Chapitre 28

4K 363 75
                                    

PDV de Kathleen :

 Nous sommes actuellement dans l'avion, enfin plutôt le jet privé de la famille royal, et je n'ai toujours pas décroché un mot. Ni à mes parents, ni à l'hôtesse de l'air qui voulait savoir si je désirai quelque chose à boire. Parce que tout ce que je désir, c'est ne pas être dans cet avion et retourner auprès de la personne que j'aime le plus au monde. C'est mon seul désir et personne ne veux me laisser le réaliser... J'entends mes parents parler et essayer de me parler mais rien n'y fait, je n'arrive plus à prononcer un seul mot. Je suis rendu muette psychologiquement et rien mis à part Karic pourra me faire retrouver le goût de la parole. De toute façon il n'y a qu'à lui que je veux parler désormais, mais même ça on me l'a enlevé. J'ai l'impression d'être à nouveau prisonnière mais que cette fois-ci on m'a privé de bien plus que ma liberté : on m'a privé de mon cœur, de mon bonheur, de ma vie toute entière. Tout ça juste par fierté et colère !! Je ne comprendrai jamais mes parents pour ce qu'ils m'ont fait et qu'ils lui ont fait... Comment peut-on faire subir une telle souffrance à son propre enfant ? Comment mes parents peuvent-ils me faire subir ça impunément ? Et comment peuvent-ils ne rien voir ?! Je ne comprend vraiment pas.

Alors au lieu de rester le regard planté dans le vide, je préfère me tourner vers le hublot et admirer pour la toute dernière fois ces magnifiques paysages. Le désert qui a été à lui seul, l'instigateur de notre amour sans même le savoir, le village qui nous a rapproché au moment où Karic en avait le plus besoin et même l'oasis qui à été l'un des lieux salvateur pour moi cette nuit là. Sans elle, je n'aurai jamais pu vivre ce que j'ai vécu avec lui ces dernières semaines. Sans elle, je n'aurai jamais découvert l'Amour avec un grand A même si ce fut éphémère. Alors j'admire son pays tout en retenant pour la énième fois, les larmes qui menacent de tomber. Je ne veux pas pleurer devant ces gents, je ne veux pas qu'ils sache à quel point je souffre par leur faute car ce serait leur donner trop d'importance. Je préfère les laisser parler dans le vide pour ne rien dire. Ils ne méritent pas de me voir pleurer et encore moins de venir me réconforter après ce qu'ils ont fait. Jamais je ne leur pardonnerai !! Mais surtout, ils n'ont pas le droit de me prendre encore quelque chose !! Ces souvenirs, ces lieux, ces paysages sont à moi et à personne d'autre hormis Karic. Je ne permettrai jamais qu'ils me les prennent comme il me l'ont pris. Jamais !! C'est tout ce qu'il me reste de lui...

Je reste pendant des heures à regarder par le hublot sans jamais tourner la tête. Je préfère mille fois regarder les nuages gris que de voir leur visage. À croire que même le temps est maussade aujourd'hui... je ne peux pas lui en vouloir car je me trouve dans le même état que lui. Je ne suis que ténèbres et abysse. Je ne ressent plus rien hormis le manque et la douleur qui sont devenu, ressemant, mes plus fidèles amis. Je ne pensais pas que perdre un être cher pouvait faire autant de mal mais maintenant que je sais, c'est affreux... Comment Karic, mon Ric, a pu survivre à la mort de sa mère puis celle de son père, tué tout deux par son oncle ? Comment a-t-il fait ? Je ne sais pas et je ne serai probablement jamais... Mais à cette instant mes parents et moi, nous venons de lui enlever une personne de plus a qui il tenait énormément... J'ai l'horrible impression de ressembler à son oncle et c'est une torture !! Comment je ferai pour me regarder à nouveaux dans un miroir après ce que j'ai fais ? Comment j'arriverai à me pardonner se que j'ai fais sans avoir envie de mourir aussitôt ? Comment j'arriverai à vivre, tout simplement, avec se que j'ai fais ? À vivre sans lui ?

Toutes ces questions tournent en boucle dans ma tête depuis des heures mais aucunes portes de sortie ne s'ouvrent à moi. Je ne trouve pas de solution à mon chagrin, à mon malheur, aucune sauf la plus définitive de toute : la mort. Je songe à la mort pour la deuxième fois de mon existence mais elle ne m'a jamais paru aussi accessible que maintenant. Je sais que j'ai fais la promesse à Karic de ne jamais recommencer, de ne jamais en arriver là, mais maintenant il n'est plus là. Il ne sera plus jamais là... Rien que cette certitude me pousse à passer à l'acte mais il y a toujours quelque chose qui m'en empêche : l'espoir. Un minuscule brin d'espoir vie toujours en moi et c'est la seule chose qui me raccroche encore à la vie. La seule chose. Sans elle, il y a bien longtemps que j'aurai mis fin à mes jours et croyez moi, il y a plein de façon d'y arriver dans un avion.

𝑨𝒄𝒉𝒆𝒕𝒆́𝒆 𝒑𝒂𝒓 𝒎𝒐𝒏 𝑷𝒓𝒊𝒏𝒄𝒆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant