Point de vue Justine.
Chloé habite un grand appartement style loft, à la décoration très contemporaine, une belle hauteur sous plafond, de beaux volumes, des poutres apparentes, je l'adore, on l'a visité ensemble et on a toutes les deux eu un véritable coup de cœur. D'ailleurs, je crois que si je n'avais pas été en couple avec Théo à l'époque, nous aurions probablement fini par vivre en colocation.
Anthony et moi montons dans l'ascenseur qui nous emmène au troisième et dernier étage d'un immeuble grand standing, nous arrivons devant la porte d'entrée, je sonne, c'est la maîtresse des lieux qui vient nous ouvrir en personne. Chloé est ravissante, comme toujours, elle porte un jean slim noir et une tunique très colorée. Elle me dévisage quelques secondes avant de s'écrier en faisant de grand gestes théâtrales et en imitant Christina Cordula :
- Mais tu es magnifique ma chérie, il faut absolument que tu me donnes le nom de la boutique où tu as déniché cette petite merveille.
Elle veut bien entendu parler de ma sublime robe. Maxime siffle en me voyant.
Je suis un peu gênée, mais ravie qu'elle fasse l'effet escompté.
- Hey les gars, on ne s'affole pas, c'est juste un bout de tissus. Je grimace, en me dandinant sur mes talons haut perchés.
- Et quel bout de tissus, commente Quentin. En me toisant par dessus l'épaule de Chloé.
- Eh, ho pas touche, c'est ma copine, contente toi de poser tes yeux sur moi Roméo. Intervient celle-ci, en pinçant farouchement les fesses de Quentin.
Nous faisons une entrée remarquée, c'est le moins que l'on puisse dire. Je fais un tour de la pièce pour dire bonjour à tout le monde, lorsque j'arrive à hauteur de Valentin, je ne peux m'empêcher de le détailler de haut en bas, en long en large et même en travers. J'avais secrètement espérée qu'il soit là.
Il est adossé contre le mur face à moi, c'est le seul à n'avoir dit un mot, il porte un pantalon treillis, une paire de Timberland noir délacée et un pull col en V gris anthracite. Il est très beau comme d'habitude. Je m'approche de lui et dépose mes lèvres sur sa joue, il sent irrésistiblement bon.
Note personnelle : pensez à lui demander le nom de son parfum pour que je me shoote avec.
Il hésite un centième de seconde avant de me rendre ma bise et je peux lire son scepticisme sur son beau visage.
Agréable, capiteux, émoustillant, charmant, délicieux, ensorcelant, entêtant, enthousiasmant, étourdissant, exaltant, excitant, passionnant, ravissant, séduisant...troublant !
Et ça, c'est seulement en respirant son odeur quelques secondes. Je plonge mon regard dans le sien avec audace, mets ma poitrine en avant. À quoi est ce que je joue ? Probablement à un jeu dangereux, je suis manifestement en train d'offrir mon âme au diable, et mon corps et mon cœur à un homme que je connais à peine, car c'est bien ce que je suis en train de faire non ? Si je ne veux pas me mentir à moi même, est ce que ce n'est pas ce que j'ai désiré à la minute ou j'ai aperçu cette robe dans la vitrine ? On dirai bien que je m'obstine encore et toujours, tout serai tellement plus simple si je n'avais pas cette foutue attirance physique pour lui qui me tiraille le bas ventre. Tout mon corps tremble lorsque ce type est dans la même pièce que moi.
Je sais pourtant qu'envisager une quelconque relation avec lui relève du fantasme et du irréalisable car il n'est pas du genre à construire un futur, mais plutôt du genre à le détruire, mais je continue naïvement à croire qu'il pourrait se passer quelque chose entre nous, même si c'est seulement pour un soir, car ça c'est déjà produit et ça se reproduira, j'en suis certaine.
Chloé dispose des quiches et des pizzas sur un plateau, pendant que Quentin attrape des couverts dans le tiroir, ils ont l'air très complices tous les deux, je ne savais pas que c'était à se point sérieux entre eux. J'aurais dû m'en douter, y avait qu'à voir les regards qu'ils se lançaient l'autre jour dans cette boite.
Maxime est avachi sur le canapé d'angles, sirotant un cocktail tout en pianotant sur son téléphone portable, Anthony et Valentin quand à eux, viennent de sortir sur le balcon, pour fumer une cigarette.
Je suis donc seule assise sur un tabouret de bar, j'hume la bonne odeur qui se dégage de la cuisine, en attendant que quelqu'un vienne me parler. Heureusement pour moi, Maxime me fait très vite signe de venir m'asseoir près de lui, c'est un garçon tout ce qu'il y a de plus adorable, nous sommes en pleine discussion quand Anthony et Valentin reviennent parmi nous.
- Alors elle était bonne cette cigarette ? C'est la seule chose que je trouve a dire pour entamer un début de discussion. J'attends que l'un d'eux me réponde tout en buvant une gorgée du jus de fruits que j'ai dans les mains.
- Je ne fume pas, me réponds Anthony.
- Cette nouvelle herbe est très parfumée, me dit Valentin en désignant une petite boite. Si ça t'intéresse, je pourrai te rouler un joint plus tard dans la soirée, ça t'aidera peut être à te détendre.
- Ne l'écoute pas, Justine, c'est la voix du diable. Dit Anthony en m'adressant un clin d'œil.
- Pourquoi pas, je coupe Anthony.
Ce dernier me regarde comme ci j'avais commis l'irréparable, quand à Chloé, elle s'esclaffe de rire et me prend la main pour que j'aille avec elle dans la cuisine.
- Allez vient m'aider, au lieu de raconter des conneries.
Sauf qu'elle vient, sans le savoir, de me faire démarrer au quart de tour, j'échange un regard consterné avec toute la petite bande, je croise les bras refusant catégoriquement d'avancer telle une effrontée en quête de l'interdit :
- Et pourquoi est ce que je ne pourrais pas fumer un joint ? Ca vous étonne ? J'hausse un sourcil moqueur, les défiant de me répondre.
- Ma juju, on sait toutes les deux, que tu es absolument incapable de faire une chose pareille...
- Valentin, roule moi un joint. Je lui ordonne, en lui donnant un léger coup de pied.
Celui ci, surpris, me regarde de ses grands yeux verts, je crois qu'il ne sait pas encore si je suis sérieuse. Je m'humecte les lèvres, le regardant un peu plus profondément.
Valentin se lève, désinvolte, passe une main dans la poche arrière de son pantalon, attrape la petite boite en fer et un paquet de feuille, il le fait. C'est le silence total, je reprends mon souffle, attrape le joint qu'il me tend et sors sur le balcon.
Je sens une présence derrière moi et une main se poser sur mon épaule, sûrement Chloé qui vient pour me dissuader de faire une grosse bêtise. Si elle compte m'en empêcher, elle se met le doigt dans l'œil.
- Tiens avec ça, ça ira mieux. Me dit Valentin, en me montrant un briquet.
Quelle idiote je fais, est ce qu'il voit à quel point je suis ridicule et novice, j'ai jamais touché une cigarette de ma vie, je ne sais absolument pas comment m'y prendre...
- Tu n'es pas obligé de faire ça. Me dit-il, en venant se mettre à coté de moi le long de la rambarde.
- Faire quoi ?
- Faire ton intéressante, pour essayer de me prouver, que tu n'es pas qu'une bourgeoise coincée.
- Va te faire foutre Valentin. Ce n'est pas vraiment comme ça que j'envisageais mon approche, ma technique de drague est complètement foireuse.
Je fais la grimace en baissant la tête, et voilà que je recommence à faire la gourde, faut dire que je peux difficilement être plus stressée que maintenant, mes mains trembles, j'allume le joint avec le briquet et le glisse entre mes lèvres, tentant de faire bonne figure. Valentin fait défiler ses doigts sur la peau fine et sensible de mes poignets puis remonte délicatement le long de mon bras, laissant au passage une trainée de chair de poule sur leur sillage, il continue jusque dans mon cou, puis lorsque ses doigts arrivent près de ma bouche, il s'empare du joint, le jette sur le sol et l'écrase avec son pied.
- Qu'est ce que tu fais ? Je lui demande agacée.
- Ca se voit pas, je t'empêche de faire quelque chose que d'une manière ou d'une autre, tu finiras par regretter. Ne me remercie pas.
Sa voix est calme et posée, ses pupilles sont dilatées, il a les mains dans les poches et est de toute évidence bien plus décontracté que moi... S'il m'avait laisser le fumer ce joint, je serai à l'heure qu'il est, beaucoup moins crispée.
Tout au long de la soirée je ne cesse de me faire remarquer. À croire que la présence de Valentin me trouble au point de ne plus être moi même. Si bien, que je propose quelque chose de complètement absurde, jouer au jeu de la vérité.
Mais si vous savez ce truc complètement débile qu'on fait quand on est ado. C'est très simple, ça consiste à répondre à tour de rôle à une question très personnelle, si on ne souhaite pas y répondre, on boit un verre d'alcool cul sec à la place. En gros à la fin du jeu, soit t'es complètement bourré, soit tout le monde connaît tes secrets les plus inavouables. Chloé me fait gentiment remarquer quelle trouvait ça drôle il fut un temps, mais que là, c'est carrément has Been. Maxime semble excité à cette idée, Anthony dit amène à tout ce que je dis, comme si j'avais la science infuse. Quand à Valentin je vous laisse deviner.
Nous nous asseyons en cercle, sur l'épais tapis du salon, les bouteilles d'alcools et les verres posés devant nous, et vu que je n'ai plus le droit à une goutte d'alcool, je vais devoir répondre avec franchise à chaque question.
- Je commence ! S'exclame Maxime. J'ai une question pour Chloé. Dit-il, agité. Chloé est ce que tu comptes avoir des bébés avec Quentin ?
Le regard de Chloé fait des vas et viens entre Quentin et moi, puis elle éclate de rire.
- Et on veut la vérité, rien que la vérité, rajoute-il.
-C'est pas prévu au programme, mais si on change d'avis, il se pourrait bien que ce soit toi le parrain. Lui répond Chloé, amusée.
- A mon tour, s'écrie Chloé, j'ai une question qui me turlupine depuis des années. Justine, as-tu couché avec Mr Lombardo, tu sais, notre prof de Français en première ?
- Pardon ? C'est quoi cette question. Je fais les gros yeux en m'adressant à elle, abasourdie, mais elle ne semble pas s'en faire pour autant.
- C'est soit tu réponds, soit tu bois un verre ma cocotte...alors tu peux me le dire maintenant, on savait tous qu'il se passait quelque chose entre vous deux, d'où ta super moyenne en français cette année là. Dit-elle, en pouffant comme la dernière des idiotes.
- Non. Je m'écrie.
- Non quoi ?
- Non je n'ai pas couché avec lui !
Après que Maxime nous ait révélé en pincer grave pour sa patronne de 10 ans de plus que lui, c'est au tour de Quentin de déclarer qu'il volait régulièrement dans le porte-monnaie de son éducateur lorsqu'il était ado.
Valentin dort à poil ...quel scoop. Quant à Miss Chloé elle a triché au bac... Elle me déçoit terriblement. Anthony est vraiment bien sous tout rapport, aucuns secrets gênants. Puis vient mon tour, Valentin décide de me poser une question pour le moins inattendue :
- Que fait ta mère ?
Je me racle la gorge, désarçonnée, tout le monde nous regarde bizarrement, il y a de quoi, je ne comprends pas le sens de sa question, je lui fait répéter, plus trop certaine qu'il se soit adressé à moi. Il prononce les mêmes mots dans le même ordre avec la même intonation, c'est bien de ma mère qu'il s'agit.
Je décide de lui répondre le plus naturellement possible et en toute franchise.
- Maman vit à Londres, elle tient une galerie d'arts.
Il a l'air étonné, confus, comme intrigué par ma réponse. Je ne comprends pas. Est ce encore un de ses plans machiavéliques pour me faire perdre pieds ?
Je lui pose une question en retour, mais j'aurais dû me douter qu'il me fuirait comme la peste.
- Comment t'es tu fais cette cicatrice à l'arcade ?
Il prend un joker et préfère boire son verre d'une traite plutôt que de répondre. Je suis chagrinée, j'aurais tant aimé savoir d'où lui vient cette cicatrice, qui soit dit en passant, lui donne un charme fou.
Nous refaisons un tour de table, Anthony n'aime pas les frites, Maxime était fan des « 2 Be 3 » étant plus jeune, Chloé dort avec une veilleuse et Quentin a regardé 54 fois tous les « Stars Wars ».
C'est encore mon tour et devinez à qui j'ai décidé de poser une question cette fois, allez je vous le donne en mille :
VA-LEN-TIN !
Il veut la jouer stratégique, moi aussi j'ai une question très personnelle pour lui, lorsque je suis allé chez lui, j'ai remarqué que tous les tableaux sur les murs étaient signés par un certain PG. Je lui demande donc qui est ce mystérieux PG dont le talent recouvre chaque centimètre carré des murs de sa maison.
- Hey mais vous vous connaissez tous les deux, elles sont chelou vos questions ? Demande Maxime, en nous observant.
Quentin vient de réclamer des gâteaux apéritifs pour la seconde fois, c'est donc le moment propice pour s'esquiver quelques minutes et souffler un peu, je me lève direction la cuisine, Chloé me suis de près :
- Mais qu'est ce qui se passe ici ? Vous jouez à quoi ? Me demande mon amie en chuchotant, comprenant qu'il se trame quelque chose.
- Je te raconterai, c'est une longue histoire.
Nous retournons nous assoir sur le tapis avec lesdits crackers et autres chips.
Je réitère ma question avec plus de force de persuasion cette fois :
- Alors Valentin, tu me dis qui est PG ?
Anthony le coupe et répond à sa place, comme ci ça coulait de source.
- Ben c'est Pierre Garnier, son père.
- Merde Antho, Ferme ta gueule, bordel. Je t'ai pas sonné.
Valentin manifeste sa colère évidente à l'égard de son ami. Il lui jette un regard noir, se lève, attrape son verre, une bouteille et fonce tête baissée sur le balcon. En plein dans le mille. Quant à moi je reste bouche bée, incapable d'articuler le moindre mot.
Pierre - peintre - décédé
Ces trois mots font des allers retours dans mon cerveau et je repense à ces photos, ce mystérieux inconnu avec ma mère, amoureux comme jamais. Je me lève ni une, ni deux, sans me soucier de ce que les autres vont penser et rejoins Valentin sur le balcon, sous leurs yeux ébahis. Ce n'est pas le moment de se dégonfler. Après avoir refermé la baie vitrée, je me poste face à lui, je lui attrape le bras et l'oblige à me regarder, il est si près de moi, que je peux sentir son haleine chargée d'alcool.
- Tu vas me dire ce qui ce passe, maintenant ? Pourquoi m'as tu parlé de ma mère ? Si tu sais quelque chose tu dois me le dire, tu n'as pas le droit de me faire ça. Tu entends... parle moi, espèce de lâche !
Les larmes envahissent mes yeux et je suis dans une espèce de brouillard infini, nous sommes dans une sorte de bulle où je suffoque, je déteste Valentin pour tout ce qu'il me fait subir depuis le début, je n'en peux plus de ses secrets.
Je me mets à lui frapper le torse avec acharnement et cette fois les larmes ruissellent sur mon visage, je veux qu'il arrête de jouer avec mes nerfs, je veux qu'il fasse tomber ce masque froid et impassible qu'il s'efforce de porter continuellement, qu'il arrête de lutter, qu'il arrête de me regarder avec cet air moqueur et provocateur, qu'il cesse d'interférer dans mon esprit. Je suis traversé par un élan de colère en le regardant agir de cette manière et je tape, sans m'en rendre compte, de plus en plus fort.
- Et aujourd'hui encore tu choisis la lâcheté. Tu préfères tirer sur ton joint en parlant à la lune, plutôt que d'avoir une vraie conversation avec moi. Tu veux savoir, je l'ai ouverte cette mallette de malheur et je sais tout, tu entends, T O U T !
- T'as fini ?
- Ferme la Valentin, c'est moi qui parle et tu vas écouter tout ce que j'ai à te dire.
Je renifle un bon coup et essuie mon visage inondé, avec son pull en laine.
- Tu veux que je balance mon propre père aux flics, c'est ça que tu veux ? Tu veux que je t'apporte des réponses sur un plateau, tu veux que je te dise quelle mouche la piquée le jour où il à poussé ton frère, tu veux que je te dises que si ça se trouve, c'est moi qui l'ait poussé et que mon père cherchait juste à me protéger !
Je ne réalise pas immédiatement que ce bruit sourd qui retenti dans mes oreilles, n'est autre que le son de la main de Valentin qui vient s'écraser violemment sur ma joue. Je reste figée en me tenant la joue. Ca fait mal, mais pas autant que la douleur qui envahi mon cœur, mon corps et mon esprit. Aucune douleur physique ne pourra jamais m'anéantir plus que l'attitude de Valentin à mon égard.
Je l'ai peut être un peu cherché...
Je ne suis plus maitre de la situation, je ne suis plus maitre de rien du tout, Valentin appui sur l'interrupteur et le rideau de la baie vitrée se ferme. Le bruit résonne sur le balcon silencieux. Nous sommes à l'abri des autres, et moi je me retrouve seule, face à lui...encore.
Qu'est ce qu'il compte faire, va t-il m'étrangler, me balancer par dessus la rambarde pour me faire taire une bonne fois pour toute ou a t-il simplement peur que ses petits camarades entendent la conversation et nous observent à travers les vitres. En ce qui me concerne, je me contrefiche pas mal qu'ils assistent à mon pétage de plomb.
Je continue de verser toutes les larmes que mon corps est capable de contenir.
Valentin se rapproche un peu plus de moi. Il m'attrape les poignées et me colle contre le mur.
Je contient les frissons qui me parcourent toute entière, essayant de me convaincre que ce n'est qu'un enfoiré de première. Je le contemple, mélancolique. Je pose ma tête contre son torse et peut clairement percevoir les battements de son cœur. J'ai l'impression qu'il est le seul à pouvoir m'apporter du réconfort alors que c'est lui même, qui m'a mise dans cet état.
Il se rapproche encore, le regard déterminé, nos nez se frôlent. Il me fixe, je le fixe, je ne baisserai pas le regard. Une de ses mains se niche contre ma nuque et il m'embrasse.
Je me raidis automatiquement, stupéfaite. Il saisit mon visage et mêle sa langue à la mienne. Un baiser doux et passionné. Je me déteste à faire une chose pareille. Il suffirait que je le repousse, mais je n'en suis simplement pas capable, malgré tout ce capharnaüm dans ma tête, je le veux, je le désire et il le sait, il le sent.
Je me mets à songer aux autres, je me demande se qu'ils doivent penser de nous. Et Chloé ? Qu'est ce que je vais bien pouvoir lui raconter, la vérité... impossible, je veux garder ce secret enfoui, le plus longtemps possible. Une personne normalement constituée, ne pourrait pas comprendre les circonstances de notre rencontre.
Notre étreinte n'est pas terminée, Valentin m'attire vers lui et me pousse sur les épais coussins du canapé en bambou tressé. Je sursaute, le cœur battant, et comprends parfaitement ses intentions, je continue de me laisser faire, la nuit est fraîche, mais je bouillonne tellement à l'intérieur que ça ne me gêne pas, au contraire, j'aurais bien besoin de me faire rafraichir les idées.
Il m'ôte mes bottes et baisse mon collant ainsi que ma petite culotte, il déboutonne son pantalon, d'un geste sûr et maitrisé, sort un préservatif de sa poche arrière et en deux temps trois mouvements, il m'attrape les cuisses et je m'enroule autour de lui sans aucun effort. Je l'attrape par le cou et pose ma tête sur son épaule, je le laisse venir à moi avec violence, il me pénètre brutalement comme une bête sauvage. Nous gémissons à l'unisson, je me cambre et le tiens farouchement par les cheveux, mon cœur saigne, mais mon cœur le désire plus que quiconque, les larmes continuent de déferler sur mes joues, je suppose que je dois être un peu sado mazo sur les bords pour accepter un tel traitement.
Il est sauvage et moi je suis dévastée, il est sublime, plus beau qu'il n'a jamais été, et moi je suis meurtrie, il me pénètre de plus en plus fort, de plus en plus loin, si bien que je laisse échapper quelques cries de plaisir. Je n'arrive pas à me maitriser, c'est tellement bon, irréel, avec un goût d'interdit qui donne une dimension particulière à ce moment si intense.
Mon cœur va exploser en MILLES MORCEAUX, nous ne faisons plus qu'un, deux corps, deux âmes unis se laissant envahir par le plaisir. Nous sommes en train de faire l'amour dehors sur un balcon à quelques pas de nos amis. Et j'aime ça, j'aime qu'il me possède, qu'il me domine, qu'il me dévore du regard comme il est en train de le faire. Ses jambes tremblent si fort que j'ai peine à le croire, d'un coup il se fige et un orgasme explosif nous embrase au milieu de cette nuit étoilée. Mais à mesure que la jouissance disparaît, ma peine refait surface. J'attrape précipitamment son cou et l'embrasse, je ne veux pas que ce moment de pur bonheur, car ils sont si rares, ne s'arrêtent. Je pleure, il caresse mes cheveux d'un geste rassurant, nous restons longtemps immobiles, enchevêtrés l'un à l'autre, bercés par le silence de la rue.
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Seule, face à lui
RomanceKidnappée, séquestrée dans un garage... Même dans mes pires cauchemars, je n'aurais jamais cru que cela puisse m'arriver à moi et surtout que ça chamboulerait ma vie à ce point. Mon ravisseur est une énigme et tout ce qui tourne autour de lui n'est...