043: Confusion

161 9 1
                                    

Avec ses amis, le voyage du retour s'est plutôt bien passé. Ils ne voulaient pas se l'avouer, mais ni Regulus, ni Marius, ni Connor et ni Delphi ne voulaient retourner chez eux. La situation est tendue ces temps-ci, et certains parents ou proches étaient déjà ralliés au Seigneur des Ténèbres. Et ça, Delphi était bien placée pour le savoir. Au fil des lettres échangées avec sa mère, elle avait commencé à être assez bonne pour savoir lire entre les lignes...

Lorsqu'ils arrivèrent à la gare de King's Cross, ils furent très tristes de se quitter, mais ils savaient qu'ils se reverraient très bientôt chez les Greengrass. Et puis de toute façon, il était de notoriété publique que ni les Greengrass, ni les Rowle, les Black ou nul autre famille de Sang Pur ne montraient leurs émotions en publique. Jamais. Surtout devant leur famille respective...

Donc, ils se firent tous un léger signe de tête, se dirent au revoir, puis chacun repartirent de leur côté.

Du regard, Delphi cherchait une femme aux cheveux gris et aux yeux sombres, Euphemia Rowle. Cette garce avait été congédiée, certes, mais elle était tout de même encore en état d'effectuer une maigre tâche.

Je dis "en état", car à sa place peu de gens le serait. En effet, cette femme avait eu la chance de jouer au jeu de "sept minutes au paradis" avec nul autre que Bellatrix Lestrange. Génial ! Être enfermé dans une armoire avec la plus grande criminelle du pays recherchée pour torture ! Ahah, excellent !

Donc, ayant des envies de meurtre et de suicide en même temps - tout le monde est controversé - elle s'avança vers Delphi, la haine traversant de toutes parts son laid minois.

- Viens avec moi, je t'emmène tu sais où, grogna la Rowle.

- Bien, couina Delphi d'un air coincé.

Les deux transplanèrent, chacune semblant vouloir broyer le bras de l'autre. Puis, ils arrivèrent à destination. La femme contra et défit les sorts de protection, pour enfin arriver devant une austère demeure, surplombant une vaste montagne, menaçant à tout moment de tomber dans une rivière à l'eau noirâtre. La masure était entourée d'une forêt, semblant abriter beaucoup plus de danger que la forêt interdite.

Donc, Euphemia ouvrit la porte, puis s'enfuit à toute jambe lorsqu'elle le vit, bien droit, assit sur sa chaise au bout de la longue table. Comme si elle avait peur d'avoir fait quelque chose de mal...

Delphi, elle, resta pétrifiée devant l'homme censé être son paternel. Et pour couronner le tout, il se trouve qu'à la gauche de ce dernier, elle aussi bien droite sur sa chaise, Bellatrix Lestrange était là.
Charmante réunion familiale en perspective !

- Assit-toi, Delphi, dit Voldemort, d'une voix étrangement rauque qu'il aurait préféré ne pas emprunter.

Delphini se contenta d'hocher la tête, encore un peu perturbé, puis se dirigea vers la chaise à la droite de son père, se retrouvant ainsi en face de sa mère.
D'ailleurs, cette dernière, sachant que son maître ne serait peut-être pas très enthousiaste à l'idée qu'elle aille serrer sa fille dans ses bras, se contenta de lui prendre la main au dessous de la table, de la serrer pour réconforter sa fille, puis l'enleva très rapidement, comme si elle l'avait brûlé.

- Donc, tu dois te poser des questions, dit Voldemort.

- Oui, murmura Delphi.

- Vas-y. Je te dirai tout ce que tu veux savoir, fit la voix froide et dure de son père.

- P-pourquoi... Enfin... Comment... Je... Vous... Heu... Bégaya Delphi.

- Tu peux répéter ? Demanda Voldemort, plus impatient.

- Enfin, je veux dire, soupira-t-elle, pourquoi est-ce que j'ai été enfermé toute ma vie ?

- Parce qu'il ne fallait pas que les autres Mangemorts te voient, et c'est encore valable pour aujourd'hui, donc tu devras te faire discrète.

- B-Bien. Mais... Ok pour les autres, mais mère ? Elle le savait déjà ! Alors pourquoi elle ne pouvait pas me voir ? Dit elle, désespérée en jetant un coup d'œil vers Bellatrix.

- Elle devait se détacher, être plus forte en coupant les ponts avec toi.

- Ok... Murmura Delphi, intimidée.

- Tu reprendras ta chambre. Ne te fais pas remarquer, dit il en se levant.

- Mais, attendez ! Je... Me suis fais des amis là-bas. Je ne pourrai donc pas les voir ?

- Oui. Si tu veux, mais tu ne pourras donner aucun détail, aussi anodin fut-il sur notre... Situation. Et maintenant, bonne nuit.

Lord Voldemort se leva de sa chaise, contourna la table et retourna dans ses appartements. Lorsqu'il fût assez loin, Bellatrix prit la parole.

- Je suis très heureuse que tu sois enfin ici, Delphi.

- Moi aussi.

- Viens, je vais te mener à ta chambre, dit elle en se levant.

- C'est pas nécéssaire, je sais où c'est... Lui rappela Delphi.

- Heu, oui, mais au cas où tu te perdes !

- Depuis quand Bellatrix Lestrange se soucie de la possibilité de quelqu'un à se perdre dans des corridors ?

- Des corridors ? Pas seulement ça, je ne veux pas que tu tombes sur un couteau ou pire, Mrs Lestrange nue !

- Mrs Lestrange ? Ta belle-mère ? Attend... Nue ?! Tu l'as déjà vue nue ?!!

- Heu... Enfin c'était y'a longtemps, hein ! Je voulais pas ! Mais j'avais soif et... Voilà... Ces manies aussi de dormir nue !

- Oh mon dieu... Je sais pas comment réagir je t'avoue... C'est vraiment la pire histoire que j'aille entendue !

- Je sais ! Bon. Tu viens ?

Elles commencèrent à marcher en silence vers le bout du bout de la masure sombre et possiblement hantée par le fantôme de se Mrs Lestrange nue...

Enfin arrivées à destination, elles ouvrirent la porte où Delphi put se remémorer tous les souvenirs provenant de cet endroit maudit. Et elle posa bien vite les yeux vers sa commode où se trouvait techniquement ses plus anciens souvenirs: ses lettres (et là je parle pas de lettre d'amour aux garçons à qui elle écrivait en cachette comme dans ce film d'une folle nullité sur Netflix, hein !).

- Mes lettres, souffla-t-elle. Quelqu'un les a ouvertes ! Dit elle en se précipitant vers la boîte.

- Oui, quelqu'un...

- Toi ?! Pourquoi ?

- Je... Ne sais pas ! C'est juste que...

- C'est pas grave, coupa Delphi. C'est pas grand chose de toute façon, dit elle en refermant d'un coup sec la boîte et en se dirigeant vers son lit, où elle ferma les yeux et entendit peu après la porte claquer. Sa mère étant partie, elle allait pouvoir dormir.

Delphini Riddle: Le temps d'une roseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant