24 - Sang-de-démon

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(19 septembre 2020) J'espère tellement parvenir jusqu'au bout cette fois :) N'hésitez pas à laisser un petit avis ! Bonne lecture j'espère ! 


Le cou toujours tordu en arrière, Sali sentit la langue humide du vampire sur sa peau. La sueur perlait sur sa lèvre supérieure et le sang lui battait les tempes, signes avant coureurs d'un petit malaise. 

Les doigts griffus de Vliislav s'enfoncèrent douloureusement dans sa cuisse, mais c'était le cadet des ses soucis. Elle était au menu et vue la taille de la créature qui l'attaquait, il ne resterait pas grand chose d'elle quand ce serait fini.

Les dents du vampires lui griffèrent la gorge et le monde entier disparu de son esprit pour n'y laisser que lui. Puis il croqua et Sali cessa de respirer. Le son mouillé d'une première gorgée troubla le silence de la chambre. Mais au lieu de la vider de son sang, le géant desserra soudain l'étau de ses mâchoires, il relâcha les cheveux qu'il tenait d'une poigne de fer et fit basculer Sali en position verticale. 

Par réflexe la jeune fille porta la main à son cou pour arrêter le sang, tandis que le vampire l'observait de ses étranges yeux noirs. 

« Fini les faux-semblants »,  dit-il alors. « Qui es-tu vraiment ?  »

Comme le silence seul lui répondait, il se présenta d'un ton dénué d'émotions :

« Je suis le Seigneur Vliislav Cordahta, descendant des Parques qui scellèrent autrefois les 666 portes. Je suis un gardien de la 666e porte, et garder une porte signifie les garder toutes. Maintenant réponds, Sang-de-Démon. Qui es-tu et que veux-tu ? Je ne peux pas croire que ta présence soit passée inaperçue, ni que ce soit une coïncidence. »

Sali papillonna des paupières un peu malgré elle. « Quoi ? » chevrota-t-elle. 

Lui aussi savait donc qu'elle n'était pas tout à fait humaine ? Etait-ce parce qu'il avait goûté son sang ? 

 Vliislav l'éclaira : « En dépit de longues années sans croiser ceux de ta race, je n'ai pas oublié le goût doucereux des Enfers ... Une arme destinée à attirer tes proies. »

« Mes proies ? Quelles proies ? » Certainement pas les humains, ils la fuyaient comme la peste.

« Tu attires ceux de ma race et ton sang est une drogue pour nous. »

Il se laissa aller, jusqu'à s'appuyer lourdement au dossier du fauteuil. Le regard fixe sous ses paupières à demi closes, il avait posé ses bras sur les accoudoirs en bois sculpté, dans une attitude faussement décontractée.

« C'est une ironie quand on y pense, car tu n'es pas de taille à affronter ceux que tu appelles à toi, n'est-ce pas ? Ton héritage est dissolu. Si dilué que je n'aurais rien senti, si je n'y avais pas trempé les crocs. » Il déglutit. Le sang qu'il venait d'avaler ne le laissait pas de marbre. « Donne-moi ton nom », exigea-t-il de nouveau.

« Sali. » 

« Sali. » Il goûta les syllabes avec une expression dédaigneuse. « De mon temps, vos noms avaient des significations moins littérales et des sonorités plus épicées. »

S'il croyait être le premier à la vanner sur son prénom ... Et que penserait-il d'Adama ?  La langue de Sali fourmilla un peu à cette pensée.

« Pour une créature si faible, tu résistes trop aisément à mon Influx », poursuivit-il. Alors pour ça aussi, il savait. « Je me demande ... Où sont tes complices ? Que viens-tu faire dans cette Enclave ? Je doute que ton but ait été de servir de repas ... »

Sang perduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant