10 - Un mois et demi à tenir

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{Juin 2020 - Je travaille d'arrache pied, j'espère que ça se sent ... en tout cas si je me claque un muscle dans les doigts on saura pourquoi ... d'ailleurs, est-ce qu'il y a des muscles dans les doigts ? Ou alors c'est juste des tendons ? Si quelqu'un sait ... je suis nulle en anatomie :p Bref, je dis que des bêtises, j'espère que j'en dis moins dans le chapitre et que vous aimerez ! }

Regarder un film avec Jordan Parc s'avéra, contre toute attente, beaucoup plus intime que prévu. 

« Lâche-moi, sale pervers, » gémit Sali pour la troisième fois, alors que Jordan s'accrochait comme une sangsue. Monsieur avait insisté pour qu'ils tirent les rideaux du mini-salon. Apparemment, regarder un film d'horreur se faisait dans le noir ou ne se faisait pas. 

Salit était d'accord, jusqu'à ce qu'il se mette à flipper et s'agrippe à elle comme le grand malade qu'il était. Déjà qu'elle n'était pas super à l'aise de se retrouver assise si près d'un garçon sur le vieux canapé défoncé, mais quand en plus cette grande asperge musclée vous écrasait sur le vieil accoudoir au rembourrage inexistant, l'expérience devenait traumatisante.

« Oh putain, oh putain, ELLE SORT ! » beugla Parc en lui arrachant pratiquement le bras tant il l'agrippait. 

Heureusement qu'il était handicapé d'une main, sans ça il lui aurait sans doute déboité l'épaule. Elle s'était déjà pris quelques coups de plâtre jusqu'ici ...  Sadako (pas Sali, la vraie) venait de sortir de la télé (pas la sienne, celle du film) et rampait sur le sol en s'aidant de ses bras, dégoulinante d'eau putride. Mort de trouille, Jordan se recroquevilla. 

Sur Sali. 

En enfouissant sa tête dans sa poitrine.

« Non mais ça va pas ?! » hurla-t-elle en espérant lui décoller les tympans. « Espèce de gros obsédé ! »

Elle remercia le ciel d'avoir opté ce matin-là pour un col au ras du cou et non pour un pull échancré. Et comme Jordan était trop balèze pour qu'elle le repousse, elle n'eut d'autre choix que de s'échapper par le haut. Par pure coïncidence, il se mangea au passage un genou bien senti sous le menton. Après cela, il décida qu'il passerait le reste du film bien tassé de l'autre côté  du canapé et Sali fut soulagée qu'il ne s'approche plus. Il faisait battre son coeur un peu trop follement et elle n'aimait pas ça. 

*

La mère de Sali rentra plus tôt que de coutume ce lundi-là. Elle trouva sa fille assise par terre, tandis que Parc-le-pacha se prélassait dans le canapé. Cet imbécile s'était assoupi en regardant la fin de Ring.

Sali le secoua sans ménagement. « Hey machin ! Debout, c'est l'heure de rentrer chez toi. »

« SALI ! » beugla le dragon maternel. Puis elle siffla moins fort : « C'est quoi ces manières ?! »

Elle resta indécise pendant trois secondes, une main toujours accrochée à la cheville de Parc, hésitant à répondre à la question même si c'était une mauvaise idée. 

« Brodel, trop d'bruit, » grommela Jordan d'une voix ensommeillée en emmêlant les lettres.

Il n'avait de groggy que la voix, car il se redressa à la vitesse de l'éclair, ses yeux ambrés accrochant immédiatement le regard peu amène de la vielle rombière. « Monjour Badame. Pardon. Bonjour Madame. Je me suis endormi. »

« Mon pauvre, » soupira le dragon. « Vous devez être Jordan Parc. Je suis navrée que Sali vous ait réveillé. Je suis sa mère, Catherine. » Elle lui tendit la main avec un sourire atrocement commercial. « Vous resterez bien à dîner vu l'heure ? »

Sang perduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant