Point de vue Justine.
Je me suis réveillée sur les coups de 6h00, la nuit à été courte et agitée, en partie à cause des infirmières qui sont passées à peu de chose près, toutes les heures, pour prendre ma température et s'assurer que je n'avais pas été emporté dans la nuit.
Tout est encore très flou dans mon esprit à cause des médicaments que j'ai ingurgité, une flopée de comprimés censé me guérir. Foutaises ! Je sais très bien qu'il n'y a plus rien à faire. Je suis condamnée. Rien que d'y penser, je m'effondre, je pleure et me morfonds, la tête enfouie dans mon oreiller pour étouffer ma douleur et mes sanglots. Je me sens plus seule que je ne l'ai jamais été, et prends conscience, qu'à tout moment quelqu'un peut rentrer et me voir dans cet état, et ça, non ! Je tiens à rester digne. Je veux qu'on garde une image positive de moi.
Je sèche donc très vite mes larmes, avant que quelqu'un me surprenne avec le visage rouge et bouffi.
Je n'ai jamais eu aussi peur de mourir qu'en ce moment même. Bien sûr, j'ai toujours su, que ce jour finirai pas arriver, mais j'ai toujours préféré occulter cette partie de l'histoire, pour ne garder que le meilleur. J'ai longtemps érigé une barrière autour de moi, une sorte de mécanisme puissant de protection. Je suis passée par plusieurs phases, il m'est arrivé d'avoir tendance à minimiser ce qui m'arrivait, voire, y opposer un déni total et puis d'autres phases où je me voyais déjà au fond du trou, en refusant de me battre, d'affronter le mal.
Ce matin, j'ai l'impression de porter toute la misère du monde sur mes épaules et bien plus encore, c'est inexplicable, je me sens très fatiguée physiquement et moralement. Je suis à la lisière de craquer pour de bon, cette fois.
Et en plus, je culpabilise, je m'en veux terriblement d'avoir foiré l'anniversaire de ma meilleure amie, quel souvenir gardera t'elle de ce dernier anniversaire passé ensemble ? Je m'en suis pris à Lucie, j'ai pas pu m'en empêcher et même si elle l'a bien cherché, je le regrette. J'aurais dû l'ignorer. Et pour terminer la soirée en beauté, j'ai fini inconsciente sur le carrelage du restaurant. Je suis un vrai boulet.
J'ai la gorge sèche, mais la bouteille d'eau me paraît vraiment trop loin, comme si elle se trouvait à 100 mètres de moi. Je n'ose pas me lever de mon lit, par peur de m'écraser comme une crêpe sur le sol, mes jambes sont comme soudées entre elles et ma tête est tellement lourde. Je préfère attendre en regardant à travers la vitre, le jour se lever.
En ouvrant les paupières ce matin, la première chose que j'ai souhaité, plus que n'importe quoi d'autre, c'est le voir, entendre le timbre rauque de sa voix, le toucher, sentir son odeur dévastatrice, mais une fois avoir regarder partout dans la pièce, j'ai vite compris qu'il n'était pas dans la chambre. Un paquet de cigarette vide et un vieux gobelet froissé trônant sur la table ainsi que sa veste posée sur le dossier du fauteuil, m'indiquent qu'il n'est sûrement pas très loin.
Hier soir je lui ai dit que je l'aimais, je voulais qu'il le sache avant de mourir. Je crois que ça lui a fait peur, alors si il avait décidé de prendre la fuite, je comprendrais. L'amour fait peur, parce que l'amour fait mal. J'ai décidé pour une fois d'écouter mon cœur, je me suis rendu compte que le véritable amour était enfin venu se présenter dans toute son intensité, dans toute sa beauté et sa sincérité, mais aussi dans toute sa simplicité, avec cette envie naturelle de s'exprimer et de vivre pleinement et complètement.
Valentin Garnier, est l'homme de ma vie, dommage qu'il se soit manifesté si tardivement.
- Justine, comment vas-tu ce matin ?
Le professeur Miller est là, avec sa blouse blanche, ses cheveux gris et sa bienveillance. Je sais déjà ce qu'il va m'annoncer, et je vais être seule pour entendre ça, c'est très douloureux. J'aimerais que ma mère soit là pour me tenir la main. Que la vie peut être cruelle parfois. Je m'agrippe au drap, mon corps se raidit et mon cœur se comprime dans ma poitrine. Je dois rester forte, je dois rester digne.
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Seule, face à lui
RomanceKidnappée, séquestrée dans un garage... Même dans mes pires cauchemars, je n'aurais jamais cru que cela puisse m'arriver à moi et surtout que ça chamboulerait ma vie à ce point. Mon ravisseur est une énigme et tout ce qui tourne autour de lui n'est...