Chapitre 3: Sauvé

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Chapitre3: Sauvée?

Le silence régnait autour de la jeune prisonnière depuis que l'Homme avait proféré ses menaces. Elle ne voulait en aucun cas risquer la vie d'un seul de ses esprits et mais. Mais, intérieurement, elle bouillonnait. Comment avait-elle pu en arriver là ? À cause d'un stupide rêve ? Comment? Pourquoi ? De biais, elle observa son kidnappeur. L'homme qui avant lui inspirer une certaine crainte, ne lui laissait qu'un arrière-goût de dégoût dans la bouche. D'ailleurs, le coup qu'elle avait reçu plus tôt l'empêchait de dire le moindre mot, la douleur cuisante était toujours présente, de même que les méchantes brûlures sur ses poignets. Elle les observa du mieux qu'elle pouvait à travers ses entraves. Sa peau avait par endroits littéralement fondu et des cloques s'étaient formées faisant du moindre mouvement une torture, et le traitement que lui avait infligé le sous-fifre de Bora en venant la chercher avait rouvert les blessures. Maintenant un mince filet de sang coulait de ses brûlures et tachait ses avant-bras.

Ses yeux piquaient mais elle se força à ne pas verser la moindre larme. Reprenant le peu de courage et espoir qui lui restait, la jeune fille en profita pour scruter méticuleusement les alentours. Le port ressemblait à tout autre, des bateaux mouillaient et flottaient paisiblement, attendant le prochain départ vers de nouvelles terres. Des mouettes virevoltant en piaillant, étaient inconscientes de ce qui se passait juste en dessous d'elles. Parmi les bateaux se trouvaient quelques plaisanciers et d'autres petits bateaux de pêche. Décidément le seul qui tranchait avec le paysage c'était le navire de Bora. Lui aussi détonnait parmi les autres capitaines qui affluaient en aller et venue, certain d'ailleurs lorgnait sur sa tenue ce qui la faisait se sentir encore plus sale et misérable. Elle empestait la crasse, la moisissure et la transpiration. Cette constatation la révulsa, qu'est-ce qu'elle ne ferait pas pour un bon bain, là tout de suite, maintenant ! Mais elle savait pertinemment que son souhait était futile, il valait mieux qu'elle se concentre sur son évasion et sur un moyen de sauver les autres prisonnières. Celles-ci étaient toujours enfermées dans le fond de cale surement terrorisée. Elle, avait au moins la chance d'être dehors, bon, sous le joug de deux colosses, bien amochée, mais dehors... et non plus enfermé dans son cachot. Aussi soudainement que Bora avait délaissé son attention sur elle pour discuter avec l'homme dodu qu'elle avait vu plus tôt, celui-ci s'approcha d'elle en lui empoignant férocement le bras.

— Tu vas me suivre bien sagement et pas d'entourloupe sinon...tu sais ce qui va se passer. Comme pour la narguer il secouât sous son nez ses clés.

Pour s'empêcher de faire quoi que ce soit, la jeune fille se mordit la joue déjà bien meurtrie. Celle-ci avait en effet pris une couleur violette et une trace était visible à cause de l'impact d'une des bagues enchanteresses du pyromane. Elle le fusilla du regard et le suivit de force. Passant devant une vitrine elle put voir à quoi elle ressemblait brièvement. Ses cheveux étaient maintenus en queue de cheval haut et atteignaient en filament son épaule mise à nu par la tunique bleue. Elle grimaça à sa vue et détourna bien vite le regard. Comment en une seule nuit avait elle put se retrouver crasseuse à ce point ? Mais soudaine, une révélation la stoppa net, Bora qui la traînait tira sur ses poignets en trébuchant, ne s'attendant pas à ce soudain arrêt. Il se retourna vivement et s'apprêtait à la menacer à nouveau /sermonner, mais elle le devança en le regardant droit dans les yeux.

— Combien de temps suis-je resté inconsciente ?

L'autre la dévisagea pendant un moment avec un sourire goguenard, puis après un temps répondit :

— Tu es restée inconsciente pendant deux jours. On a fait en sorte de te donner une dose plus forte afin que tu ne te réveilles qu'à notre arrivée. On ne sait jamais avec les mages.

Parle pour toi, pensa la jeune fille, abasourdie par cette révélation. Ils restèrent ainsi à se fixer presque calmement pendant quelques instants, avant que le mage ne la ramène sur terre en la tirant vers lui. Elle avait cette fois son visage à quelques centimètres du sien, et embarrassée par cette proximité elle rougit de gêne et de colère, celle-ci faisait briller ses yeux avec défi. Elle s'arracha de son emprise mais il raffermit très vite sa prise sur ses poignets, et elle couina de douleur sous le rire amusé de l'Homme. Puis, reprenant son sérieux, lui aussi la toisa avec colère et la traîna derrière lui de force, elle dut le suivre sans jamais cesser de se débattre, lançant des regards suppliants aux passants qui se contentaient de baisser les yeux ou de la regarder avec indifférence. Très vite, ils arrivèrent près d'une petite place construite en arc de cercle. De vieilles maisons abandonnées faisaient office de rempart où l'unique sortie se trouvait être un couloir étroit de maison menant sur le port. Un peu en retrait à l'ombre de ce qu'il semblait être une église, d'autres jeunes filles comme elles, étaient attachées. Enfin, presque au milieu de cette place, on pouvait apercevoir une scène en bois moisie. Trois petits pieux étaient plantés en son centre. À côté de l'estrade, un bureau présentait comme l'office d'un juge. L'Homme qui parlait avec Bora plus tôt y était installé le nez dans un ouvrage particulièrement épais. Deux hommes richement parés et munis d'épées semblaient surveiller les prisonnières. Toutes semblaient terrorisées, la majorité portait des tuniques grises et une seule d'entre-elles en portait une verte. On l'attacha à ses côtés sans ménagement, et l'autre, qui était en vérité la seule à ne pas pleurer, se contenta de la toiser de haut en bas la tête haute. Intriguée Lucy se présenta à elle mais elle ne reçut de la verte qu'un reniflement dédaigneux.

Choix: Vivre ou mourir ? Tome 1: Les Clés Du Temps. (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant