31.1. Sweet lie

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MIKA

— Oh merde...

Un marteau est littéralement en train de m'exploser le crâne alors que la lumière vive du soleil qui pénètre la chambre me brûle les rétines avec une vivacité qui résulte de la négligence avec laquelle j'ai bu de l'alcool hier soir. On dirait que tous mes sens sont à vif, que je suis affreusement consciente de chaque détail autour de moi – et ça me rend complètement folle.
Mes tympans perçoivent avec une efficacité surprenante le bruit de la machine à café dans la cuisine ainsi que l'eau qui coule dans la deuxième salle de bains de l'appartement.

Alors que je suis en train de mourir, il semblerait que Liam et mon frère soient en pleine forme.
Et je ne me souviens même pas de comment nous sommes revenus à la maison.

Lorsque j'essaie de bouger, des courbatures raidissent mes muscles, me faisant gémir de douleur. Je sens des parties de mon corps endolories, notamment entre mes cuisses, mes seins et mes hanches qui sont meurtris.
Je repousse légèrement la couverture pour découvrir avec perplexité des traces de morsures sur la peau fine de ma poitrine, des traces de mains bien visibles sur mes hanches et, mon Dieu, son sperme, partout – sur mon ventre, sur ma cuisse, sec sur mes fesses et dans d'autres endroits que vous ne voulez pas connaître.

Qu'est-ce qu'on a fait hier, putain ?

Bon. J'pense que c'est quand même assez évident.

Je sursaute et tire la couverture sur mon corps lorsque la porte s'ouvre sur Liam qui entre dans la pièce avec un verre d'eau et des aspirines.

— Bonjour, murmure-t-il.

— Salut, chuchoté-je en rougissant.

Il s'approche de moi, torse nu et des cernes creusés sous ses beaux yeux d'habitude lumineux et qui me semblent étrangement ternes aujourd'hui. Ses gestes sont méthodiques et rapides et en s'accroupissant près de moi, il me tend les pilules que je m'empresse d'accepter, sans un mot, avec l'eau que je descends en moins de deux.

Il m'observe ensuite faire, l'expression impassible.
Et si je disais que ça ne me stressait pas, je mentirais.

Il ne dit peut-être rien, mais quelque chose en moi sait que quelque chose ne tourne pas rond.

— Ça va mieux ? demande-t-il tout de même au bout de deux minutes de silence gênantes.

— Ça devrait aller dans les minutes qui suivent, le rassuré-je en forçant un petit sourire.

— Bien. On était... assez... déchaînés hier soir. Ça fait mal ?

Je lui avoue que oui en hochant la tête et il grimace en se passant une main dans les cheveux.

— Pardon, je... je n'avais pas toute ma tête, hier.

— Ça ira...

Il acquiesce dans un soupir et se redresse.
Sans me donner de baiser comme il le fait habituellement tous les matins.
Sans me chuchoter qu'il me trouve belle malgré mes cheveux ébouriffés par le sommeil et mon
« filet de bave au coin de la bouche » comme il aime me taquiner.
Sans me chatouiller ou se montrer joueur comme il l'est d'habitude.

J'ai l'impression que quelque chose s'est éteinte en lui et ça me fait paniquer comme jamais.

Il dépose la boîte de pilules sur la table de chevet et se retourne sans un mot pour quitter la chambre. Le cœur battant à une vitesse effrénée, je le regarde partir avec un sentiment d'urgence qui menace de faire exploser ma poitrine tellement il est insistant.

Sixty Shades of a Unicorn - T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant