec celle de vie de famille ? Voilà une équation difficile à résoudre, tant elles sont difficilement conciliables.

Ce travail, c'est une course contre la montre perpétuelle.

Ça y est, je ne peux plus faire marche arrière, je suis devant l'immense bâtisse en pierres, et j'ai un énorme pincement au cœur en appuyant sur la sonnette.

Est ce que je ne suis pas en train de faire la pire connerie de ma vie ? Seul l'avenir nous le dira.

Valentin m'ouvre la porte et paraît étonné de me trouver là. Forcément ce n'était pas prévu au programme.

Il n'est pas seul, 3 types vêtues d'un survêtement de foot sont autour de lui avec leur sac de sport sur l'épaule. Il me scrute quelques secondes, ses iris verts plongés dans les miens. D'habitude j'aime quand il me regarde de cette manière, mais là, ça me file mal au cœur.

- Justine ? Rentre vite, voici Jonathan, Fred et Jérôme. On était sur le point de partir, on a un entraînement, reste, fait comme chez toi, j'en ai pour 2 heures grand maximum et pour une fois, le frigo est plein.

Seule, face à luiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant