038: Résignation

150 11 4
                                    

C'était maintenant temps de passer à l'action pour Lord Voldemort. En effet, les examens passés, juin déjà bien entamé, c'était à lui de jouer. Aujourd'hui, il allait à Poudlard pour récupérer Delphi, et entre-temps apporter un petit quelque chose dans son ancien chez-soi...

De son côté, Delphi était aux anges. Heureuse de passer tout son temps avec ses amis, heureuse de vivre. Oui, pour une fois, elle était vraiment heureuse d'être en vie, tout simplement. Elle se baladait tranquillement dans le couloir, revenant d'un mauvais coup fait aux Gryffondors. Elle ne se doutait pas que son géniteur se tenait à une intersection d'elle, cacher sous des sortilèges de désillusion.

Il revenait tout juste de cacher son objet et d'une conversation avec le directeur lui-même. Tout ce qui lui restait à faire, c'était de trouver Delphi. Et quelques secondes, il la vit. Là, accotée au bord d'une fenêtre, observant la lune et les étoiles dans l'obscurité. Elle souriait, elle semblait sereine.

Il s'apprêtait à la faire sortir de sa torpeur et de la ramener au QG, mais quelque chose l'en empêcha. Son sourire, peut être. Tout en elle inspirait la joie, la plénitude, la sérénité. Il l'observa un moment, sidéré tant par ce qu'elle dégageait que par ce qu'elle représentait pour lui. Sa fille.

Sans un mot, il repartit. Lord Voldemort se retira très tranquillement de Poudlard, laissant sa fille à ses pensées, à ses intérêts, à ses joies. Il laissa tout ça à Poudlard, partant vers la masure noirâtre qu'était son QG.

Mais juste avant, il devait passer devant la salle de bain du deuxième étage. Donc, mécaniquement, il se dirigea vers lesdites toilettes. Et il la vit, elle. Sa peau argentée reluisant de lumière à la clarté de la lune, ses yeux brillants et passionnés les fixant d'une aura possessive et toute en joyeuseté.

Mimi Geignarde.

Pu.Tain.

- TOOOOOOOOOOOOMHIHIHIHIHIHIHI, hurla Mimi.

PUTAIN.

- Ok, au revoir ! Dit il en s'en allant à toute jambe dans les couloirs.

- NOOOON REVIEEEENS NOTRE AMOUR EST PLUS FOOOORT QUE TOUUUUUT !

-Je m'en vais, je ne suis plus là !

- MAIS OUUUUI TU ES LAAAAA JE TE VOOOOOIS !

- Hallucination !

- TOOOM MON AMOUUUUR, VIEEEENS A MOOOOI !

- NOOOOOOOON !

Donc il courut, courut dans les couloirs, fuyant sa sois disante femme de sa vie, se dirigea avec grand empressement hors de l'école, hors du parc et aussitôt qu'il fût aux frontières, transplana dans la nuit.

Lorsqu'il arriva, la première chose qu'il vit fût Bellatrix. Bellatrix, qui bien droite sur un fauteuil du salon, attendait son maître, et accessoirement le père de son enfant.

- M-Maître ? Dit elle en se levant. V-Vous... Delphi ? Où est-elle ?

- Du calme, Bella. Il ne reste que deux semaines. On la reverra en temps et lieux, dit il simplement.

Bellatrix baissa les yeux. Elle aurait aimé la voir, mais au fond d'elle, elle savait que ce n'aurait pas été pour ce soir. Et une partie d'elle se préoccupait énormément du fait qu'elle était seule. Avec son maître. Le soir. Elle rougie à cette pensée.

Voldemort, bon légilimens, leva les yeux au ciel. Décidément, jamais elle ne pourrait s'habituer...

Il s'approcha d'elle, lui prit le menton et l'embrassa d'une manière dénuée de sentiment, de douceur. Juste par possessivité, par... Passion ? Oui, une passion violente qui lui était propre. Elle se laissa faire, fermant les yeux. Puis, au bout d'un moment, Voldemort la lâcha, trop tôt à son goût.

- Bonne nuit, Bella, dit il au creux de son oreille.

Puis, il partit, comme il était venu. Sans un regard, sans rien. Bellatrix, à peine remise de ses émotions, se dirigea mécaniquement vers sa chambre et se coucha aussitôt. Deux semaines et elle verrait Delphi. Deux semaines et tout ce qu'elle avait enduré durant quatorze années serait terminé...

*

De son côté à elle, Delphi se leva tranquillement du rebord de la fenêtre, ayant eu pendant un moment la forte impression d'être observée. Bah, peu importe !
Elle se dirigea dans son lit et ferma les yeux, prête à s'endormir. Deux semaines et les questionnements recommenceront, deux semaines et cette année de bonheur serait loin derrière elle. Elle pourrait bien se dire que ces vacances seraient peut être le début de quelque chose de beau, mais elle ne pouvait pas s'en résoudre. Quelque chose... Quelque chose lui empêchait de penser à son bonheur.

Le lendemain matin, elle se réveilla tôt, tous ses amis dormaient. Elle descendit à pas de loup dans la Salle Commune des Serpentards, quand elle vit une petite tête blonde, seule, assise à un fauteuil, étudiant des notes.

- Rachel ? Demanda Delphi.

- Hein ? Oh, tu es Delphini, c'est ça ? Demanda joyeusement la Greengrass.

- Oui. Tu révises pour quoi ?

- Oh, je prend de l'avance sur mes ASPICs. C'est l'année prochaine.

- Je vois...

- Tu viendras chez nous, ces vacances ?

- Oui, enfin je crois ! Probablement avec Marius et Regulus.

- Cool ! Tu pourras aussi rencontrer nos deux petites sœurs.

- Agnès et Elisabeth, c'est ça ?

- Oui ! Elles sont très mignonnes, enfin... À leur façon.

- Je suis sûre qu'elles ne sont pas si pire que ça.

- Oh, tu pourrais être surprise, crois moi ! Elles aiment beaucoup Connor, elles déversent souvent leur énergie folle sur lui ! Bah, c'est pas grave, on les aime quand même, faut s'y faire.

- Je comprend. Et, tu ressembles beaucoup à Connor, tu sais.

- Oui, on nous le dit souvent. En tout cas, faut que j'y aille, Louis m'attend à la bibliothèque. À bientôt, Delphini !

- À bientôt !

Aussitôt qu'elle fût partie, les garçons descendirent de leur dortoir et ils commencèrent tous à marcher en direction de la Grande Salle. Jusqu'à ce qu'une petite chouette noire viennent à eux, déposant une lettre aux pieds de Delphi.

Salut, Delphi !
Il ne reste pas beaucoup de temps à l'année scolaire, et comme on s'est pas beaucoup vues ces derniers-temps, je me demandais si on pouvait se voir ! Répond-moi vite, et si tu peux, on pourrait se voir demain pour la sortie à Pré-Au-Lard !
Bye !
Tonks.

Delphini Riddle: Le temps d'une roseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant