BadPair 1

Chapter Forty-One

Chapitre 41 :

Point de vue de Wayne :

« Les fleurs sont fanées et mon cœur est brisé. »

Mon corps est mon outil de travail. On ne cherche pas à savoir ce que j'en pense, ce n'était pas mon choix mais le leur.

Ça va faire bientôt deux ans que je suis mannequin international et malgré la réputation que certains me donnent. Mon entourage reste à mes côtés. Enfin quand je dis entourage c'est ma tante et Brice.

Il n'y a que ces deux-là qui comptent pour moi. A qui je pourrais donner ma propre vie pour sauver la leur.

Mais depuis que cette fille est arrivée, je ne comprends plus rien. J'ai de nouveau envie de me lever le matin et partir shooter. Ma consommation de boisson gazeuse et plus particulièrement d'Orangina a diminué.

C'est fou, comme quoi, une seule et même personne peut vous faire changer.

Et dans un sens, je flippe.

Jamais au grand jamais je n'ai dit plus de deux mots à une personne que je n'appréciais pas.

Je restais sur des simples d'accord ou oui. L'air de dire, fait ce que tu veux, tant que je ne suis pas mêlé dedans.

Et Léa... C'est une putain de bombe. Derrière ses jolies cheveux blonds et ses yeux verts. Je sens très bien qu'elle cache un lourd passé.

C'est la première fois que je cherche une personne du regard en étant accompagné pas des photographes.

C'est aussi la première fois que je rigole, d'un vrai rire.

Je peux être un con et très, voir trop prétentieux. Et cette gamine arrive à faire ressortir celui que j'ai tenté désespérément de tuer.

Ma véritable personnalité.

Celle qui me fait regretter qui je suis.

Cette putain de différence qui me broie petit à petit. J'aurai préféré ne jamais vivre avec ça. Léa ne sait strictement rien.

Et elle ne le saura jamais.

Bref...

Avant que je devienne le célèbre Wayne Strong que tout le monde aime, j'étais aussi banale que vous. Mais très vite, tout est devenu plus gros et je devais faire attention à chaque aliment qui passait dans ma bouche.

Un des patrons d'une des plus grandes boites de mannequinat des Etats-Unis m'a très clairement fait comprendre que je n'aurai jamais d'avenir si je dépassais les soixante-dix kilos.

Et comme un con j'étais totalement envouté par ce qu'il me disait. Comme un gosse devant son super-héros préféré. Il ferait tout pour le voir. C'était un peu pareil pour moi on va dire.

Mais ça s'est très vite compliqué.

Au bout de deux mois, je pesais un peu moins du poids maximum pour être mannequin. Je mesure environs un mètre quatre-vingt-dix. J'étais en sous-alimentation pendant une bonne partie de ma première année de mannequinat.

Toujours moins de graisse, toujours plus de côtes apparentes. Jusqu'à ce que je tombe dans une sorte de coma pendant une semaine.

Brice était là, tout le long de cette période difficile. C'est le seul qui venait me voir tous les jours pendant mon séjour à l'hôpital.

Je ne pourrai jamais assez le remercier.

Depuis, j'ai complètement arrêté les entreprises superficielles. Je suis à mon compte et gère moi-même les shootings. Mon programme est simple, je dois finir mon année à SPM pour ensuite faire le tour du monde et shooter un peu partout...

Dans un sens c'est sûrement débile de ma part de me mettre dans cet état parce que ma tante m'a dit que j'avais de la graisse. C'était sans doute sur le ton de la rigolade qu'elle me le disait, je pense. Mais ça a remué le couteau dans la plaie que je tentais désespérément de fermer.

Je ne vais pas me plaindre, j'ai déjà partiellement réussi ma vie et je n'ai que dix-sept ans. Pourtant, le passé reste passé. Et la mannequinat n'y est pas la plus grosse partie.

Pendant un long moment de ma vie, je me suis demandé à quoi ça servait de vivre, c'est vrai. Nous sommes tous mortels alors pourquoi vivre si c'est pour tout perdre plusieurs années après ?

Tout le long de notre vie, nous allons avoir des critiques, des insultes et plus. Des hauts et des bas.

J'ai fait de nombreuses tentatives de suicide qui ont chacune foirées et en ce jour j'en suis très content.

Si un jour je dois faire passer un message, je pense que ce sera lui.

Il ne faut jamais baisser les bras. Même si c'est plus facie à dire qu'à faire. Je vous l'assure.

Rien n'est impossible, alors battez vous et montrer leur à qui ils font face.

-Wayne... S'exclame doucement Léa à côté de moi.

Ma tête est calée contre son cou et mes bras encerclent son corps.

J'ai besoin d'une présence avec moi. Je ne demande rien de plus.

-Laisse moi seulement deux minutes, chuchotais-je lentement, ne voulant pas que ce moment s'arrête.

-Tu pleures Wayne... Elle se redresse, enfin, essaye puisque je l'en empêche en resserrant ma prise sur elle. Gamin, pensais-je.

Mais en seulement quelques secondes, elle passe entre mes bras et se positionne en face de moi. Sa tête en face de la mienne. Son souffle à quelques centimètres de moi.

Je ferme les yeux de rage. Il ne faut pas qu'elle voit que je pleure, c'est... Raaah !

-Laisse moi te regarder pet de sec...

Une seule lumière nous éclaire dans la chambre. Et c'est mieux comme cela.

-Ce n'est pas beau à voir, dis-je à son intention.

-Je m'en fous que ce soit beau ou pas, écoute-moi. Elle s'arrête au début de son monologue, sa main se posant dans mes cheveux, elle descend jusqu'à ma joue avant de la caresser. Ce simple geste m'apaise. Je vois très bien que ce que ta tante vient de te dire t'atteint et qu'il n'y a pas que ça. Tu sais, je suis là si tu as besoin Wayne.

Je sais que tu es là mais je n'ai besoin d'aide de personne.

-Dis-toi que t'es la première à m'avoir vu pleurer, finissais-je par dire en me levant du lit d'un geste rapide.

Je ne me retourne pas et sors de la chambre, une nouvelle canette en main.

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Après plusieurs jours d'écriture intense. Je vous publie enfin le chapitre de notre petit Wayne.

Pour tout vous dire, j'ai eu un peu de mal à l'écrire. Mais dans un autre sens je me suis éclatée à l'imaginer. Vous en voudriez un deuxième ?

J'espère qu'il vous a plu et que vous allez bien !

Mon Instagram: Neiluj_Clf

Kissouilles mes étoiles et bonne journée.