Sixty Shades of a Unicorn - T2

3.3. Fall for me

MIKA

— Aïe !

— Pardon, je danse comme une merde.

Je glousse et cache mon visage dans son cou.

Ses mains sur mes hanches me pressent avec douceur et vont saisir ma taille à travers ma robe pendant que nous valsons gauchement.
Ses lèvres s'approchent de mon oreille.

— Demande-moi de jouer au basket, de réfléchir sur des questions impossibles ou de baiser, mais ne me demande pas de danser.

Je rosis en couchant ma tête sur son épaule.

— Mais si je veux que tu danses ?

— Bah, dans tous les cas, tu me tiens par les couilles, Carpenter, alors ne fais pas ton innocente.

Je pousse un petit cri suivi d'un rire ravi lorsqu'il me fait tournoyer puis, me ramène contre son torse.
Je lève la tête pour chercher sa bouche et il répond à ma requête avec un soupir d'aise.
Liam passe avec tendresse le bout de sa langue sur ma lèvre inférieure avant de frotter le bout de son nez contre le mien. Sa barbe picote mes joues tandis que je frissonne.
M'efforçant de rester sage, je résiste à la tentation de faufiler mes paumes sous son manteau et de caresser son dos musclé à travers le fin tissu de sa chemise blanche.

Sortir avec Liam Jacobs, c'est difficile.

La musique change pour laisser place à quelque chose de plus rythmé au moment même où une brise fraîche vient souffler sur nous. Je me blottis davantage contre mon homme en portant un regard curieux sur les autres danseurs.

À la lueur des lumières jaunes et orangées qui ont été accrochées aux façades des bâtiments qui entourent la place publique, les couples rient, tournoient et dansent autour de nous. J'ai perdu Claire de vue depuis qu'elle a disparu au bras de Simon, tandis que Daren s'est déniché une rousse flamboyante — que je sais être l'une des ex de Liam au lycée — qui passera avec lui la soirée.

Et la nuit aussi, très probablement.

La musique est bonne, le cocktail aux fruits encore meilleur et l'odeur de Liam, enivrante.
Et n'étant pas quelqu'un de très porté sur les fêtes qui fracassent le crâne jusqu'à deux heures du matin — et même les fêtes en général —, il faut dire que je suis à deux doigts de changer d'avis.

Abandonnant l'idée d'être sage, je glisse mes mains sous son manteau et effleure son ventre plat, sa ceinture en cuir brun, furtivement, et enroule mes bras autour de sa taille.
En réponse, sa main saisit délicatement sa nuque et ses doigts s'emmêlent dans mes cheveux. Il appuie son bassin contre le mien en nous faisant danser.

— On avait dit qu'on resterait chastes, chuchote-t-il, une lueur espiègle dans ses yeux bleus.

— Oui, mais... c'est dur...

N'y tenant plus, je me colle tout contre lui tandis qu'il grogne à mon oreille en saisissant brièvement ma fesse.

— Ça fait combien de temps déjà ? demande-t-il à mi-voix lorsqu'un couple passe trop près de nous.

— Une semaine, haleté-je dans son cou.

— Mmh... beaucoup trop, une semaine.