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Point de vue Valentin.

J'ai une pression monstrueuse, c'est con, mais la savoir là, assise dans les gradins à quelques dizaines de mètres de moi, me donne une envie inconsidérée de me transcender. J'ai délaissé le foot et le peu de chose qui avait encore un sens pour moi depuis un bon moment déjà, au grand dam de mes meilleurs potes qui ont assistés à ma descente aux enfers, impuissants.

D'ailleurs, il y a belle lurette qu'ils ont laissés tomber et ne cherchent plus a essayer de comprendre mes sauts d'humeur et mon envie irrépressible de tout le temps tout détruire sur mon passage.

Le match a commencé depuis dix minutes et l'ambiance est hyper tendue. La dernière fois qu'on a joué contre cette équipe, ça s'est terminé en bagarre générale. Au départ, rien de fou, jusqu'à cette bonne faute de Jérémie Castello, un joueur de l'équipe adverse, ils menaient par un but à zéro, sanctionné d'un carton jaune, il a comme qui dirait péter un plomb, je lui ai mis une claque pour le calmer, ça m'a valu un carton rouge et une expulsion. De là, j'ai eu la brillante idée de traverser le terrain pour aller régler mes comptes avec lui.

La suite c'est un gros bordel sans nom, une bagarre de grande ampleur a éclatée entre les deux camps, policiers et supporters sont venus en découdre sur la pelouse. Après plusieurs minutes de violence, Castello s'est fait évacuer en ambulance. D'où ses regards de travers depuis le début du match, j'ai comme l'impression, qu'il a une dent contre moi.

Je jette de temps à autre des regards intempestifs vers Justine, qui est assise au premier rang à côté de Chloé, elles ont l'air de se reparler, cette dernière m'a fait savoir qu'il y avait eut de l'eau dans le gaz à cause de moi, mais elle ne m'en a pas dit plus.

Il fait vraiment un temps de merde, le ciel est tout gris et la pluie menace de tomber à tout moment.

Mes pensées sont ailleurs, c'est plus fort que moi, je n'arrête pas de la regarder, elle me déconcentre grave. J'étais déjà sur le terrain lorsque qu'elle s'est pointée, elle est divine comme toujours, élégante et décontractée, elle porte un manteau noir agrémenté d'un béret en angora prune et d'une écharpe assortie. Je peux voir d'ici son joli sourire et son regard qui ne me quitte pas des yeux.

Depuis l'autre soir chez moi, nous ne nous sommes pas reparlé seulement quelques sms échangés. Elle a semble t-il et contre toute attente, décider de prendre mon parti, elle a l'air complètement anéantie, mais elle est de mon côté.

On mène par deux zéro, il ne reste que quelques minutes de jeu, c'est cuit pour eux. Je suis content d'avoir marqué ces deux buts et de permettre à mon équipe de remporter ce match car d'une, on est super bien placé pour remporter le championnat et de deux, aujourd'hui c'est l'anniversaire de mon meilleur pote, Anthony et je lui devais bien ça. J'ai pas été super cool ces derniers temps avec lui, c'est ma façon à moi de me faire pardonner.

L'arbitre vient de siffler la fin du match, tous mes potes accourent vers moi, me soulèvent et m'acclament sous le regards dépités et amplis de haine de nos adversaires.

- Beaux buts Garnier ! Me lance l'arbitre en me tapant sur l'épaule.

Chloé et Justine nous ont rejoint, Chloé se jette dans les bras de Quentin. Alors que Justine ne sait pas comment se comporter avec moi. Finalement elle se décide à m'aborder, elle s'approche de moi hésitante en me gratifiant d'un sourire chaleureux et me félicite vivement.

- Je n'y connais rien en foot, mais t'as assuré, vraiment.

Je m'apprête à la remercier quand soudain, cette tapette de Castello s'approche de nous et dit quelque chose qu'il n'aurait jamais dû prononcer devant moi.

- Tu ramènes tes putes sur le terrain maintenant ?

Le fou furieux que je suis, ne réfléchi pas une seconde avant de lui coller mon poing dans la gueule, celui ci vient s'écraser sur son sourire de tafiole.

La violence est toujours de rigueur dans ce genre de situation.

- Garnier mais qu'est ce que tu fous bordel, on n'est pas sur un ring !

JP notre entraîneur me regarde d'un œil mauvais et tente de s'interposer, il sait de quoi je suis capable alors il essaye de tempérer au maximum, Justine quand à elle, mortifiée, fait de grands gestes en m'implorant d'arrêter immédiatement.

Castello vient de s'écrouler au sol, il fait moins le malin, mais j'en n'ai pas encore terminé avec lui.

- Fais pas le con Valentin, allez laisse courir, on va aller fêter mon anniv comme il se doit.

Antho m'examine en grimaçant, je ne cherche pas à analyser son expression, je sais qu'il à raison, je ne peux quand même pas tout foutre en l'air un jour comme celui ci. Je me résigne donc à rejoindre le reste de mon équipe dans les vestiaires en tentant, tant bien que mal d'essayer d'oublier que j'étais à deux doigts de commettre un meurtre.

Une fois notre douche terminée, on rejoint les filles qui nous attendent sous la pluie. Chloé me regarde le visage fermé, Justine se tient à l'écart et Quentin est resté de marbre depuis notre entrée dans le vestiaire sans décrocher le moindre mot. On peut carrément dire que j'ai plombé l'ambiance.

- Bon alors, qu'est ce qu'on attend ? On y va ?

Par bonheur, Antho met fin à ce moment qui devenait de plus en plus gênant. Je décide ensuite de prendre la parole pour apaiser au plus vite les tensions présentes autour de nous.

- Bon alors c'est quoi le programme ?

Je ne suis pas au courant de ce qui est prévu pour ce soir, les surprises pas vraiment mon trip, je leur ai laissé le soin de gérer ça, je serais là et on peut considérer que c'est déjà pas mal. Chloé, Quentin et Maxime prennent une voiture tandis que Justine nous propose à Anthony et à moi de prendre la sienne.

- Ok seulement si c'est moi qui conduit. A ces mots, Justine attrape son trousseau de clés dans son sac à main et me le jette.

-Tu l'aimes bien ma voiture ? Elle sourit tout en me contemplant étrangement.

Elle n'a pas tord sa caisse est un vrai bolide, je me demande bien comment elle ne sait pas encore foutue en l'air, elle conduit comme un pied. Elle monte dans la voiture et s'installe sur le siège passager, Anthony monte à l'arrière.

- Je vous écoute, où est ce qu'on va ?

Justine sort discrètement un post-it de son sac et rentre l'adresse indiquée dans le GPS en mettant sa main devant pour cacher l'écran. Je souris devant le ridicule de la situation.

- C'est parti.

Il pleut maintenant des trombes, nous empruntons l'A63 et si tout se passe bien, dans moins d'une heure nous serons arrivées à l'endroit en question. Je n'en sais pas plus et j'ai comme l'impression que Justine compte bien garder le secret intacte et ce même sous la torture. Le trajet se fait dans le silence, Justine à la tête calée contre la vitre, elle semble perdues dans ses pensées, Antho, quant à lui, est complètement naze, il s'est endormi et ronfle aussi fort qu'un moteur de Harley.

Le regard de Justine finit par se détacher de l'horizon, pour venir brutalement se confronter au mien.

- Qui y a-t-il ? Je perçois chez elle une profonde tristesse, depuis l'autre soir, je me doute que son quotidien au château ne doit pas être évident. Poursuivre sa vie le plus naturellement possible en étant à quelques pas et sous le même toit qu'un assassin, quand de surcroit, cette personne s'avère être votre père, pas glop.

- Je n'ai pas apprécié la façon dont tu as cogné sur ce pauvre type, qu'est ce qu'il ta pris ?

- Il le méritait.

- Je pensais que ton altercation avec Théo t'avait servi de leçon, mais de toute évidence non.

Dieu merci Anthony vient de se réveiller, le sujet est donc clos pour le moment. Nous arrivons dans le port d'Arcachon et je comprends immédiatement de quoi il s'agit lorsque que nous arrivons à hauteur d'un magnifique voilier. Un somptueux trois mats de 40 mètres de long.

Après avoir sorti les bagages du coffre et rejoins les autres, nous embarquons à bord de l'Odyssée où nous sommes accueillis par les 8 membres de l'équipage.

C'est hallucinant un tel luxe, je soupçonne immédiatement Justine d'être à l'origine de cette surprise.

Après avoir effectué une visite guidée qui nous a tous littéralement scotché, nous nous apprêtons à prendre place dans nos quartiers, mais il semble y avoir comme un léger problème. Seulement 4 cabines, une pour Max, une pour Antho, une pour Chloé et Quentin et par déduction, une pour Justine et moi. Seulement Justine n'a pas l'air de cet avis et parait contrariée à l'idée de devoir passer deux nuits en ma compagnie. Je ne comprendrais jamais les femmes.

Anthony qui a décidé de jouer les bons samaritains lui propose de lui céder la sienne. Il insiste en disant que ça ne lui fait rien de partager une cabine avec Max ou moi. Tu parles ouais, il a juste pas envie qu'elle passe du temps avec moi. En même temps, vu la taille des cabines on pourrait y pioncer à 5.

- Non merci Anthony c'est très gentil de ta part.

Elle décline finalement l'offre de celui ci, qui la regarde déçu et tourne les talons, elle entre à l'intérieur de la cabine qui nous est dédiée, la dernière tout au fond du bateau et pose ses affaires dans celle ci.

- Je prendrais le canapé. Me dit elle, en s'asseyant sur celui ci en soufflant.

Je la suis sans broncher et referme la porte derrière nous. La cabine est presque aussi vaste qu'une suite au Hilton. Tout est somptueux et raffiné, tout le mobilier est en acajou, il y a un immense lit King size, un écran plat qui recouvre tout un pan de mur, un canapé, une bibliothèque, un bar bien rempli et la salle de bain. Waouh la salle de bain, je m'arrête quelques secondes devant, tellement elle est impressionnante, s'est juste la perfection, une baignoire immense et une douche Italienne aussi grande que ma cuisine, du marbre à perte de vue, des grands miroirs partout. Deux peignoirs, des fleurs fraîches, des bougies, on se croirait dans une suite nuptiale.

Malgré l'imposante taille de l'endroit, ça reste chaleureux et très intimiste, presque romantique. Ça pue le fric à plein nez, mais je me sens immédiatement à l'aise dans ce cadre et toutes ces odeurs boisées.

- Je parie que c'est toi qui as réussi à dégoter une telle merveille ? Je lui demande en me postant face à elle.

- Effectivement j'ai des connaissances. J'ai du user de mes charmes et ça n'a pas été une mince affaire.

Automatiquement en disant cela, elle s'aperçoit qu'elle vient de dire une belle connerie car elle se pince les lèvres et ses joues deviennent aussi rouges que mon tee-shirt de foot.

- Je croyais que tu n'étais pas ce genre de filles, tu sais celles qui couchent pour obtenir quelque chose en retour.

La maturité n'est pas ma plus grande qualité et elle me le fait savoir en me gratifiant d'un magnifique doigt d'honneur, ce qui me fait mourir de rire intérieurement. S'ensuit des regards en chien de faïence et s'installe alors entre nous une espèce de vide intersidéral. La journée risque d'être longue. En attendant que Mlle daigne me reparler, tout ça parce que j'ai cogné l'autre con de Castello...un léger sourire aux lèvres, je décide de tester le matelas, il me reste deux bonnes heures avant de rejoindre les autres pour l'apéro. Chloé a été on ne peut plus claire, rendez-vous à 18h00, pas avant.

J'avoue ne pas savoir comment me comporter devant Justine, je n'arrive pas à savoir ce qu'elle veut vraiment. Au fond, maintenant que je lui ai déballé toute l'histoire, elle n'a plus aucune raison de faire des efforts de considération envers moi.

Je me mets à l'aise, désormais seulement vêtu d'un caleçon, étendu sur le lit, bien sûr Justine joue les exaspérée, pourtant dés qu'elle le peux, elle me mate sans vergogne. Elle pourrait au moins faire ça discrètement. Son côté "je suis une fille sage, j'ai des principes" désolé mais je n'y crois pas une seconde. Et je vais le prouver maintenant.

- Si tu t'ennuies jolie brune, je sais exactement quoi faire pour tuer le temps.

- C'est quoi ton problème Valentin ? Tantôt tu me fais des pâtes tel un gentleman et tantôt tu me prends pour un vulgaire morceau de viande.

Il s'avère que c'est plus difficile que prévu. Elle décline mon offre en bougonnant et part s'isoler dans la salle de bain. Nous avons quitté le port depuis quelques minutes déjà, et nous nous éloignons de plus en plus de celui ci pour n'apercevoir que l'immensité de l'océan. Je le contemple à travers les immenses baies vitrées et je me surprends à vraiment apprécier ce moment. L'endroit est faut bien le dire, plutôt hors norme et le spectacle qui s'offre à moi est majestueux. J'ai toujours aimé l'océan, c'était le terrain de jeu favori de mon père, qui dès qu'il le pouvait, nous y emmenait mon frère et moi. C'était une de ses plus grandes sources d'inspiration, bon nombre de ses toiles représentent des bateaux qui naviguent ou encore des marins pêcheurs ou autres pirates et sirènes. Nous jouions pendant que lui travaillait, et tout le monde y trouvait son compte.

Bonté divine, que vois je ? Une créature surnaturelle sortir de la salle de bain, je ne peux m'empêcher de la siffler tant elle m'éblouis par sa beauté étourdissante, sans aucune gêne, je focalise toute mon attention sur elle, elle porte une robe bustier noir, enfin je crois que c'est comme ça que ça s'appelle, tout le bas est en tulle, on dirait une danseuse étoile, j'y connais pas grand chose en chiffon, mais en matière de jolie fille, j'en connais un rayon et je peux affirmer que Justine fais partie de ses rares filles qui possèdent tout, elle est belle, intelligente, dévouée, perspicace, drôle, travailleuse et j'en passe. Si j'avais été un type bien, j'aurais pu prétendre à une fille comme elle.

- Tu es bandante.

- Je suppose que venant de toi c'est un compliment. Je peux savoir pourquoi tu te comportes ainsi avec moi ? Me demande-t-elle en fouillant partout dans son sac à main. C'est pas possible merde alors... comment est ce que j'ai pu l'oublier ? Non, non, non, ce que je peux être bête, j'ai pas pu oublier ça ! Elle s'énerve toute seule en jurant et en tapant des pieds. Elle fait des allers retours entre la salle de bain et le canapé où est posé son sac à main, la mine déconfite, je comprends qu'il se passe quelque chose.

- Qu'est ce que t'as oublié de si important ?

- Mon traitement, j'ai oublié mon foutu traitement, comment j'ai pu faire une chose pareille ? Elle se laisse tomber dans le canapé en se tenant le front et en fermant les yeux.

- C'est bon, ne te mets pas dans cet état, c'est pas si grave.

- Non mais je rêve, qui es tu pour te permettre de me dire ça, bien sûr que c'est grave, c'est même très grave. Souffle-t-elle, d'exaspération.

Je me souviens parfaitement de son état lorsque je la retenais prisonnière dans ma cave, elle avait alors décidé d'être honnête avec moi et m'avait raconté vivre avec une maladie orpheline depuis sa naissance, j'avais complètement occulté ce point. Lorsqu'on la regarde on ne peut se douter une seconde qu'elle vit avec ça au quotidien. Voila une raison supplémentaire de ne jamais m'attacher à elle. La vie m'a malheureusement appris qu'elle reprend aussi vite qu'elle donne.

- Essaye un peu de te calmer, ça va aller. J'essaye de la rassurer, mais ça ne semble pas fonctionner.

- Mais tu comprends donc rien, je te dis que c'est grave et que ça ne va pas aller.

- C'est sûr, si tu n'arrêtes pas de te mettre dans la tête que ça ne va pas aller et ben, ça ne va pas aller...alors zen, détends toi.

- Tu ne sais même pas de quoi tu parles, tu n'imagines même pas...oh et puis laisse tomber.

Je la regarde d'où je suis, ses yeux sont rivés au plafond et je la sens profondément triste et fragile.

Je décide de la laisser seule un moment, elle n'a sûrement pas besoin d'un con comme moi dans les parages.

Je file dans la salle de bain passer une tenue plus appropriée. Une fois présentable, je quitte la cabine et surprends Chloé et mon Quentin en pleins ébats amoureux, à la limite de l'indécent et cela même au beau milieu du salon, on dirait que les deux tourtereaux s'octroient une petite pause détente.

- Vous n'avez pas fini de vous peloter, la déco va pas se faire toute seule.

- Ben vas y, je t'en prie, aide nous à finir au lieu de nous mater. Me balance Chloé au visage.

- Ok, je gonfle les ballons.

- Et Juju elle fait quoi ?

- Elle est restée à la cabine, elle n'a pas trop le moral, elle a oublié ses médocs chez elle.

- Merde !

Chloé dépose un bisou sur la joue de Quentin et nous laisse terminer le sale boulot.

- C'est du sérieux entre Chloé et toi ?

- On dirait bien que oui, elle m'a proposé d'emménager chez elle, j'ai pas encore donné ma réponse.

- Fonce mon pote, c'est l'occasion de laisser définitivement ton taudis.

- Ok y a quelques travaux de rafraichissement, mais c'est pas un taudis, et puis je te signale que ça fait plusieurs fois que je te demande de venir m'aider.

- J'ai pas le temps.

- Ouais c'est ça, pour aller trainer à droite à gauche, là t'as le temps, enfin bref, je pense que je vais dire oui.

- Et toi avec Justine, ça y est vous êtes en couple. Je suis content pour toi vieux, je suis heureux que tu laisses enfin tes démons derrière toi.

Je pouffe de rire avant de répondre à mon ami qui est plus perché qu'il n'y paraît :

- Est ce que tu m'as déjà vu en couple avec quelqu'un ?

- Euh non, pas que je m'en souvienne, mais vous partagez la même cabine non à?

- Je ne me mettrai jamais en couple avec personne, les histoires d'amour c'est pas mon truc.

- Tu devrais essayer, je t'assure, ça te transformerais, Justine est une fille bien, ne la laisse pas filer.

- Mais qu'est ce qui te dit qu'elle s'intéresse à moi ?

- Ça ce voit grave. Il est peut être temps d'arrêter les conneries, tu crois pas ? En tous cas, ne lui fait pas de mal stp, je vais prendre cher par Chloé et j'ai pas envie de devoir choisir entre toi et elle...

Quentin et ses bons conseils, quand c'est pas Antho qui s'y met, c'est lui qui prend la relève, je ne sais pas ce qu'ils ont tous à vouloir me changer, j'ai toujours été comme ça, pourquoi est ce que je devrais essayer d'être un autre ?

- Bon ben on dirait qu'on a terminé.

- Ça claque ! Me dit Quentin en me tapant dans le dos.

Au même instant, Chloé revient parmi nous, j'en profite pour la questionner au sujet de Justine.

- Alors, comment elle va ?

- On peut pas dire que c'est la grande forme, je ne savais pas que sa maladie avait encore gagnée du terrain. Chloé semble anéantie par ce qu'elle vient d'apprendre. J'ai pu trop envie de faire la fête tout à coup. Rajoute-t-elle, en se laissant tomber sur un des canapés.

Je la dévisage un instant, surpris, je ne le savais pas non plus, cette annonce me plombe le moral à moi aussi, j'ai subitement plus envie d'aller me pieuter, que de veiller jusqu'au petit matin. Il va pourtant bien falloir faire un petit effort pour Antho.

Je retourne dans la chambre, je rentre discrètement, Justine est allongée sur le lit.

- Tu dors ?

- Non. Elle se relève aussitôt comme gênée d'être surprise dans ce qui était censé être mon lit.

Je décide d'arrêter de jouer les cons quelques instants et lui propose de lui laisser, bien qu'il y ait largement la place pour deux dans ce plumard et que je trouve très dommage de devoir me taper le canapé.

- Je peux savoir qu'est ce qui te mine ainsi ?

- Je sais pas, dit elle en élevant la voix. Peut être que le fait d'avoir été adoptée, de vivre sous le même toit qu'un assassin, d'avoir une maladie qui vous ronge de l'intérieur et d'être attirée un peu plus chaque jour par un mec qui n'en a strictement rien à foutre de vous y joue pour beaucoup, tu crois pas ? Eh puis merde, laisse tomber, je sais même pas pourquoi je te dis ça. S'emporte-elle.

Seule, face à luiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant