Chapitre 4: Naomi

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Je n'ose même pas relever la tête, mon visage doit ressembler à la palette d'un peintre. Les couleurs dégoulinant de partout. Alec me tend sa main et je mets quelques secondes avant de réagir et de la saisir. Je le laisse me conduire jusqu'à sa maison dans laquelle il me laisse passer en premier. J'entre dans le salon sans pour autant m'assoir, je suis toujours trempée. Alec pose un plaid sur mes épaules, ce qui me rappelle que je devrais lui rendre le siens.

- Il faudra que je pense à te rendre celui que tu m'as prêté la dernière fois.

- Tu peux le garder, ce n'est pas ce qui manque.

J'hoche la tête et me laisse finalement tomber sur le canapé. Les larmes ne cessent de couler sur mes joues sans que je ne puisse contrôler quoi que ce soit. Je passe mes mains dans mes cheveux avant de me relever et de m'avancer vers la cheminée, elle est allumée.

Alec arrive avec une tasse de thé qu'il me tend. Je la saisit et lui sourie poliment avant de regarder le cadre accroché sur le mur.

- Le serrurier va bientôt arriver, je me suis permis de l'appeler.

J'apprécie son geste, mais je ne peux pas me permettre chaque jours d'oublier mes clefs. Si ça continue je vais me les cloués à la peau, comme ça je serai sur de ne plus jamais les oublier. Je porte la tasse à mes lèvres et goûte ce liquide qui me brûle la gorge.

- On pourrais peut-être en profiter pour briser la glace ?

Je le dévisage, un sourcil lever et l'autre légèrement froncé. Briser la glace ? Je ne pensais pas avoir été si froide.

- Tu as de beau yeux.

Je lève les yeux au ciel. Je déteste les disquettes.

- Quoi ? Rit-il.

- À combien de fille as-tu sortie ce compliment ?

- Aucune, répond t-il en me faisant un clin d'oeil.

- N'en profite pas pour me draguer.

- Ce n'était pas mon intention.

Bien sûr, on le crois tous.

- Tu fais quoi ici ?

Suis-je vraiment ce compte répondre ?

- Euh...

Je ne sais pas vraiment ce que je doit dire ou inventer. Je cherche le plus rapidement au fond de ma mémoire quelque chose de crédible et sans que je ne puisse contrôler quoi que ce soit je parle comme ci je n'étais jamais morte.

- J'étudie le théâtre. Avant l'accident je...

Les larmes commencent déjà à couler alors que je me remémore l'accident. Si je serai sortie, si ont serait tous sorties, si je n'aurais pas supplier mes parents pour allez voir cette pièce, rien de tout cela ne serait arrivé. Je serait dans mon école de théâtre, heureuse et mes parents le seraient aussi.

- Quel accident ?

- J'ai arrêtée mes études après ça.

- Qu'elle genre d'accident ? Demande t-il en insistant.

- Et toi, tu fais quoi dans la vie.

Il insiste quelques secondes avec son regard mais je le fuit. Je ne peux pas répondre, c'est déjà bien trop dur d'y repenser alors je n'imagine pas en parler.

- Je suis décorateur d'intérieur.

- C'est pour ça que c'est si beau chez toi ?

- Oui, d'ailleurs j'ai fait la décoration du quartier. Même de chez toi.

Ange ou Démon     Où les histoires vivent. Découvrez maintenant