Delphini Riddle: Le temps d'une rose

044: Le jardin des roses

- Viens.

- Humfr ?

- Viens.

- C'est qui ?

- Lève-toi et viens!

Dans un grognement peu gracieux, Delphi parvint à se lever de son lit, puis à enfiler sa robe. Elle dirigea son regard vers la voix, et c'est sans réelle surprise qu'elle reconnu sa mère.

- Il est quelle heure ? Grinça la fille.

- L'heure que tu viennes avec moi, j'ai quelque chose à te montrer.

- Nan, sérieux. Quelle heure ?

- Six heure.

- DU MATIN ?!

- Ça va, je me lève pas toujours à cette heure-là, aussi. Mais l'endroit est beaucoup plus beau le matin, insista Bellatrix.

Les deux sorcières sortirent de la chambre de cette dernière et enfilant leurs capes sombres, sortirent à l'extérieur de la masure noirâtre.

- Où on va ?

- Tu verras.

- Il est mieux d'être beau, ton endroit, grommela Delphi de mauvaise foi.

- Il l'est, je t'assure, dit-elle en levant les yeux au ciel.

- Comment on pourrait avoir un bel endroit, ici ? Tout est noir ou rouge, et habituellement, si c'est rouge, c'est parce que quelqu'un est mort...

- C'est pas si laid que ça...

- Je vais faire comme si je n'avais rien entendu.

- Gna gna gna, grommela Bellatrix à son tour.

- Je crois que tu t'entendrais plutôt bien avec un ami.

- Quel ami ?

- Connor Greengrass, lui aussi à certains petits retards de maturité...

- Alors vous vous êtes bien trouvés...

- Gna gna gna...

Elle marchèrent tranquillement, le soleil derrière elles semblant les guider parmi les vils mensonges de la nuit, et les protéger de la triste vérité du matin...

Elles arrivèrent finalement dans un espèce de jardin, des arbres agissant comme des barrières limitant ainsi la beauté de l'endroit, comme si cette magnificence ne devait être révélée, comme si elle ne devait dépassé le piètre espace lui étant dédié.

- C'est ici ? Demanda Delphi.

- Non, pas encore.

Bellatrix entraîna Delphi dans le jardin et se dirigea alors vers les haies de cèdres. Elle tassa quelque branches, puis elles arrivèrent dans une sorte de clairière, des murs l'entourant, tous gris et semblant très vieux. Sur ces murs de pierre s'étalaient des dizaines, non des centaines de roses rouges. Des roses, il y en avait partout. Juste au centre de cet univers enchanteur, un grand arbre était positionné et sur une de ses larges branches, une balançoire était placée. Comme un trône, elle était belle et majestueuse.

Doucement, Delphini s'avança vers l'arbre et s'assit au pied de ce dernier. Prise d'une impulsion soudaine, elle se coucha dans l'herbe et parmi les roses. Bellatrix s'avança à son tour près de l'arbre, puis se glissa en face de Delphini, leurs têtes étant cotes à cotes. Elles restèrent là, un moment, observant Le Soleil les surplomber de son aura. Le matin était arrivé. Et si la nuit se sont les démons, pour la journée vient la réalité. Mais les deux femmes s'entêtaient à ne pas vouloir parler. Peut être était-ce la chose à faire... Peut être pas. Toujours est-il que la seule choses qu'elles espéraient, c'est que ce moment puisse durer encore longtemps.

Mais comme toute bonne chose a une fin, lorsque la marque de Bellatrix commença à picoter, elles durent quitter ce doux moment. Et Delphi dû accepter le fait qu'entre son père et elle, le choix de sa mère porterait plus sur le grand mage noir que sur la petite sorcière...

- Je doit partir de ce côté pour Le rejoindre, mais si tu prends ce côté tu arriveras bien vite vers ta chambre, dit Bellatrix lorsqu'elles furent arrivées dans le hall d'entré de l'immense demeure.

- D'accord. Alors... À bientôt, dit Delphi en commençant à marcher.

Elle monta quelques escaliers, tourna à certains couloirs pour enfin se rendre à la porte de sa chambre sombre et froide. Elle allait tourner la poignée lorsqu'elle vit un corridor dont elle avait jusqu'alors ignoré l'existence. Elle regarda sa poignée, puis le corridor, puis à nouveau la poignée et elle décida finalement de marcher en direction du couloir.

Elle marcha le long des murs et elle put observer que sur ces derniers étaient accrochés des cadres. Elle resta un long moment à regarder les sorciers et sorcières dormir dans leur encadrement de bois.

- Y'a quelqu'un ? Demanda une voix grave, masculine. Je sais qu'il y a quelqu'un, montrez-vous !

Delphini, frigorifiée sur place, ne pouvait bouger d'un poil. Cette voix, elle l'avait entendu crier plusieurs fois. Elle l'avait entendu de loin, de très haut. C'était la voix de Rodolphus Lestrange. Elle entendit ses pas se rapprocher de l'endroit où elle était. Tremblante de peur, elle n'osait parler.

- Qui es-tu ? Dit l'homme, fronçant les sourcils.

- J-Je...

- Tu me rappelles quelqu'un, coupa Lestrange.

- O-Oui...

- Ton nom. Dit-le moi.

- J-Je...

- TON NOM ! Hurla-t-il.

Delphini ne savait pas quoi faire, d'un côté elle ne devait pas révéler son identité, d'un autre elle ne pouvait pas mourir écrabouillée par un idiot.

- Que ce passe-t-il ici ?! Demanda une voix suave et forte.

- M-Maitre ? J-Je... C-C'est cette f-fille q-qui... Bredouilla Rodolphus, perdant toute sa superbe.

- Tais-toi. Azelma, retourne dans la chambre qui t'étais alloué. Rodolphus, fiche le camp d'ici, trancha durement Voldemort.

- B-Bien maître, dit l'idiot en esquissant un petite courbette.

- Et toi, vas dans ta chambre, Delphini. Je ne veux pas que cela se reproduise, dit le Lord dès qu'il fût partit.

- D-D'accord, désolée.

Voldemort était parti, Rodolphus aussi, à nouveau seule, elle marcha dans le sens inverse du corridor à tableau pour retourner dans sa prison noire.

Dieu qu'elle s'ennuyait de Poudlard...