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《...》

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Un mot, même un petit mot ne sortit de ma bouche depuis trente minutes maintenant.

De la chambre, pliée sur moi-même par terre, je les entendais encore et encore parler sur moi. Seules mes larmes témoignaient de mon mal-être en ces instants.

J'avais fui du salon pour la chambre quand leur tante a commencé à me traiter d'inconsciente, d'égoïste et bien d'autres mots qui me faisaient mal dans la poitrine.

La douleur qui est entrain de parcourir tout mon être ne peut pas être comprise ni connue de vous et je ne tiens pas à ce que vous la connaissiez, même pas à l'espace d'une seconde.

Trente minutes passées à reflechir, dans ma tête je me disais que j'étais maudite, que je ne suis pas une femme, elle avait raison à quoi bon ma vie maintenant si je ne peux pas avoir d'enfant, si je suis stérile. C'est Tima qui a raison, la vérité c'est que je le suis parce qu'avoir qu'un pourcentage restreint équivaut à ne pas en avoir.

Pourquoi ça m'arrive à moi ?

Dieu seul sait combien j'aime les enfants, combien même je désire plus que tout être mère.

Je me disais que non que je n'avais pas à m'inquiéter que parce que ça arrive de prendre du temps pour être en état. J'avais de l'espoir parce que même dix ans après d'autres tombent enceinte mais elles viennent de réduire tout mon espoir à néant. Elles m'ont faite réaliser que jamais je ne pourrais concevoir.

Ma respiration n'était plus normale, ma tête me faisait mal, mon cœur se déchirait, je m'affaiblissais à l'acceptation de cette nouvelle. Mon cerveau était entrain de faire une place à l'information.

En dépit du mal de tête que j'avais maintenant à force de pleurer depuis ma réconciliation avec mon mari jusqu'à leur insulte, mes larmes ne voulaient pas s'arrêter et les entendre se disputer avec Emma n'arrangeait pas la situation.

D'un mouvement brusque, je me relève en courant dans le dressing. Je fixe ma valise remplie pendant quelques secondes avec les yeux pleins de larmes puis je me dirige vers la seconde vide, je la saisie.

Je m'essuie les larmes avec mon bras tout en me dirigeant vers mes armoires quand je passe devant le miroir, je reviens en arrière et fais face au miroir. Je commençai à me fixer, je ferme intensément les yeux puis des sanglots s'échappèrent de ma bouche sans que je m'en rende compte. Je pleurais pendant tout ce temps mais de façon silencieuse et cette fois non, les sanglots se faisaient entendre.

Serrant mon ventre de toute la force de mes bras, je me voyais floue sur le miroir puis je m'écroule devant mon reflet.

Qu'est-ce que j'ai fait à ces personnes ? Ne peuvent-elles pas me laisser tranquille ?

Elles empoisonnent ma vie et moi je suis entrain de les croire, je suis entrain de croire que je suis ce qu'elles disent de moi.

Moi : Maman.

Aussi incroyable ou peut-être même insensé qu'il soit, je pleurais en demandant ma mère.

J'ai besoin de ma mère là tout de suite.

Je me relève pour aller prendre mon téléphone sur le lit. Je saisis mon portable et leurs voix retentissaient toujours dans la chambre. J'en peux plus.

Debout près du lit, je composais le numéro de ma mère quand Emma entra dans la chambre et la ferma à clé, on entendait les autres l'appeler.

Il vint vers moi, prend mon téléphone et le met sur le lit puis essuie mes larmes et me prend dans ses bras.

Est-ce suffisant ? [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant