Chapitre 1.

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En plein cœur d'une forêt se trouvait une femme sur un cheval qui galopait. Tous les matins, dès qu'elle pouvait monter sur son cheval noir, elle sortait de chez elle afin de se vider l'esprit. La pauvre jeune femme menait une existence troublée ; chaque jour, chaque nuit, elle était confrontée aux dangers. On l'appelait "le démon", car tout le monde la craignait, même les hommes. Elle était un danger pour tous les habitants d'Écosse. C'était une femme impulsive, impassible, inhumaine et froide. Elle tuait sans scrupule tous ceux qui n'étaient pas innocents. Si par malheur un criminel se trouvait en travers de son chemin, elle n'hésitait pas à lui couper la tête. Certains se demandaient même si elle possédait un cœur. Mais si elle avait perdu toute son humanité, c'était certainement pour une bonne raison.

La femme ralentit son cheval petit à petit puis s'arrêta près d'un ruisseau. Elle s'accroupit et commença à s'asperger d'eau glacée. Son cheval, qu'elle avait nommé Achille, vint à ses côtés puis se mit à boire dans le ruisseau. La jeune femme soupira d'aise puis s'assit sur l'herbe afin de pouvoir profiter du silence et du calme. Achille se coucha derrière elle afin qu'elle s'allonge à demi sur son dos en mettant ses mains derrière sa tête. La jeune femme fixa le ciel d'un air pensif puis se perdit petit à petit dans ses souvenirs, se projetant plusieurs années en arrière.

Elle se souvint encore qu'elle n'était qu'une simple enfant qui courait innocemment à travers les champs de blé, inconsciente de ce qui l'entourait. Elle avait une famille, un foyer, une vie normale. 

Elle menait une existence tranquille et vivait dans une petite et modeste maison, dans un tout petit village. Ses parents l'aimaient d'un amour incommensurable, elle était gâtée, choyée et bien éduquée. Son père était le forgeron le plus compétent du village et sa mère était une femme exceptionnelle et très belle. Il n'y eut pas un jour où la jeune enfant était triste. Elle vivait à une époque très heureuse et calme jusqu'au soir où le rêve se transforma en cauchemar. Les habitants du village d'Ivernesse subirent un raid violent.

Les maisons furent brûlées, les hommes tués et les femmes violées. Des images aussi atroces les unes que les autres se suivaient. L'enfant pleurait silencieusement, cachée dans un placard de la cuisine d'où elle voyait ses parents tomber lourdement à terre l'un après l'autre. Elle tremblait de tout son être et mordillait sa lèvre inférieure pour ne pas émettre un seul bruit. Elle déglutit et s'approcha de l'entrebâillement pour voir plus clairement l'assassin de ses parents. Il avait de longs cheveux blonds et une cicatrice sur son œil gauche. Quand celui-ci se retourna vers elle, elle sursauta et recula, priant pour qu'il ne vienne pas la tuer à son tour. Ce-dernier s'approcha lentement, et au moment où il voulut ouvrir le placard, un des hommes l'interpella pour s'enfuir. L'assassin recula alors et s'en alla.

Le cœur de la jeune adolescente battait à tout rompre, des larmes jaillirent de ses yeux rouges, puis elle sortit doucement de sa cachette en rampant faiblement jusqu'à son père.

...- Papa...papa...Ne me laisse pas, je t'en prie... Supplia-t-elle d'une voix impuissante

Le père- Azylis mon ange écoute moi, je n'ai plus beaucoup de temps...dans ma chambre, sous le lit, se trouve une boite en acier...ou..ouvre-la..et tu trouveras une lettre...Apporte-la à ton oncle Aaron..Fais vite, dépêche toi... Souffla-t- il à bout de force

Azylis- Non papa, ne meurs pas..papa...j'ai peur, je ne veux pas être seule...

Le père- Mon amour, tu ne seras pas seule, sache que maman et moi...veillerons...toujours Crache du sang toujours sur toi... Fuis Azylis fuis, vis ta vie et surtout...ne te retourne jamais, on t'aime Azylis... et...Prends soin...

Il n'eut même pas le temps de terminer sa phrase qu'il mourut dans les bras de sa fille. Azylis hurla à s'arracher les cordes vocales tout en serrant ses parents dans ses bras. Elle tremblait et sanglotait de plus en plus fort. Ses yeux pleuraient presque du sang à force de verser des larmes. Elle ne pouvait s'arrêter, ce qu'elle était en train de vivre était atroce. Une douleur lancinante lui martelait le crane. Soudain, elle s'évanouit par un choc violent.

Tome 1: La guerrière indomptable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant