15. Suicide Squad

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MIKA

J'entends une voix puissante résonner à l'intérieur du gymnase à mesure que je m'approche :

— Plus vite ! Go, go, go, on enchaîne, on enchaîne !

Je pousse la porte noire qui mène aux gradins vides en retirant mon écharpe blanche. Je fais quelques pas dans l'énorme salle, et malgré le claquement de mes bottes à talons hauts, personne ne remarque que je suis là au milieu des sons confondus des heurts des balles de basket contre le plancher ciré, les martèlements des chaussures des coureurs contre le sol et les halètements de ceux qui n'en peuvent déjà plus.

Les joues rougies par le froid et les mains glacées, je m'assois dans l'une des chaises des gradins en frottant mes paumes les unes contre les autres pour les réchauffer et les pose ensuite sur mes joues.

— Jones, je te vois frauder et toucher la ligne blanche au lieu de la rouge, assène Luke, l'entraîneur. Cinq suicides de plus.

Celui-ci lève les bras au ciel, excédé, déclenchant l'hilarité haletante de ses coéquipiers en plein effort physique. J'étouffe mon gloussement de ma main.

Il y a trois ateliers.

Dans le premier coin du gymnase, Louissaint, McConnor, Collins et Dwaine font des push-ups applaudis, un ballon de basket-ball entre leurs torses et le sol pour s'assurer qu'ils descendent à la bonne hauteur. Dans l'autre, Mishap, Cartier et Jones font une série de suicides qui me fatiguent rien qu'à les regarder faire.
Et dans le dernier, Liam, Wright, Hill et Baker font des levés de barres au menton.

Je regarde avec fascination les biceps de mon petit-ami se gonfler sous l'effort et se relâcher, son corps monter et descendre avec une facilité qui me déconcerte et qui me séduit tout à la fois. Son maillot d'équipe est légèrement remonté sur son ventre, laissant apercevoir le dessin brillant de sueur de ses abdominaux et la fine ligne de poils blonds qui descend jusqu'à son ohmonDieuohmonDieuohmonDieu.

Je n'ai plus froid.

Au bout d'une minute, Luke souffle dans son sifflet qui émet un bruit si strident que je me frotte les oreilles en grimaçant.

— Changement !

Les gars grommellent en abandonnant d'un pas lourd leur atelier pour passer au suivant.

Luke fronce les sourcils et croise ses bras puissants sur son t-shirt blanc qui arbore l'emblème des Chicago Bulls.

— Vous n'irez nulle part avec cette flemme. Bougez vos culs ! Ce n'est pas en ne foutant rien et en baisant à gauche et à droite au lieu d'aller à la musculation comme je vous le demande que vous allez percer au basket.

Les gloussements étouffés de Dwaine et McConnor suivi d'un « fuck ! » bien charmant font légèrement sourire l'homme à la peau foncée.

— Vous pensiez que je ne le saurai pas ?

Et tandis qu'ils grognent leur désapprobation, il se tourne vers mon petit-ami qui se positionne à la ligne de départ pour faire ses suicides.

— Jacobs, par contre, prends une pause.

Liam, qui essuyait la sueur sur son visage avec l'ourlet de son t-shirt, refuse en secouant la tête. La voix un peu éraillée par l'effort, il proteste :

Sixty Shades of a Unicorn - T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant