j'voulais pas vous faire attendre trop longtemps.
et puis... ça ira.même si on dirait que ça n'ira pas.
xo
***
MIKA
Laurel a passé la nuit avec moi.
Je lui ai expliqué sans détour tout ce qui était arrivé, sans omettre aucun détail. Elle m'a écouté sans commenter, m'a laissée me vider de tout ce que j'ai sur le cœur depuis des semaines sans émettre un son, me tendant un mouchoir à l'occasion, me frottant le dos pour me réconforter lorsque les sanglots m'empêchaient de former des phrases cohérentes.
Lorsque, vers 21h, j'étais à bout de souffle et de forces, elle s'est occupée de moi, m'a administré les médicaments nécessaires et a tenté malgré mon refus de me faire manger un truc pour ne pas que je meure.
Je me réveille toutefois le lendemain, seule, sans mal de tête ni envie de vomir comme les jours précédents. Me sentant étrangement reposée, je repasse en boucle la soirée d'hier pour tenter de me souvenir de ce qui s'est passé avant que je ne m'effondre comme une masse dans mon lit avec Laurel qui a décidé de ne pas me laisser seule. Les rayons m'agressent particulièrement les yeux ce matin, surtout parce qu'il est, selon mon cadran de réveil, 13h.
J'ai dormi quinze heures.
Punaise, mais j'étais vraiment au bout du rouleau, hein.
Les yeux bouffis, je me redresse sur mes draps, le corps encore chaud et courbaturé, et contemple la place vide de mon amie en me grattant la tête, perdue. Il n'y a pas un son à l'extérieur de la chambre et c'est avec les cheveux ébouriffés et une envie de pipi pressante que je me rue vers la salle de bains.
Et pendant que je me soulage, mon cerveau fait des efforts pour s'orienter dans le temps, comme s'il ressortait d'une hibernation particulièrement longue et qu'il avait tout oublié.Cela faisait au moins deux semaines que je ne dormais pas, l'angoisse de le perdre me gardant éveillée chaque seconde.
Et c'est là où ça revient, cette pression sur ma poitrine qui m'empêche de souffler comme je le veux. Car nous sommes samedi, qu'il est 13h05 et que Liam revient dans trois heures.
En me rafraîchissant le visage avec de l'eau froide et en me brossant les dents, je me remémore ce qu'on avait convenu avec Laurel la veille. Je vais lui parler comme je l'ai fait avec elle, sans les larmes et la morve, je vais le secouer un peu parce qu'il n'a pas le droit de croire que je l'ai trompé et... le reste m'appartient, selon elle.
Chose que je n'ai pas dite à ma copine, par contre, c'est que je crois que je vais lui laisser l'appartement et partir. Après tout... je n'ai plus rien à faire ici.— Laurel ? crié-je au bout d'un moment, n'entendant toujours rien à l'extérieur.
Aucune réponse.
Je cœur lourd, j'attache vaguement mes cheveux au-dessus de ma tête avant de retourner dans la chambre pour rouvrir ma valise que je n'ai même pas pris le temps de vider en entier. C'est comme si mon subconscient savait que ça allait arriver. Ma conscience le savait, elle aussi.
Si certaines personnes se réveillent le matin avec l'envie d'un café, moi, ce matin, je fais mes bagages.
Je m'agenouille auprès de mon sac en prenant une inspiration chevrotante. Je m'étais promis de ne pas m'apitoyer, mais c'est clairement plus facile à dire qu'à faire. Lau a beau m'avoir raisonnée la veille en me faisant comprendre que mes larmes et ma peine n'arrangeront rien, je suis incapable de ne pas m'effondrer en pensant à ce que que nous avons bâti ensemble et qui s'écroule à cause d'un mensonge.
VOUS LISEZ
Sixty Shades of a Unicorn - T2
Chick-Lit- TOME 2 DE FIFTY SHADES OF A UNICORN - Elle met l'eau avant le dentifrice. Il met le dentifrice, puis l'eau. Elle met le lait avant les céréales. Il met les céréales avant le lait. Elle dit pain au chocolat. Il dit punaise de chocolatine. Et la seu...