Sixty Shades of a Unicorn - T2

46.2. Midnight stars

DAREN

— Mais qu'est-ce que tu fais, nom d'une cacahuète ?

Mika m'a possédé, je crois. Beurk.

— Je te prends en photo ! T'es trop sexy comme ça.

Je fais mine de rouler des yeux en lui tournant le dos tandis qu'elle glousse comme la petite chipie qu'elle est, m'immergeant sous la cascade à nouveau, un petit sourire aux lèvres, laissant l'eau me marteler le crâne avec un rythme et une force apaisants. Mes cheveux se plaquent sur mon front, obstruent ma vision, mon short de bain se colle sur mes cuisse et, lorsque je juge que c'est suffisant, je plonge dans le lac tempéré pour ne ressortir que lorsque j'atteins la berge.

Je mets un pied au sol en me servant de mes mains fermement plantées dans le sol pour me hisser debout. Durant tout le processus, Elisabeth me mitraille de photos, tantôt accroupie comme une photographe professionnelle, tantôt debout avec une jambe devant et une autre derrière, un sourcil haussé, les yeux plissés. En m'empêchant d'éclater de rire, je fonce sur elle, bien décide à la faire arrêter tandis qu'elle hurle et laisse tomber son téléphone sur sa serviette en prenant ses jambes à son cou. Je la chasse longtemps à travers toute la clairière entre grognements et rires, entre cris et injures.

Puis, je finis par l'attraper par la taille à son grand désarroi et la piéger contre la falaise avec mon corps.

Elle a les joues rouges, un sourire magnifique sur les lèvres, les cheveux mouillés et la respiration courte. Je me penche pour lui donner un long baiser langoureux auquel elle répond avec autant d'ardeur.

— Le soleil va se coucher bientôt, chuchote-t-elle ensuite contre mes lèvres.

— Oui... tu sais qu'on peut bien voir les constellations, d'ici ? Surtout parce qu'il fera beau ce soir.

Ses yeux pétillent.

— Ah oui ?

— Mmh. Je te montrerai.

Je passe un bras en-dessous de ses fesses nues et la transporte jusqu'au côté du lac où nous pouvons descendre en toute sécurité, sans devoir sauter. Elle enroule ses bras autour de mon cou, ses jambes autour de mes hanches et frissonne lorsque nous nous enfonçons dans l'eau dont la température oscille entre le froid et le tiède. Mes pieds foulent le fond sableux du lac ainsi que quelques plantes aquatiques lorsque je marche pour que nous nous rendions jusqu'au centre de l'étendue d'eau.

Les longs cheveux d'Elisabeth flottent sur l'eau, formant une espèce de... fondue au chocolat flottante. Elle s'en plaint et c'est hilarant.
Sa poitrine couverte d'un minuscule bikini jaune moutarde se presse contre la mienne alors que l'eau me monte quasiment jusqu'aux épaules. Je m'immobilise pour ne pas perdre l'équilibre tandis qu'elle peigne mes cheveux mouillés avec ses doigts.

— Tu n'as jamais pensé à couper tes cheveux ?

— Jamais.

— Même pas un tout petit peu ?

— N'y pense même pas, Babeth.

— Un tout petit coup de ciseau bien sympathique, tente-t-elle de me convaincre. Je peux le faire, si tu veux. Parce qu'ils vont être trop longs, sinon.