27. Regrets

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Je suis dans la chambre de Wilson et je le regarde préparer ses valises pour le centre de désintoxication. Il n'arrête pas de râler.Je le vois sortir un carton de sous son lit. 

Je lui dis :

-Tu ne vas quand même pas emmener de la drogue dans un centre de désintoxication ?

-Bien sûr que oui.

-Pffff. Je croiyais que tu pouvais tenir facilement deux semaines sans drogue...

-Oui, mais je n'en ai pas envie.

-Tu va sûrment te les faire confisquées.

Il cache diverse drogue dans des vêtements qu'il met ensuite dans sa valise.
Puis il ferme sans valise avec difficulté.
Il me rejoint sur son lit avec un joint entre les lèvres. Il me dit :

-Et dire que c'est peut-être mon dernier avant les deux prochaines semaines.

-Tu comptes reprendre à ta sortie du centre ?

-Oui. J'ai jamais eut l'intention d'arrêter la drogue.

-Je sais, mais tu pourrais peut-être profiter du fait d'aller en centre de désintox pour te reprendre en main.

-Je suis déjà fichu. Il n'y a rien à faire. Et puis de toute façon, je vais mourir bientôt alors à quoi bon arrêter.

Il allume son joint, inspire et me souffle au visage sa fumé. Je tousse pendant qu'il se moque de moi. Il s'allonge sur son lit.
Je lui demande :

-Comment tu peux être si serein vis-à-vis de ta propre mort ?

-À mes yeux, je ne vois pas la mort comme une fin mais comme une libération. Une libération de tous mes problèmes.

-Et...est-ce que tu as des regrets ?

-Des regrets ?

-Oui. Dans ta vis, il doit bien y avoir des choses que tu aurais voulus faire avant ta mort et que tu regrette de ne pas avoir fait.

-Hum...Pas tant que ça. Je regrette de ne jamais avoir connu de vrai relation amoureuse...Je regrette de ne jamais avoir buté ma famille...Mais si non je n'ai pas de regrets. Et toi ?

-hum...oui...j'ai plein de regrets.

-Sérieux ? Genre quoi ? Je peux peut-être les régler.

-J'en doute.

-Tu sais, si tu regrettes de ne jamais avoir fait de saut en parachute, je peux arranger ça.

-Non...Mes regrets ne peuvent pas être réparés avec de l'argent.

-Vas-y raconte m'en un.

J'hésite.
...
Je lui dis :

-Pendant longtemps...j'ai été homophobe.

-Ah oui ?

-Oui. Quand j'étais au collège, il y avait un garçon qui était gay. Je l'ai harcelé pendant plus d'un an avec des amis. On l'insultait, on détruisait ses affaires, on rependait des rumeurs... Et puis un jour, il m'est arrivé un truc et toute ma classe m'a tourné le dos. J'ai fini par pleurer seul dans un couloir. Et en travers mes larmes, son visage est apparut. Je ne savais pas pourquoi je pensais à lui à ce moment-là, mais j'avais envie qu'il soit là, à mes côtés et qu'il me prenne dans ses bras. Je me suis rendu compte que si je le harcelais, c'était par ce que j'étais amoureux de lui. Et je m'en voulais terriblement de tout le mal que je lui avais fait.

-Et il s'est passé quoi ensuite?

-J'ai arrêté de le harceler. Et à la fin du collège, comme je savais qu'il allait déménager (à cause de tout ce que j'ai fais), je me suis déclaré à lui.

-Et?

-...Il m'a rejeté. Il s'est énervé contre moi en disant que jamais il ne sortirait avec le gars qui a détruit ses années de collège. Il m'a balancé mes quatre vérités en me disant à quel point, j'étais horrible. Puis il a déménagé et j'ai plus eut de nouvelles. D'un côté, je me disais que je l'avais mérité, mais... Il s'est énervé contre moi en disant que jamais il ne sortirait avec le gars qui a détruit ses années de collège. Je me demande comment ça se serait passé si je ne lui avais pas fait de mal. Mon regret, est de ne m'être jamais excusé proprement.

-Tu veux que je le retrouve ?

-Quoi ?

- Donne-moi son nom et je peux le retrouver.

-Non... Ça ira.

-T'es sûr ?

-Oui. J'ai gâché sa vie. Maintenant, il doit l'avoir reconstruite en m'oubliant. Maintenant, il doit être heureux et je n'ai pas envie de gâcher ça. Et puis j'ai tournée la page. Depuis cette histoire, je suis sorti avec deux filles et Eli.

-Ouais, mais peut-être qu'il est célibataire et si tu le retrouves, il pourra t'aider à tourner la page avec Eli.

- Je ne veux pas tourner la page avec Eli. Je veux le retrouver.

-Tu...tu l'aime encore ?

-Tu n'imagines pas à quel point.

Wilson ne dit rien et tire une latte. Il expire doucement un nuage de fumée et me demande :

-Tu as des regrets vis-à-vis d'Eli ?

-...oui. Un.

-Lequel ?

-Non...C'est un peu nul.

-Je suis sûr que non.

- Tu ne te moques pas ?

-Promis.

-Quand... quand on était ensemble, à la période de la Saint-Valentin, je voulais lui offrir quelque-chose. J'avais trouvé des bagues de couples. Mais...Je me suis dit qu'il n'aimait pas les bijoux et qu'il risquerait de prendre ça comme une demande en mariage et que ça l'aurais repoussé. Au final, je ne les aie pas acheté et parfois je regrette de ne pas l'avoir fait. Je me demande si ça aurait changé les choses d'avoir ces bagues. Peut-être que ça l'aurais empêché de partir.

-J'en doute.

-Pourquoi ?

-D'après ce que je sais, il ne t'a pas quitté parce qu'il ne t'aimait plus. Et d'après les infos de mon détective privé, tout porte à croire que, au contraire, il t'a quitté parce qu'il t'aimait trop.

-Comment ça ?

-J'ai l'impression qu'il a mit ses pattes là où il ne fallait pas et c'est pour ça qu'il est si dur à trouver. Je pense qu'il est en vie, mais il est peut-être mort. S'il est peut-être mort ça veut dire qu'il est en danger. Je pense qu'il t'a quitté parce qu'il t'aimait trop pour te mettre en danger. Acheter cette bague n'aurait fait qu'enfoncer son choix. En tout cas, c'est ce que je pense. On ne peut rien conclure tant qu'on n'a pas plus d'infos.

-Tu penses que tu réussiras à le retrouver ?

-Oui. J'ai confiance en mon détective (surtout au prix que je le paye...). Je suis sûr que dès ton retour de Russie, il l'aura trouvé. En attendant, évite de mourir là-bas.

-Je vais essayer.

Pesanteur : Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant