J'y ai passé toute la nuit, pour vos beaux yeux. Non, ne rêvez pas, je n'arrivais juste pas à dormir et quitte à perdre mon temps, je me suis dit autant qu'il serve à vous instruire un tant soit peu. Je sais, j'ai du courage...
Bref, voici devant vous la plus belle carte réalisée du continent d'Orquéra, dessinée bien sûr par mes soins. Eh oui, vous ne le saviez pas - comme beaucoup de choses d'ailleurs ! - mais je suis aussi un très bon dessinateur. Trêve d'éloges, apprenez-la car je n'ai pas fait ça pour rien !
J'y joins une légende, parce que je suis certain que votre sottise ne vous a pas permis de comprendre que la vaste étendue bleue, c'était de l'eau. La mer, pour être précis. Oui, je sais, ça fait un choc... !
Et, maintenant, chose promise, chose due : un glossaire. Ça n'aurait pas lieu d'être avec des êtres un minimum éclairés, mais ce n'est de toute évidence pas votre cas... N'ayant aucune idée de la profondeur de l'abysse que constitue votre ignorance, je m'octroie le droit de la compléter au fur et à mesure de mes récits.
Lieux
Royaume d'Origina : Terres d'origines de l'humanité et de quelques races inférieures, c'est une terre fertile, luxuriante, où le raffinement est de mise. Tout y est sublime et j'aimerais tant y mettre les pieds. Malheureusement, je suis coincé sur Orquéra avec vous. Pauvre de moi... Ah oui, j'oubliais un détail d'importance, c'est de là que nous provient le meilleur des breuvages, mais je ne vous ferai pas l'affront de vous donner son nom...
Origina : Il ne faut pas avoir fait l'Académie Royale des Gens Estimés Notables et Travailleurs (en y pensant, ça fait un drôle d'acronyme, assez révélateur ma foi) pour comprendre que c'est la capitale du Royaume d'Origina.
Orquéra : Continent septentrional (ça veut dire au nord) d'Origina, il s'agit de terres appartenant pour la plupart aux orcs. Enfin, s'il est possible de dire qu'ils méritent la propriété, mais c'est un autre débat. Il a été colonisé pour une faible partie par la race supérieure, afin de former le Royaume d'Orquécide. Malheureusement, il est une chose que l'on ne peut retirer à ces immondes créatures brunâtres, c'est leur entêtement. Hormis ça, il s'agit d'une contrée désolée, constituée de montagnes abruptes, de forêts desséchées, de marécages enivrants de puanteur et d'une maigre bande de terres civilisées, qui tend horriblement à disparaître.
Royaume d'Orquécide : Je viens de l'écrire, mais vous n'y avez sûrement pas prêté attention. Je répète donc, c'est le royaume humain en Orquéra, fondé il y a de çà deux cents ans. Enfin, ce qu'il en reste. A sa tête, se trouve un roi - non, sérieusement ? - qui est en l'occurrence et de nos jours, le Parjure dont je tairai le nom, par peur qu'Aector ne découvre ce carnet et ne décide de me décapiter pour la peine. Sa capitale est la Cité Noire, autrefois magnifiée et renommée la Cité d'Or.
Cité Noire : Ancienne capitale des orcs en Orquéra, elle a été prise par les hommes à la suite d'une éprouvante guerre contre ces golgoths atrophiés du cervelet, affublée du luxueux titre de Cité d'Or suite à son réaménagement, puis récupérée par les décérébrés pour être à nouveau souillée. Vous n'avez rien compris ? C'est si triste... Relisez !
Royaume Étêté : Comme son nom l'indique assez clairement, ce royaume n'a pas de tête. A savoir, il n'y a aucun roi. C'est bon, vous avez saisi ? Avant la trahison du Parjure, ces terres infertiles constituaient ce qu'on pourrait appeler un effort de colonisation des races intelligentes vers l'est. Présentement, c'est presque tout ce qu'il reste aux hommes libres sur Orquéra, si l'on enlève la bande méridionale (contraire de septentrional et je ne m'embêterai pas à redéfinir, non !) qui se réduit comme peau de chagrin.
Taverne de l'Ivrogne Anonyme : Là où je me trouve actuellement en compagnie d'Aector, et là où mon incroyable récit, rassemblant aventures épiques, tendres idylles, authentiques chagrins et merveilleuses joies va débuter. Vous trépignez d'impatience, je le sais. En attendant, il ne s'agit que d'une auberge de basse caste, dans laquelle se retrouvent tous les poivrots d'Orquéra. La bière y coule à flot, autant que les larmes de la gloire passée. Ça pue la pisse et, je peux vous le confirmer, la literie y est particulièrement affreuse...
Titre
CREDAN : Plus important titre après celui de roi d'Orquécide, cela signifie Consul Royal et Étatique Des Armées du Nord. Vous ne l'auriez pas deviné, mais il s'agit du commandant en charge de la défense des frontières nordiques du royaume. Aector a été le dernier dépositaire de ce titre, qui aurait normalement dû le conduire au trône, s'il n'avait été trahi avant par le Parjure.
CREDAS : Consul Royal et Etatique Des Armées du Sud. Je suis sûr que vous ne l'auriez pas trouvé sans moi. Je désespère, pitié ! Bon, sinon, c'est le dernier à tenir dans sa citadelle au sud du royaume. Il maintient une fine bande de terre sous la domination humaine, mais il ne s'agit que d'un baroud d'honneur, avant son anéantissement. A moins que notre quête n'aboutisse...
CREDAOR : blablabla des Armées Orientales. Quoi ? C'est vous qui me financez l'encre de ma plume ? Non, évidemment ! Ancien titre désuet, puisque son dernier possesseur est mort, livrant sa citadelle en pâture aux orcs du Parjure.
CREDAOC : ... des Armées Occidentales. Je n'ai jamais vraiment compris son utilité, si ce n'est de fermer la boussole. Il a disparu et on ne s'en porte pas plus mal. Ni mieux d'ailleurs...
VOUS LISEZ
La Compagnie d'Aector
Viễn tưởngJe vous salue tous humblement, vils voleurs, voyeurs et autres rebuts de notre royaume étêté. Je vous mets en garde, vous ne devriez pas lire ce journal, celui de votre illustre serviteur, j'ai nommé le grand Aëmys. L'avoir dérobé vous en coûtera la...