Sixty Shades of a Unicorn - T2

50. Le chou-fleur survivra

MIKA

— Ce n'est pas vrai.

— Si.

— Tu déconnes, n'est-ce pas ?

— Pas du tout.

Liam se redresse dans notre lit, les cheveux ébouriffés par le sommeil, un sourire espiègle aux lèvres et la poitrine recouverte de petites griffures à cause de moi. Je l'ai croqué toute la nuit.
Oupsi.

— On va vraiment en Europe ?

Ses lèvres que j'ai embrassées des tonnes de fois s'étirent lentement tandis qu'il acquiesce en s'étirant.

— On va en France d'abord. Puis, à partir de la France, les billets d'avions ne coûtent presque rien. On a trois mois devant nous, on peut faire n'importe quoi.

Ma bouche reste ouverte d'incrédulité, mon séchoir à deux centimètres de ma tête aux cheveux trempés par ma douche.

Il veut me faire faire un tour de l'Europe. On part demain. Et il ne m'a rien dit avant.
Il y a une semaine, lorsque nous avions fêté mon anniv' et celui de Daren en famille, il m'a embrassée en me disant qu'un cadeau plus gros allait venir dans les semaines suivantes. Je crois bien que c'est ça.
OhmonDieuohmonDieuohmonDieu.

Ses yeux bleus chargés d'amour sont illuminés par les rayons du soleil qui a fait fondre toute la neige à l'extérieur et qui fait maintenant pousser les fleurs. Il quitte notre lit d'un mouvement fluide en avançant vers dans dans son boxer blanc, bas sur ses hanches minces. Alors que j'ai le souffle coupé, il me soulève dans ses bras et m'installe sur le bord de ma coiffeuse en plongeant son regard dans le mien, tout en douceur.

— J'ai envie de te montrer tout plein de choses. Te faire passer chaque semaine dans une ville différente. Te prendre en photo pour garder des souvenirs. Puis, l'été prochain, nous visiterons tous les états des États-Unis et le Canada. L'été d'après, on fait les pays d'Amérique latine. Puis nous ferons l'Asie sur deux ans. Je veux t'emmener partout, Mika. Mais seulement si tu es d'accord.

— Qu'est-ce que je suis censée répondre, maintenant ? demandé-je, la gorge serrée.

— Réponds que tu es d'accord, souffle-t-il avec un sourire plein d'espoir.

— Alors... je suis d'accord.

Je cache mon visage dans son cou et il me serre contre lui en respirant l'odeur de mes cheveux. Ses bras musclés me font sentir toute petite, frêle et protégée. Il me repose délicatement au sol en m'embrassant sur la joue puis, sur le front avant de me laisser pour aller prendre une douche.
Dès qu'il disparaît dans la salle de bains et qu'il ferme la porte sur lui, je me mords le poing pour ne pas hurler de joie comme une hystérique et je sautille partout dans la chambre avec un sourire énorme.

On va faire le tour du monde. Et ça commence demain.

Mais qui va prendre soin de Georgette ? Qui va s'occuper de l'appartement ? Comment est-ce qu'on va payer le loyer si on dépense tout là-bas ? Et nos factures ?

— Liam, ça va être impossible, paniqué-je en collant ma joue contre le battant de la porte qui est fermée sur lui.

— J'ai déjà tout organisé, bébé, ça ira, répond-il par-dessus le son de l'eau qui martèle le sol de la cabine de douche.