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Bon, je suis de plus en plus fatigué, travailler devient un supplice alors que ce n'est que mon deuxième mois de grossesse. J'ai l'impression de tout mal faire, j'ai déjà arrêté de mettre des t-shirts qui collent un peu trop. Il n'y a que Luhan qui est au courant dans la boite. Ce weekend, ma mère a encore invité le couple à venir manger chez elle et Luhan n'a pas su refuser, une nouvelle fois, c'est un supplice. Que quelqu'un me sorte de ce trou noir. Puis, il y a l'autre là, Chanyeol. Depuis que nous sommes sortis de la clinique, il passe tous les deux jours chez moi, il a remplis mon frigo de pleins de choses, dont certaines que je n'ai jamais mangé. Mon dieu, c'est un cauchemar. Je ne le connais, il ne me connait pas et pourtant, il s'assure toujours pour que je ne manque de rien. Mon gars, j'ai des rations pour les dix prochaines décennies maintenant. Mes placards sont pleins à craquer alors que mon appétit varie très souvent en ce moment. Des fois je suis affamé et des fois je me sens dégoutté par la nourriture. De toute façon, elle finit toujours dans la cuvette des toilettes mais elle possède deux sorties différentes, je ne fais de dessins. Il faut qu'il se calme. Bientôt ma maison va déborder de nourriture. Je conçois qu'être directeur marketing doit rapporter le pactole mais quand même, pas besoin de tout dépenser dans de la nourriture, surtout qu'il n'habite même pas avec moi et c'est hors de question que cela arrive, je suis déjà bien gentil de le laisser franchir le seuil de ma maison. Je me rends compte que j'ai le même caractère que ma mère, grincheux comme elle et qui n'arrête jamais de se plaindre.

Si il est comme ça maintenant, ça sera quoi quand j'aurais accouché ? Il va lui acheter un palace ? Je soupire. Je lui ai ouvert la porte de ma maison juste pour le bébé, uniquement pour ça car moi, cela me passe au-dessus de la tête. En fait, je suis arrivé à un stade où je ne suis plus en colère mais juste blasé. J'ai tellement fait d'efforts pour éviter une grossesse qu'au final ça n'a servi à rien. Le pire, par un mec qui était censé être stérile. J'adore ma vie. Alors que je prends mes affaires et m'apprête à rentrer chez moi, Luhan m'interpelle. Je soupire, me dirigeant vers lui.

- Comment tu vas toi ?

- J'ai connu des jours meilleurs...

- Quand est-ce que tu comptes le dire à ta mère... ?

Je hausse les épaules.

- Jamais.

Il soupire en passant une main dans ses cheveux.

- Refouler ses sentiments n'est pas la meilleure des choses à faire. Arrête de te croire tout seul, ne vois pas ça comme un fardeau, mais comme une opportunité.

Waouh, quel poète. Je roule les yeux.

- Bon, si je ne suis pas à la maison dans les vingt minutes qui suivent, le père de ce gosse va m'harceler de messages et d'appels. J'ai pas envie de me justifier pour deux minutes de retards.

Dis-je en passant une main dans mes cheveux noirs. Il fait une petite moue. Je ne me sens pas du tout soutenue, plutôt oppressé, j'ai l'impression que je fais les choses pour les gens et non pour moi. Tout le monde semble si heureux, du moins, ceux qui sont au courant. Moi non. Je quitte le bureau, prend ma voiture avant d'arriver chez moi. Heureusement pour moi, il n'est pas encore là. Je prends l'ascenseur et arrive finalement chez moi. J'ouvre la porte, retire ma chemise qui me tient chaud et bois de l'eau, beaucoup d'eau. J'ai très soif. C'est le bébé ça. Je pose une main sur mon petit bide qui a légèrement grossi.

- Waouh, tu m'as fait descendre une bouteille d'eau entière... Je vais aller pisser toute la soirée par ta faute.

Alors que j'enfile un t-shirt et un jogging, j'entends qu'on sonne à la porte. Il n'est pas obligé de sonner, j'ai l'habitude à présent. Il me fait penser à un livreur fournisseur. A un moment, on prend l'habitude. Je me dirige vers la porte d'entrée et lui ouvre la porte avant de faire demi-tour vers ma chambre. Il va falloir que je change toute ma garde-robe et ça m'agace fortement. Je soupire d'agacement avant de retourner dans la cuisine. Le garçon est dans sa tenue de travaille, un beau costume cravate, c'est chaud quand même de devoir respecter un code vestimentaire, heureusement que chez nous ce n'est pas comme ça. Je pose ma tête dans le creux de ma main en m'appuyant sur mon minibar.

LMLY [MPREG]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant