DAREN
Elisabeth est complètement à l'aise, maintenant.
Elle redevient la petite femme drôle et enjouée que je lui connais, déconne avec tout le monde, rit en toute liberté et m'arrache même des baisers de temps à autre devant la famille. Elle s'assume en entier, m'assume moi en entier. Et je n'arriverai jamais à la remercier pour ça.
Les deux premiers jours ont été difficiles pour moi. Je n'arrêtais pas de voir Morgane partout. Morgane dans la cuisine avec maman. Morgane qui fait les ongles de mes cousines avec son matériel professionnel. Morgane qui joue aux poupées avec Nina. Morgane qui se fait complètement détruire au basket contre Liam qui a été sans pitié.
Sauf que c'était Elisabeth qui faisait tout ça. Mais mon cerveau n'arrêtait pas de mélanger les longs cheveux bruns et les autres, courts et blonds. Ça m'a rendu complètement fou.Parce que j'ai décidé de bannir le souvenir Morgane de ma vie pour me consacrer à fond dans ma relation avec Elisabeth. Mais inconsciemment, ça reste profondément ancré dans mon âme, dans les actes que j'effectue, dans les décisions que je prends. Tout ce que je fais n'est motivé que par une pensée : je ne répèterai plus les mêmes erreurs.
Et c'est ce que je fais. Je prends toutes les précautions pour ne pas répéter les mêmes gaffes.L'emmener là où Morgane a aussi rencontré mes parents, a mangé avec eux, a parlé avec eux a été le défi psychologique le plus ardu pour moi. Mais ça va mieux. Parce que je suis accompagné d'une femme formidable et d'un ami fidèle qui est prêt à m'écouter parler jusqu'à ce que je me débarrasse de tout ce que j'ai sur le cœur.
Je dribble paresseusement la balle sur le sol mouillé après la pluie violente qui a frappé la campagne hier soir. Liam me regarde aller avec un œil de lynx en baissant la fermeture éclair de sa veste pour avoir moins chaud. Je me mets à courir jusqu'au panier qu'il doit protéger pour marquer, mais il me rattrape avec une vitesse hallucinante et une technique qui ne vient que de ses nombreuses heures de pratique.
Je grogne en pivotant, en essayant de l'esquiver et il en fait de même pour me voler la balle en riant.— Quand est-ce que tu es devenu bon comme ça, toi ? maugréé-je en le laissant s'en emparer, déjà épuisé et haletant.
— Et toi, quand est-ce que t'es devenu un vieil asthmatique sur le bord de mourir ? Arrête de fumer, putain ! crie-t-il en lançant le ballon parfaitement dans le but.
— Je n'en prends plus que deux par semaine, là, fichez-moi la paix.
Il revient vers moi avec un sourire moqueur, ses cheveux châtains devenant presque blonds sous le soleil qui sort de derrière les nuages un instant.
— Elle aussi te casse la tête avec ça ?
— Tous. Les. Jours. Sa mère est décédée d'un cancer des poumons parce qu'elle fumait. Elle a une phobie des cigarettes, maintenant.
— Ouais, bon, c'est compréhensible. Elle t'aime et ne veut pas te perdre.
Je m'assois à la limite du terrain de basket en béton en dévissant le bouchon de ma bouteille d'eau. J'en prends une rasade tandis qu'il me rejoint en me bousculant et nous contemplons longtemps les étendues de terrains verts devant nous. Les feuilles d'arbres ont commencé à germer, nos plants de bleuets, de framboises et de fraises en ont fait de même et il est temps de commencer à entretenir le sol de blé. Mais pour le moment, toute la maison tourne autour d'Elisabeth alors il n'y a rien de spécial qui se passe.
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Sixty Shades of a Unicorn - T2
ChickLit- TOME 2 DE FIFTY SHADES OF A UNICORN - Elle met l'eau avant le dentifrice. Il met le dentifrice, puis l'eau. Elle met le lait avant les céréales. Il met les céréales avant le lait. Elle dit pain au chocolat. Il dit punaise de chocolatine. Et la seu...