Point de vue Justine.
Je le dévisage un instant, hausse les épaules et lui sort la réponse la plus bateau et la moins originale qui soit. Mais pourquoi est ce que je suis aller lui dire tout ça ?
Je baisse les yeux sur ses poings serrés, comment lui expliquer la frayeur qui s'empare de moi à la simple idée de me retrouvée ici seule face à lui. J'ai basé toute ma vie sur ma capacité à gérer mes émotions et depuis que je le connais tous mes principes dégringolent les uns après les autres. Je ne suis plus cette fille forte qui ne pleure jamais, qui voit la vie du bon côté, qui voit le verre à moitié plein quand les autres le voient à moitié vide.
Valentin me regarde les yeux écarquillés :
- Je suis qu'un salop, je suis vraiment désolé.
- Oh...Tu es peut être un beau gosse, mais certainement pas l'homme de ma vie, je m'en remettrai.
Sur ces mots, je me relève la tête haute me frayant un chemin avec ma robe volumineuse, entre le lit et son corps musclé et surtout en mettant tout en œuvre pour oublier ce grand moment de solitude.
Je rejoins avec entrain le reste de la bande. Je suis contente de voir que le cuistot a respecté mes indications au sujet du buffet, tout est en place, les fruits de mer, les hors d'oeuvres, le champagne, les mignardises, tout est parfait.
Anthony qui n'était pas encore sorti de sa cabine, découvre la pièce décorée pour l'occasion, des ballons aux couleurs de son équipe et des banderoles un peu partout, il se frotte les tempes tout en me regardant, évaluant la situation qui s'offre à lui. Puis il s'avance vers moi et me remercie vivement sans vraiment prêter attention aux autres.
- C'est beaucoup trop.
- On n'a pas tous les jours 30 ans !
On dirait que Valentin a trouvé la voie qui mène au bar sans difficultés, il a déjà un verre à la main. Quentin et Chloé s'acclimatent rapidement, tous deux enlacés l'un à l'autre, dans une posture plutôt explicite. Parfois j'ai honte de moi et de la façon dont je me mets à les jalouser, leur relation semble tellement facile, sans vague, sans obstacles, sans prises de tête. Seulement deux êtres sur la même longueur d'ondes, qui apprécient d'être ensemble et qui affichent clairement leur bonheur. Chose qui j'ai l'impression, ne m'arrivera plus jamais, si tant est, que cela me soit déjà arrivée un jour.
La soirée est un véritable succès, tout le monde paraît très serein et heureux de se retrouver en ce bel endroit. Anthony est très touché par le geste et ne cesse de me témoigner sa gratitude, ça en devient presque gênant. J'ai comme l'impression que ça lui sert de prétexte pour se rapprocher un peu plus de moi. Je l'apprécie beaucoup, mais ce n'est pas lui qui accapare mon esprit. Chloé s'avance vers moi et me questionne au sujet de ma mine dépitée, j'ai beaucoup de mal à faire comme si tout allait bien.
- Ça va ma Juju, allez cesse donc de penser à tes médicaments. Tu n'as rien avalé de la soirée, mange donc quelque chose.
- J'ai un nœud à l'estomac, je peux rien manger. Me regarde pas comme ça, je te jure et puis de toute façon, j'ai pas faim.
- C'est chouette ce que t'as fais pour Antho, les garçons sont super contents.
- Oh c'est rien, deux trois coups de fils.
- Valentin a l'air ailleurs, tu ne trouves pas ?
- Valentin est constamment ailleurs, je n'y prête plus trop attention tu sais.
- Je vous trouve distant tous les deux, peut être que ça ne me regarde pas, mais vous en êtes où ? Enfin je veux dire, vous êtes ensembles ou pas, avec les autres, on a du mal à vous suivre ?
- Non on n'est pas ensemble et réjouie toi, on ne le sera jamais. Personne n'est avec Valentin, Valentin n'est avec personne, c'est un solitaire, et comme tu me l'as si bien fait remarquer l'autre jour, c'est un mec ravagé, trop beau pour être honnête, bon à faire souffrir les gens, crois moi, il n'a pas besoin de quelqu'un qui vienne perturber son petit monde, il se débrouille très bien tout seul.
Chloé a entièrement raison et m'a mise en garde, je ne peux pas lui reprocher sa lucidité. Il faut que je fasse preuve de courage et oublie cette parenthèse inattendue. Je ne voyais pas les choses se finir ainsi, ma naïveté a encore eu raison de moi.
- Est ce que je t'ai dit merci ? Me souffle quelqu'un dans l'oreille.
Je me retourne :
- Oui Anthony, au moins une bonne quinzaine de fois.
- Je plaisante pas tu sais, j'ai jamais eu l'occasion de naviguer sur un tel voilier, c'est un rêve de gosse qui se réalise. Et ce n'est pas avec mon salaire d'éducateur que j'aurais pu me payer ce genre de petite virée.
- Tu sais plus rien ne m'impressionne malheureusement et je n'apprécie pas ce genre d'endroit à sa juste valeur. Crois moi d'être riche, ça n'a pas que des côtés positifs.
- Être pauvre n'à aucun côté positif, alors à choisir ...
- Excuse moi, je dis n'importe quoi, je suis pas dans mon assiette.
- C'est Valentin c'est ça ?
- Mais qu'est ce que vous avez tous avec lui ?
- Avoue que votre relation est plutôt ambiguë, on se pose des questions, c'est tout.
- Je ne suis pas en couple avec lui si c'est ce que tu veux savoir.
- Parfait, m'accorderais tu cette danse alors charmante demoiselle. Me demande-t-il, en m'attrapant la main sans même attendre ma réponse.
- Je n'ai vraiment pas envie de ...Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que je me retrouve encerclée dans ses bras au beau milieu du salon. Chloé et Quentin nous rejoignent. Le DJ enchaîne les musiques et nous dansons tous depuis un certain temps à l'exception de Valentin qui a décidé une fois de plus de s'isoler.
Je suis lessivée, ça faisait des années que je n'avais pas dansé comme ça, ça fait un bien fou.
Anthony me tend une coupe de champagne que je refuse tout naturellement.
- Je n'ai rien dans l'estomac, je ne pense pas que ce soit raisonnable de boire de l'alcool.
- Oui effectivement, suis moi.
Anthony m'attrape la main et nous quittons la pièce sous le regard crispé de Valentin.
- Où est ce qu'on va ?
Nous arrivons devant la cabine d'Anthony, il m'invite à rentrer. Je le regarde un instant, pas certaine de comprendre, peut être que je vois le mal là où il n'y en a pas. En voyant ma tête, il me met tout de suite à l'aise.
- N'aies pas peur, je ne vais pas te manger.
Il est debout devant le bar et je comprends en le voyant attraper un verre et une bouteille de jus de fruit qu'il me concocte un cocktail sans alcool... Adorable.
- Bois ça, c'est plein de vitamines.
On s'assoit ensuite sur le canapé et discutons de tout et de rien comme le ferai n'importe quels amis. Anthony est très attentionné, il est doux, très touchant, gentil et physiquement très attirant, je lui plait, il me plait. Il pose sa main sur la mienne, elle se veut chaude et rassurante. Je me racle la gorge, pour exprimer mon malaise. Anthony se rapproche de moi et comme je le redoutais, pose timidement ses lèvres sur les miennes, je me laisse faire quelques secondes, oui c'est agréable mais ce n'est pas de lui dont j'ai besoin, dont j'ai envie, puis il me sert un peu plus contre lui, je ne comprends pas ce qui ce passe jusqu'à ce que je vois Valentin débouler comme une furie dans la cabine pour nous séparer. Je me lève d'un bond et recule manquant de tomber au passage. Anthony est furieux de la réaction de Valentin et le lui fait savoir.
- Valentin bordel, mais qu'est ce que tu fiches ?
Valentin pose brutalement son verre sur le bar et foudroie du regard son meilleur ami, quand il s'avance les poings serrés vers lui, je m'attends au pire.
- Elle ne t'appartient pas, alors barre toi de là et ne t'avise plus jamais de la toucher.
Il hausse la voix et son visage n'est qu'à quelques centimètres de celui d'Anthony. Ce dernier ne flanche pas, ne se démonte pas, il reste étrangement calme.
- Elle ne t'appartient pas non plus, mec.
Je ne comprends rien, c'est complètement dingue, mais je me vois dans l'obligation d'intervenir.
- Je n'appartiens à personne, ok ?
Je me rends compte en parlant et en voyant mes mains trembler que la colère s'est emparée de moi. J'attrape Valentin par le poignet et le tire en dehors de la cabine. Je sens la présence d'Anthony très près derrière moi, je me retourne.
- Toi tu restes ou t'es !
Je pousse vivement Valentin à l'intérieur de notre cabine et verrouille la porte derrière moi. Comme la dernière fois, j'ai envie de me défouler sur lui, de le frapper, d'hurler ... C'est difficile, mais je parviens à me contenir, malgré tout, je reste étrangement calme.
- D'abord tu tapes sur ce pauvre type après le match et maintenant tu es prêt à frapper ton meilleur pote, qu'est ce qui se passe Valentin ?
Je me tiens la tête, je dois essayer de comprendre.
- C'est quoi cette crise de jalousie à deux balles ? Tu m'expliques ?
Valentin se défile comme d'habitude, il ouvre la baie vitrée et sans un mot, sort sur le pont. Il me tourne le dos.
Facile ...
- Il fait froid et il pleut, je te préviens, compte pas sur moi pour venir avec toi ! J'hurle.
À quoi bon crier comme une hystérique... il ne m'entend probablement pas.
Je me laisse tomber sur le lit en regardant la baie vitrée de façon compulsive attendant qu'il remette les pieds ici. Son attitude avec moi me perturbe, m'intrigue et plus que tout, me rend nerveuse. Cette journée c'est un vrai ascenseur émotionnel, je ne tiendrais pas à ce rythme.
Valentin fini par rentrer à l'intérieur, il est complètement trempé et tremble de froid, heureusement pour lui, j'ai eu le temps de laisser se dissiper ma colère. Je me lève de ce lit pour me mettre à sa hauteur, je suis certes moins énervée, mais je n'ai pas oublié ce qu'il s'est passé et il me doit encore des explications. Il croise mon regard et au moment où j'ai parfaitement retrouvé mes esprits et que je m'apprête à lui dire le reste, il continue son chemin jusqu'à la salle de bain, m'ignorant au passage complètement.
Je reste plantée là, devant le lit quelques instants avant de le rejoindre dans la salle de bain pour finir notre petite conversation qui soit dit en passant, n'a jamais vraiment commencée.
- Attention je te préviens, je vais rentrer !
J'ai un petit mouvement de recul quand je rentre dans la salle de bain et que je me trouve face à un Valentin entièrement nu. Il ne cherche pas à se cacher, au contraire, il arbore une mine détendue et c'est comme si il était fier de se pavaner. Monsieur le top modèle n'a pas à rougir de son corps c'est certain, mais de là à s'exhiber, il essaye certainement de me faire perdre mes moyens encore une fois et j'avoue avoir quelques petits problèmes de concentration.
Au même moment quelqu'un tambourine à la porte :
Oh toi tu ne perds rien pour attendre.
Je tourne les talons et ouvre la porte de la cabine, c'est Maxime.
- Maxime qui y a t'il ? Je lui demande, surprise de le trouver là, à cette heure ci.
- C'est plutôt à toi que je demande ça, tout le monde va bien ici ?
- Euh oui, ça va...
- C'est Antho, il est en train de péter un câble, il a fracassé toutes les bouteilles du bar.
- Mais quelle mouche la piquée ? Attends moi là, j'arrive.
J'arpente la pièce en réfléchissant, je ne peux pas demander de l'aide à Valentin, je suis donc la seule sur qui je peux compter, je fonce tête baissée et découvre Anthony ampli de colère, toutes les bouteilles sont éclatées sur le parquet en bois. Je le regarde consternée, il me regarde, désolé.
- Anthony crois tu qu'il est vraiment nécessaire de se mettre dans cet état ?
- C'était ça ou le visage de ce crétin de Valentin, j'arrive plus à la comprendre...malgré tout c'est mon ami et je n'ai pas envie qu'on en arrive aux mains, mais bordel, vous êtes ensembles ou pas ?
Après avoir longuement dialoguer avec lui, jouer la carte de la franchise, et accessoirement nettoyer le parquet, le calme semble à nouveau régner sur le bateau et je peux donc retourner dans ma cabine. Il est près de 4 heures du matin, Valentin ne dort toujours pas, je passe devant lui regagnant la salle de bain pour prendre une douche et enfiler des vêtements pour la nuit.
Le lit n'est pas défait, comme convenu, il s'est installé sur le canapé, la tête baissée sur son téléphone portable, il ne me remarque pas. Je défais le lit mais ne parviens pas a m'allonger, j'ai une désagréable sensation vertigineuse,je ne sais pas ce qui m'arrive, je me sens partir à l'arrière, n'arrivant pas à retenir mon corps et m'écrasant de tout mon poids sur le sol.
- Hey, ça va ?
Rapidement je me relève et m'assoie sur le rebord du lit, je tremble de la tête aux pieds et j'ai la tête qui tourne.
Valentin arrive en trombe, il est face à moi et me regarde bizarrement.
- Depuis combien de temps t'as pas mangé ?
- Je sais pas ...deux jours, peut être trois.
- Putain alors déjà, t'oublie tes médocs à la con et en plus tu joues les anorexiques. Viens, ne fais pas de bruit. Tu vas arriver à marcher ?
- Euh ... oui, je crois.
Valentin m'attrape la main et nous conduit jusque dans la cuisine, sur place il ouvre tous les placards ainsi que le frigo, en sort quelques trucs et le voila en pleine préparation de ce qui semble être à manger pour moi. Je le regarde ébahie et complètement chamboulée. Je trouve ça tellement touchant, cette façon qu'il a de s'inquiéter pour moi, parfois.
- N'en fait pas pour un régiment, j'ai vraiment pas faim.
- Tu vas manger ou c'est moi qui vais te faire manger et je te préviens j'en suis capable.
- Il est tard, après une bonne nuit de sommeil ça ira mieux... enfin vu l'heure, la nuit va être courte.
Et nous revoilà en train de faire comme si de rien n'était. C'est très frustrant de devoir le détester et la minute suivante, ne vouloir être nulle part ailleurs qu'avec lui.
Comme à chaque fois, être aussi près de lui me trouble plus que de raison, Valentin pose sa main sur mon avant bras ce qui me fait instantanément frissonner.
- Je te ressers ?
- Non merci. J'ai fait un effort surhumain pour avaler trois bouchées, je ne pourrais pas aller au delà. Je déglutis avant de rajouter plus sérieusement :
- Pourquoi est ce que tu t'en ai pris à Anthony ? C'est ton meilleur ami.
- Je sais que j'ai déconné. Me dit il d'une voix grave tout en lavant mon assiette, ça remarque est suivie d'un lourd silence. Il reste muet un certain temps et même pire, il semble complètement absent, comme ci ce qui s'était passé ne le concernait en rien.
- Déconné ? Nous ne faisions rien de mal, nous sommes deux adultes consentants, tu n'avais pas le droit d'intervenir.
Il se retourne laissant tomber le torchon qu'il a dans les mains et je peux lire sur son visage un éclair d'incompréhension s'emparer de lui.
- J'ai simplement cru qu'il t'avait obl....
- Quoi ? Tu as cru qu'il m'avait forcé à l'embrasser ? Je ricane bêtement. Tu sais quoi, la prochaine fois, mêle toi de ce qui te regarde.
Et sur ce, je me lève fièrement et regagne mon lit, il est temps de donner une bonne leçon à ce cher Valentin, après tout, pourquoi ne pas le laisser croire que je suis potentiellement attiré par son ami, ça lui fera les pieds.
Le dimanche tout le monde a passé la quasi totalité de la journée reclus dans sa cabine, pour ma part, je suis restée clouer au lit dans l'impossibilité de me lever de celui ci, comme paralysée. Valentin, lui est resté de longues heures dehors à fixer l'océan.
Et l'ambiance elle, est restée tendue jusqu'à ce que le bateau arrive au port et que chacun regagne son véhicule. Valentin et Anthony ne se sont pas décrocher un mot, pas même un regard, ce qui me désole vraiment et savoir que je suis la cause de leur dispute, me rend malade. Anthony a même refusé de monter avec nous.
- Je conduis. Me dit Valentin en me prenant les clés des mains.
Le contraire m'aurait étonné.
- Alors ce n'est pas une légende, je conduis si mal que ça ?
- Tu conduis comme un pied.
Je rigole sans retenue car c'est vrai, je suis une vraie catastrophe au volant. D'ailleurs tout récemment j'ai pété sa jante alu, me prenant je ne sais quoi sur la route parce que j'avais un peu trop serrée à droite.
- Tu as parfaitement raison et si tu veux savoir, je trouve ça plutôt agréable d'avoir un chauffeur, quand tu respectes les limitations bien entendu.
C'est con mais je me sens bien lorsque je suis avec Valentin, dommage que ce ne soit pas réciproque, je lui pose la première question qui me passe par la tête.
- Tu fais quoi lorsque tu ne traines pas dans les clubs de strip-tease ? A quoi ressemblent tes journées ?
- Je vais, je viens, je fais pas mal de sport, je bricole chez moi, je regarde la télé, un peu comme font les gens normaux.
Je m'abstiens de lui dire que les gens normaux on pour la plupart tous un emploi, cette remarque pourrait l'énerver plus qu'il ne l'ai déjà.
- Quel genre de petit garçon étais-tu ?
- Tu veux savoir si j'étais déjà un enfoiré à l'époque ?
- Ce n'est pas ce que j'ai dis. Je redescends très vite sur terre, même si son ton ne me surprend pas vraiment.
- J'étais tout ce qu'il y a de plus banal, j'avais une famille unie, on partait en vacances, je jouais au ballon avec mon frère, tout allais très bien jusqu'à ce que ton p....
J'aimerais mieux être sourde que d'entendre ça, ça me retourne l'estomac.
- Jusqu'à ce que mon père vienne tout foutre en l'air, vienne anéantir tes rêves, vienne bousiller ta vie, je sais tout ça, je suis tellement désolée. Si tu savais comme je le déteste, je ne peux même plus le regarder en face. Tu crois que je m'en fiche, que tout ça ne me touche pas ? Tu n'as pas idée de ce que je ressens, je suis brisée, ma vie ne sera plus jamais la même.
Valentin n'imagine pas à quel point tout ça me rend malade, j'arrive même plus à manger. J'ai tellement honte de faire partie de la même famille qu'un assassin et malheureusement, rien ne pourra effacer ce qui s'est passé, jamais.
- Qu'est ce que tu fais ?
- J'appelle Chloé pour qu'elle m'héberge, il est hors de question que je remette un pied sous le même toit que lui. Tu m'as ouvert les yeux sur pleins de choses et ça ne peut pas continuer ainsi.
- Laisse tomber...Chloé a demandé à Quentin de venir emménager avec lui et il lui a dit oui ce matin.
- Ah...
Zut je n'avais pas envisagé ça, et dire qu'elle ne m'en a même pas parlé. C'était prévisible, ces deux là sont fais pour être ensemble, c'est peut être un peu précipité, mais ils s'aiment vraiment, alors je pense qu'ils font le bon choix.
- C'est pas grave, dans ce cas, j'irai n'importe où, à l'hôtel, peu importe, c'est juste en attendant de trouver quelque chose.
- Ça te dirait que je te fasse des pâtes ce soir. Me dit il, en passant une main dans ses cheveux.
Je le dévisage, il est si beau et cette petite phrase de rien, le rend très attachant, mais je ne peux pas accepter, ce serai comme me jeter d'une falaise.
- Oh, j'ai beaucoup de boulot qui m'attend au bureau demain, je voudrais me coucher tôt et puis, il faut que je prenne mes médicaments au plus vite.
Valentin est imprévisible, c'est pas un scoop, mais avec le week-end qu'on vient de passer, m'inviter à venir manger chez lui est vraiment la dernière chose à laquelle je m'attendais. C'est la deuxième fois en l'espace de quelques jours. Difficile d'expliquer le fait que nous avons du mal à nous supporter lorsque nous sommes ensemble et d'être envahi par la peur lorsque nous sommes sur le point d'être séparés. Mes pensées sont tellement confuses, mais malgré la situation, mon cœur s'allège aussitôt. Je me demande si je parviendrais un jour à anéantir les défenses qu'il a érigées autour de lui. Ça sera difficile mais pas impossible, j'en ai l'intime conviction, je dois faire preuve de patience, cependant pour lui, je me sens capable de tout.
∞
- Alex t'es là ?
5 minutes que je tambourine à la porte, je sais qu'il est là, sa voiture est garée dans l'allée, il a plutôt intérêt d'ouvrir la porte rapidos.
- Tiens, une revenante, où est ce que t'étais encore passée ?
Moi aussi je suis contente de te voir beau gosse...
Je pousse mon frère qui se tient dans l'embrasure de la porte et force le passage pour rentrer à l'intérieur de chez lui. Une semaine qu'on ne s'est pas vu, c'est long...je m'attendais à un accueil un peu plus chaleureux de sa part. Je me traîne jusqu'au salon.
- Alors tu étais parti en Road trip avec ton don Juan.
Je ne supporte pas l'ironie dont fait preuve Alex, lorsqu'il parle de Valentin.
- Presque ... Si tu veux savoir j'étais sur le voilier de Charles tout le week-end pour fêter l'anniversaire d'un ami, Chloé était là aussi.
- Charles ?
- Oui Charles enfin tu sais bien, c'est un très bon collègue de papa, de ton père. Je rectifie.
- Ju, n'exagère pas, même si ce n'est pas ton père biologique, il reste néanmoins celui qui ta élevé comme sa propre fille et il restera ton père quoi qu'il advienne, n'aie aucunes craintes, il t'aime...
Je coupe mon frère.
- Tu n'y es pas du tout, mais j'ai peur que tu ne veuille pas entendre ce que je m'apprête à te dire. Je me lance sans prendre de pincettes, quitte à le regretter.
- Navrée de te l'apprendre de cette manière, mais ton père est un assassin.
- Comment ça, qu'est ce que tu racontes encore ?
Alex hausse le ton et semble perplexe face à cette accusation, je ne m'attendais pas à ce qu'il prenne bien la nouvelle et qu'il saute au plafond, bref je continue sur ma lancée.
- Je quitte le chateau dès ce soir, je reviendrais chercher mes affaires plus tard, je ne veux plus vivre sous le même toit que lui.
- T'es devenu folle ? Si c'est une excuse bidon pour aller t'installer chez ce type que tu connais à peine ...hors de question que je te laisse faire une connerie pareille.∞
VOUS LISEZ
Seule, face à lui
RomanceKidnappée, séquestrée dans un garage... Même dans mes pires cauchemars, je n'aurais jamais cru que cela puisse m'arriver à moi et surtout que ça chamboulerait ma vie à ce point. Mon ravisseur est une énigme et tout ce qui tourne autour de lui n'est...