Sixty Shades of a Unicorn - T2

21.2. Épicétou

MIKA

J'enroule mes bras autour de sa taille, de dos, et appuie ma joue contre ses omoplates.

Il passe en revue le catalogue qui explique comment assembler la table du salon une dernière fois avant de me regarder par-dessus son épaule avec un sourire charmeur.

— Coucou, toi.

Je lui embrasse la joue pendant qu'il tente de me faire basculer sur ses cuisses, face à lui. Tout en continuant à le bécoter, je me laisse faire jusqu'à ce que ses bras puissants m'entourent les hanches à leur tour. Avide de caresses, je frotte mon nez contre le sien en me blottissant étroitement contre son torse.

— Ça va, ma chérie ?

— Oui... La journée a été longue, au magasin.

Il distribue des baisers sur mon visage en me frictionnant le dos.

— Vous aviez beaucoup de clients ?

— Non, mais il fallait installer plein de choses. Ce sera Noël bientôt.

Liam soupire en compatissant du regard.

— Ouais. À la librairie, c'était compliqué aussi. Les décorations, les nouveaux livres, des nouvelles étagères, même, à placer partout. Le temps des fêtes, c'est horrible.

Sa remarque m'arrache un sourire et je cache mon visage dans son cou.

— Chou ?

— Oui ?

J'inspire profondément, laissant son parfum enivrant embaumer mon cerveau. Mes doigts sont nerveusement agrippés à son t-shirt gris et mes cuisses resserrées étroitement autour de sa taille. C'est comme si ma conscience n'avait pas envie de lui parler, mais que mon corps m'obligeait à rester ici, à lui parler et à assumer mes décisions.

— Est-ce que tu es de bonne humeur ? demandé-je maladroitement.

Il rit dans mes cheveux.

— Mais c'est quoi cette question ? Je suis toujours de bonne humeur avec toi, bébé.

Merdouille.

Le stress revient au galop, et c'est à peine si je me retiens de fondre en larmes dans ses bras en lui disant que William n'est qu'un ami.

Respire, Mika. Respire.

— Il faut que-

La sonnette de l'appartement retentit alors, coupant court au début de ma déclaration. Liam me décale de ses genoux et je me retrouve au sol tandis qu'il se met debout.

— Il faut quoi, bébé ? Tu me diras après, d'accord ?

Avant même que je ne puisse lui répondre, il se précipite vers la porte qu'il ouvre en accueillant chaleureusement la personne qui m'a sauvée de justesse.
Sauvée par le gong... ça s'applique, là ?

— Bonjour, Mikorne, déclare Thomas en déposant son sac de travail et son manteau sur le canapé toujours enveloppé de papier bulle. Ça va ?

J'essaie de mettre toute ma gratitude dans le regard que je lui envoie et je me mets sur pied pour me jeter dans ses bras. Il m'intercepte avec un « ouf ! » bien flatteur avant de pouffer lorsque je lui donne une tape vexée sur l'abdomen. Je lui plaque un baiser sur la joue en avisant du doigt le bonnet qu'il a recommencé à porter pour une raison X.

— Il fait trop froid pour se promener le crâne rasé, explique-t-il en haussant les épaules.

— C'est bon, vous avez fini de vous aimer ? nous apostrophe Liam, feignant l'agacement. Je suis là, hein.