054: ...Sont derrière nous

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Les quatre Serpentards traversèrent la Grande Salle pour se rendre à la table des verts et argents. Dès que Delphi s'assit, toutes les convives arrêtèrent de parler à la table. Tout le monde la fixait, la méchanceté et l'aversion au regard. Les enfants de Sangs-Pur la méprisait, c'était clair maintenant.

La nouvelle était sortie: Delphi était la faiblesse de Voldemort. Et Le Maître ne doit pas avoir de faiblesse.

Marius, Connor et Regulus étaient les seules personnes qui consentaient à lui parler. Sinon, il n'y avait personne, Delphi avait vraiment l'impression d'être une plaie pour chaque élève dans cette pièce.

Elle ne se sentait plus chez elle, elle n'était plus à l'aise avec elle-même et avec les autres. Ce sentiment transparaissait dans ses résultats scolaires, ses notes baissaient considérablement. De plus, Delphi ne voulait plus parler du tout à Tonks, car cette-dernière avait été en danger par sa faute.

Nous étions à mi-septembre, une sortie à Pré-Au-Lard était prévue. Delphi avait préférée rester au château, prétextant vouloir étudier. En réalité, elle voulait simplement être seule. Elle marcha près du lac et il commença à pleuvoir, donc elle s'assit contre le tronc d'un arbre, les branches la protégeant de la pluie.

Elle se remémorait tout ce qui s'était passé ici. Toutes les fois où ils s'étaient retrouvé là, trempés sous l'eau, les journées chaudes d'été, les ragots qui se racontaient ici, leurs fameuses séances d'étude... Maintenant, Delphi était seule. Sous la pluie, personne pour la réchauffer.

Elle rentra au château à la nuit, sans rien avoir à raconter. Être nostalgique est une activité qui ne fait pas de souvenirs, et il n'y a rien à raconter.

Elle s'endormit sur le canapé de la salle commune et elle aurait juré avoir entendu "Bohemian Rhapsody" jouer dans ses oreilles.

Dans son rêve elle dansait, et elle n'était plus seule.

*

Le lendemain matin, c'est Connor qui la réveilla.

- Delphi ? Deeelphi ? Ça va, t'es réveillée ?

- Connor ? Ah, oui oui. Ça c'est bien passé, hier ?

- Pas mal. Mais, c'est pas pareil sans toi, tu sais, dit-il en souriant.

Delphi sourit en retour. Elle posa sa tête sur les genoux de Connor, et le blond lui caressa les cheveux. Ils ne parlèrent pas, juste l'harmonie de leur amitié suffisait à les détendre.

Connor était probablement la personne qui avait le plus aidé Delphi dans toute sa vie. Sans lui, ils ne se seraient pas rencontré dans le train. Elle n'aurait pas autant rie. Elle ne se serait pas autant sentie chez elle sans Connor près d'elle.

Et Connor le sentait, il aimait se rendre utile. Pour une fois dans sa vie, il sentait qu'il faisait quelque chose de bien...

Ils furent vite rejoint par Marius, qui traînait des pieds dans la Salle Commune. Il s'assit près de Connor et prit la main de Delphi pendant que son autre bras était accoté près des épaules de Connor. Ils ne parlèrent pas. Ils étaient seuls dans la salle commune, personne pour venir déranger leur bonheur.

Ou plutôt, leur nostalgie.

Plus les jours passaient et plus ils se ressemblaient. Nous étions octobre lorsqu'un événement provoqua leur retour à la réalité.

Les fils Rosier et Shafiq avaient lancé le sortilège Doloris à Tonks. Nymphadora en était traumatisée, et Delphi en avait bien saisi le message.

Pars.

Elle ne savait même plus quoi faire. Elle envoya une lettre à sa mère, mais une heure plus tard, Olive était morte.

Pars.

Delphi était désemparée, elle n'avait plus aucun repère. Ses amis tentaient de l'aider, mais ils voyaient bien que la situation était hors de leur contrôle.

Tout ce qui animait autrefois Delphi la laissait stoïque à présent. Elle ne parlait plus, ne riait plus. Elle était comme morte.

Une semaine plus tard, Lestrange et Travers l'interceptèrent au détroit d'un couloir.

- Tiens, tiens, tiens... Qui voilà... Mais c'est le déchet ! s'exclama Lestrange.

- Et tu sais où ça va, les déchets ? Dit Travers.

- Laissez-moi tranquille, dit Delphi en voulant partir de son côté.

- Petrificus totalus ! Hurla Travers.

Delphi tomba à la renverse, sans avoir contrôle de ses gestes et mouvements. Les deux garçons s'approchèrent d'elle d'un pas lent et mesuré.

- Tu sais quoi, Lestrange ? Demanda Travers en se mettant à califourchon sur Delphi.

- Non, quoi ? Répondit le concerné.

- Je me suis toujours demandé ça fait quoi, embrassé une Black, dit-il en souriant.

- Tu peux toujours essayer, c'est qu'un déchet de toute façon, ricana Lestrange.

Travers se pencha, il était maintenant couché sur Delphi. Il lui prit le visage et l'embrassa avec possession, il glissa sa main sous la robe de la fille et la toucha avec agressivité.

Lorsqu'il eut terminé, il cracha sur elle et les deux sorciers s'en allèrent en riant.

Même lorsque le sort n'agissait plus, Delphi resta dans la même position. Pourtant, elle n'arrivait pas à pleurer. Elle resta couchée là pendant quelques heures, puis elle se leva en titubant. Elle était vis-à-vis d'une fenêtre donnant sur le Lac.

Elle sauta.

Le choc lui fit mal, sans Regulus pour amortir le choc, sans Connor pour en rire et sans Marius pour la protéger de l'eau.

Delphi était seule.

Elle gisait dans le Lac, pourtant elle se sentait plus en sécurité que dans le château.

Elle avait honte de ce qui était arrivé aujourd'hui et de tous les événements du dernier mois.

Les étoiles brillaient, la lune était si belle.

Elle se demandait alors ce qu'il arriverait si elle arrêtait de danser.

Delphini Riddle: Le temps d'une roseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant