37. Épreuve décisive

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Un mois. Je ne me donne qu'un mois pour retrouver Elijah. Après ça, je jure d'abandonner.

Juste un mois.

Mais pendant ce mois, je ferais tout. Je ne dormirais plus et je ne mangerai plus s'il me faut.
J'ai commencé mes recherches intensives il y a quelques jours. Des jours que j'ai passés sur les ordinateurs de la librairie. 

Entre temps, j'ai trouvé un petit job d'entretien de ménage. Je commence vraiment à être à court d'argent.

À la fin de ce mois, il y a la rentrée scolaire et je ne sais toujours pas si je vais arrêter ou si je vais quand même faire ma dernière année de master. Je sais plus quoi faire de ma vie maintenant.

Wilson sort aujourd'hui du centre de désintoxication.

Je devais venir le chercher, mais aujourd'hui, je dois travailler. Il a sûrement dû appeler un taxi à la place. Je me sens triste de ne pas être là pour lui.
Au lieu de ça, je suis là comme un con à passer le balai dans un théâtre pour gagner un peu d'argent.

Je soupire. J'en ai marre de cette vie...J'ai vraiment l'impression de n'avoir aucune raison de vivre, mais de le faire machinalement.

Je... Je n'aime plus rien. Ma vie est devenue fade. Avant elle était si coloré et amusante.

Je ne parle presque plus à mes amis, je suis seul, je suis triste, je suis... vide.

Je ne vivais que pour lui et maintenant qu'il est parti...

Nous étions tout et maintenant nous sommes de nouveau des étrangers.

M'aimait-il vraiment ? S'il m'aimait vraiment il ne serait pas parti... Non... Il est parti pour le bien de l'humanité... qui je suis pour me placer au-dessus de l'humanité ?

Mais... Ça me fait terriblement mal.

Je sais que si j'attends, j'irais mieux. Mais je n'ai pas envie d'aller mieux. Je n'ai pas envie de t'oublier et d'aller mieux avec quelqu'un d'autre. Je veux aller mieux avec toi.

Et même si j'avais envie de passer à autre chose, je sais très bien que la douleur sera toujours là dans quelques années sans toi, elle sera infime, mais toujours là.

Je souffre tellement. Mais je t'aime tellement que je ne t'en veuille pas de me faire du mal. C'est pour te dire à quel point, je t'aime.

Je t'aime tellement que je ne pourrait jamais te détester. Si je te retrouvais dans les bras d'un autre, la seule chose que je pourrais faire serait de souhaiter ton bonheur.

Je me demande si, où tu es, tu penses à moi, à nous, à mon nom, à notre défunt chien.

Je me demande si tu sais à quel point, tu me manques. Est-ce que, toi aussi, quand tu repenses à nos baisers, ton cœur s'arrête une fraction de seconde ?

Est-ce que tu aurais préféré que notre histoire n'ait jamais fini où qu'elle n'ait jamais commencé?

Je veux juste entendre ta voix une dernière fois. Un murmure. Un pleur.

Tu étais tout. Un amant, un amour, un ami, un confident, un futur, un sourire. Maintenant, je n'ai plus rien.

Je suis vide.

J'en ai marre de ne plus me réveiller chaque matin sans toi... Et si... Et si je ne me réveillais plus jamais...

La mort est-elle plus ou moins douloureuse que ce que tu me fais vivre ?

J'avais réservé mon éternité pour t'aimer. Maintenant, je la passe à t'attendre.

Je soupire à nouveau. L'époque où je faisais de la musique avec mes amis me manque. L'époque où nous nous réunissons dans la cave de Désire ou chez moi. Eli était notre seul publique et il me donnait autant de pression que de courage.

Pesanteur : Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant