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Point de vue Justine.

J'ignore la question de Valentin, on réglera ça plus tard. Son regard et son attitude en disent long. Oui c'est vrai, je ne lui ai pas donné l'exclusivité concernant ma démission, mais c'est tout récent, qu'il l'apprenne maintenant, ou il y a deux heures, je ne vois pas ce que ça change. Quand aux autres, ils me regardent comme s'ils venaient de découvrir que j'étais une terroriste.

- Où est ce que tu vas Valentin ? Demande Max, en se frottant les mains.

- Fumer une clope. Grogne-t-il, en guise de réponse.

- Ok, je viens avec toi frérot. Max et Valentin se dérobent sous mon regard torturé.

- Ramène le cadeau de Chloé dans le coffre, s'il te plait. Je lui glisse au passage.

Je crois bien que j'ai choqué l'assemblée avec ce que j'ai dis au sujet de mon père... L'ambiance est encore plus tendue que ce qu'elle était, tous ont la tête baissée sur leurs assiettes, pourtant vides.

Je n'ai pas le cœur à la fête, ma principale préoccupation est de faire taire cette pimbêche de Lucie, je ne supporte plus ses simagrées, et sa façon théâtrale de se faire passer pour une victime. Bordel, en qu'elle langue il faut que je lui dise, que j'ai pas couché avec son mec, pour qu'elle comprenne enfin.

Je viens de perdre tout contrôle et toute maîtrise de mes émotions. Les ressentis négatifs qui stagnent au fond de moi sont clairement stimulés par la voix stridente de Lucie... Lucie, Lucie, il n'y a plus que ce mot qui résonne dans ma tête et elle vient sans le savoir, d'enclencher la gâchette.

Je lui balance la première chose qui me passe sous la main, un ballon de vin rouge au visage pour la faire taire. Trois piques dans la même phrase, c'en ait trop. Chloé me jette un regard mauvais, mais ne dit rien pour autant.

- Mais t'es malade, espèce de folle. Antho, bon sang, fait quelque chose ! Baragouine Lucie, en le suppliant du regard.

- Écoute Lucie, tu l'as bien cherché, je t'ai déjà dit qu'il ne s'était jamais rien passé entre elle et moi.

Lucie se lève excédée et lui envoi sa serviette de table au visage, avant d'attraper son sac à main et de décamper en braillant.

- Va au diable Anthony, tu n'es qu'un sale menteur.

Plus parano, tu meurs ...

- Chérie, voyons attend ! Il se lève et accoure derrière elle.

Chloé se lève à son tour en croisant les bras et en s'adressant directement à moi, la mine beaucoup moins joviale.

- Tu as décidé de foirer mon anniversaire, tu vas finir par y arriver.

- Clo, calme-toi, poussin.

Quentin essaye de prendre ma défense, il n'est pas blanc comme neige lui non plus, depuis le début de la soirée, il tire une tronche de six pieds de long et tout ça, pourquoi ? De la tôle froissée.

- Honnêtement Chloé, je vois pas pourquoi t'en fais tout un plat, elle l'a bien méritée. À chaque fois qu'elle a ouvert la bouche, c'était noyé de sous entendus.

C'est vrai, j'ai peut être dépassée les bornes, d'où le regard des clients tournés vers notre table et l'intervention à deux reprises d'un serveur, pour nous prier de faire un peu moins de bruit.

J'ai subitement beaucoup de mal à respirer, la tête qui tourne et des palpitations, je connais ça, mes mains deviennent moites et mes jambes flageolent. Je me tiens à la table pour ne pas vaciller à l'arrière. Non pitié, pas une crise, pas maintenant, mais malheureusement je ne gère plus rien, ma tête devient de plus en plus lourde, et mes paupières sont déjà clauses, j'ai du mal à me concentrer sur les paroles de Chloé, jusqu'à ne plus rien entendre du tout.

Seule, face à luiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant