36 - ... depuis quand ?

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(26 septembre 2020) Une petite scène sympa dans ce chapitre, que j'ai eu grand plaisir à écrire. Je ne sais pas vous, mais l'histoire est tellement concentrée sur l'action que parfois j'ai l'impression qu'elle manque de sentiments ... Qu'est-ce que vous en pensez ? 


Satan ne plaisantait pas quand il disait qu'il lâcherait les chiens. Les Cerbères étaient des monstres énormes ; à trois têtes et à queue de serpent, ils étaient montés sur quatre pattes griffues et musclées. 

Désavantagés en terme de vitesse, Jordan et Sali n'eurent d'autre solution que de se réfugier dans la première habitation troglodyte qu'ils aperçurent. A peu de choses près, Parc faillit d'ailleurs y laisser un bout de mollet. 

A bout de souffle, Sali se laissa tomber sur une chaise trop petite pour elle tandis que Jordan claquait la porte au nez des monstres. Les démons qui vivaient ici devaient être plus courts sur pattes que l'humain lambda car tout le mobilier était construit à hauteur d'enfant. 

« Mais bon sang », dit Sali la respiration sifflante en entendant les chiens racler la pierre qui servait de mur extérieur à la maison. « Qu'est-ce qu'on va faire ? »

* Je pourrais sortir et tenter de les calmer, mais je ne suis pas sûr qu'ils reconnaitront mon odeur * déclara Mærochem. 

« Mærochem propose que je sorte », ricana Sali. « Pendant que ces monstres me boufferont tu n'auras qu'à t'éclipser Jojo. » 

 « Vue la taille de ces chiens, tu ne les occuperas pas bien longtemps », rétorqua ce dernier en levant les yeux au ciel, agacé tant par la proposition stupide de Sali que par le surnom débile dont elle l'avait affublé.

Le silence retomba entre eux. Sali contemplait Parc, ses cheveux châtains en bataille, ses yeux mordorés. 

« Dis », souffla-t-elle après un moment. « C'est vrai ce que tu as dis à Satan ? »

« De quoi ? » demanda Parc, toujours plongé dans ses pensées. 

« Que tu t'étais épris de moi. »

Jordan tourna la tête si vivement que son cou craqua. Avec un grognement, il entreprit de se masser la nuque. 

Ses joues rosirent. « ... oui », avoua-t-il sans oser regarder Sali. 

« ... depuis quand ? » 

« Je ne sais pas. Avant l'Enclave je crois. »

« Même si je n'arrêtais pas de me moquer de toi ? » s'ébahit Sali. 

Jordan Parc haussa les épaules. Il avait un peu honte de l'avouer, mais les moqueries constantes de la jeune étaient une partie de ce qui lui avait plu chez elle. Il devait être maso pour tomber amoureux d'une fille qui le traitait d'imbécile toutes les trois minutes, mais il n'y pouvait rien. 

« Tu ne me demandes pas ? » dit soudain Sali. 

« Te demander quoi ? » répéta Parc en plissant les yeux. 

« Bah, si je t'aime aussi. »

Il se mordilla la lèvre inférieure, comme à chaque fois qu'il se trouvait en proie au doute. Il se redressa et alla s'accroupir devant Sali. Il lui prit les mains et plongea ses yeux dans les siens. 

« Sali. » Il inspira profondément. « Est-ce que tu ... »

« Oui », l'interrompit-elle avec un sourire espiègle. 

« Tu ne sais même pas ce que j'allais demander ! » s'offusqua Parc. 

« Tant que tu n'exiges pas de boire trois litres de mon sang dans la minute, ça devrait aller. »

Sang perduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant