38.1. Se laisser tenter

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bon, j'ai eu pitié de vous ; stop les chapitres tristes.

j'espère que ça va vous plaire, car ce chapitre marquera une nouvelle ère pour Babeth et notre paysan.

chfouzaime.
XO

***

DAREN

— Merci, les gars.

Les quatre livreurs déposent les plants de coton, enveloppés dans un film transparent pour ne pas les abîmer, en ordre sur le sol. Mes hommes les aident et, en deux temps, trois mouvements, la marchandise est sortie des camions tandis que j'inspecte les plantes dont les bourgeons ne sont pas encore éclos pour m'assurer qu'ils sont bien en santé.
Au courant de la semaine, j'ai décidé d'engager trois autres candidats parce que je me suis rapidement rendu compte que ça n'allait pas le faire avec seulement cinq employés.

Malgré mes réticences, je me suis résigné à l'idée de prendre les trois candidats qui avaient postulé au tout début, même si l'un d'eux me tape sévèrement sur le système depuis ce matin, que les deux autres viennent tout juste de sortir d'une école de technique agricole et qu'ils sont les humains les plus incompétents que j'ai rencontrés.

Elisabeth est meilleure qu'eux. Et c'est là qu'on comprend à quel point ils sont merdiques.

Mais puisque je n'ai pas le droit de les virer avant neuf semaines...

Je paie les quatre monsieurs en leur versant un pourboire généreux pour leur coup de main sans lequel le transport des effets aurait été impensable. Et pendant que j'insère ma carte dans la machine de paiement, derrière moi, les travailleurs ont une discussion apparemment très sérieuse sur la qualité de l'engrais que j'ai commandé. Et, comme je l'escomptais, les plus vieux sont de mon bord alors que les trois nouveaux essaient d'être intéressants.

Vivement dans trois mois.

Le nouveau tracteur m'a été livré hier, et c'est avec regret que je l'ai testé sans Elisabeth... qui est malgré tout arrivée chez elle en retard, l'autre jour, et qui vient de perdre son couvre-feu pour une semaine en guise de punition.
Je ne sais plus quoi faire de cette fille.

Du coup, elle me texte toutes les trois secondes parce qu'elle n'a rien d'autre à faire, à me demander quelle palette de fard à paupières elle devrait utiliser aujourd'hui, quel masque serait plus joli, quelle couleur de vernis à ongles elle devrait appliquer et ainsi de suite. Et quand je lui dis que tout ce bazar est inutile puisqu'elle ne sort pas, elle me répond qu'il n'y a pas de raison pour ne pas être fraîche et revient à la charge avec un autre produit de beauté la seconde suivante.
Bref.

— Allez, au boulot, lancé-je à mes huit employés. Si on peut planter le tiers de ça aujourd'hui, ce serait parfait.

— Tu prends le tracteur, Daren ? me demande Marc en enfilant ses gants tachés de terre.

Il a droit de me tutoyer, il n'y a pas de quoi s'inquiéter.

— Oui, je vais continuer à raser le reste. Entraidez-vous, ajouté-je ensuite à l'intention des plus vieux, visant clairement les moins expérimentés de l'équipe.

Sur ce, je tourne les talons vers l'abri d'une grandeur impressionnante, attenant à celui de stockage dans lequel j'ai stationné les deux tracteurs et le reste de la machinerie lourde pour aérer l'autre abri où j'ai dû aménager plus d'espace pour les nouveaux arrivants. Je grimpe dans le véhicule imposant et cale mes pieds sur l'accélérateur et le frein. Je tends une main entre les deux sièges pour attraper les casques anti-bruit. Le même manège que la dernière fois et, en moins d'une heure, tout le reste du terrain est tondu.
Je ramène le tracteur à son emplacement de départ et remplace le matériel de tonte par une charrue pour préparer la terre à recevoir les semis, comme Joseph le fait à l'instant même sur l'autre moitié du domaine.

Sixty Shades of a Unicorn - T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant