Tombée du ciel: ange sans L

Chapitre 1: Encore plus de mystère dit donc !

La sonnerie de mon réveil me ramena sur la terre ferme, loin de mes songes à mon plus grand malheur. J'adorais mes rêves, enfin plutôt mon rêve car oui je n'en faisais qu'un depuis plus de cinq ans . Toujours le même. Quelques fois des détails apparaissaient plus précis, attiraient plus mon attention que d'autres.

- Irina, chérie ! Dépêches toi un peu les déménageurs arrivent dans une heure et ils ne vont sûrement pas t'attendre ! cria ma mère de bon matin.

Quoi de mieux que de se faire réveiller par la douce voix de sa mère hurlant à plein poumon pour se faire entendre depuis l'escalier ! N'ayant donc plus le choix, je me levais du lit et m'habillais d'une tenue confortable avant de descendre quelques cartons de ma chambre. Je vivais seule avec ma mère, j'étais enfant unique et je n'ai jamais connu mon père. A vrai dire je ne savais même pas s'il était encore en vie. J'avais pourtant, à plusieurs reprises, harcelé ma mère de questions qui restaient toujours sans réponse. Elle n'avait jamais flanché et a toujours su se taire sur le sujet qui concernait mon père. Au fil des ans, je m'étais découragée face à son silence mais il m'arrivait parfois de relancer le sujet. Juste au cas où.

Je n'étais pas totalement pour ce déménagement mais ma mère avait eu, un an auparavant, une promotion qui lui permettait de quitter notre duplexe afin d'acheter une maison en banlieue. C'était son rêve d'avoir une maison, elle qui avait vécu depuis toujours dans des appartements mais quelque chose me faisait douter sur sa sincérité à ce sujet.

Je trouvais ma mère dans le salon finissant de scotcher un carton bien rempli.

- Tu sais tu n'avais pas besoin de crier, j'étais levée maman, dis je en déposant mes cartons devant l'entrée.

- Au lieu de te plaindre viens m'aider un peu petite râleuse, fit elle en me donnant un baiser sur le front.

Je poussais un long soupir avant d'attraper tous les cartons que ma mère me tendait et les déposais avec mes cartons posés précédemment. Quelques minutes avant que le camion n'arrive, je remontais une dernière fois dans ma chambre et l'observais en veillant à ne rien avoir oublier. La pièce n'était pas très grande mais elle me suffisait, elle pouvait contenir mon grand lit double, mon bureau ainsi que mon armoire et mon meuble favori: la bibliothèque. Ma mère n'avait pas voulu me dire où est ce que nous allions habiter, je ne savais donc pas à quoi ressemblait la maison ni même ma chambre d'ailleurs. Je devais avouer que cela me rendait anxieuse. Est ce que ma chambre sera assez grande pour toutes mes affaires ? La maison est-elle en plein centre ville ? Ou au contraire en pleine campagne entourée de vache et de champs ? Comporterait elle un jardin ? Un garage ? Une piscine ?! Peut être rêvais je un peu trop et puis je n'avais plus le temps de rêvasser, j'entendais le camion se garer.

Deux hommes, d'une trentaine d'années et d'une corpulence pas très imposante, sortirent du camion et nous aidaient à porter les cartons jusqu'au camion.

Pendant que je faisais ces allers-retours incessants les bras chargés de cartons, je ne pus m'empêcher de repenser à notre nouvelle maison. A quoi peut elle bien ressembler ? De temps à autre, entre deux chargements, je questionnais ma mère à ce propos mais la seule réponse que je pus avoir était un large sourire mystérieux.

Une fois que le dernier carton fut caler, le camion partit en direction de notre nouvelle maison. Ma mère vérifia une dernière fois l'appartement avant de déposer les clés dans notre boite aux lettres et de partir à la suite du camion. J'essayais de récolter quelques indices sur notre nouvelle ville ou notre maison mais rien, encore une fois. Ni ma mère ni la route ne me permettaient d'apprendre quelque chose sur l'endroit où nous allions habiter.
Malheureusement cette matinée m'avait complètement vidé et contre mon gré, mes traîtres yeux se fermèrent.