Chapitre 5: Je me souviens...

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- Em', entendis je chuchoter près de mon oreille.

J'avais l'impression de planer, d'être dans un bien être illusoire. Mes yeux étaient fermés pourtant je pouvais apercevoir la vive lumière qui éclairait les alentours. Un mouvement sur le tissus soyeux sur lequel reposait mon corps m'indiquait que quelqu'un s'était rapproché de moi. Même si je ne voyais rien, cette présence ne m'effrayait pas. Elle se voulait rassurante et bienveillante. Ou du moins je l'espérais.

- Em' tu  m'entends ? me demanda une voix masculine que je commençais maintenant à connaître.

Mes yeux s'ouvrirent délicatement mais se refermèrent instantanément à cause de la luminosité bien trop forte pour mes rétines. J'ouvris délicatement mes paupières pour m'habituer à la lumière. Mes yeux se posèrent presque instantanément sur la silhouette masculine qui était assise près de mon côté gauche. Des images affluèrent dans mon esprit me remémorant les souvenirs précédents mon évanouissement ou plus tôt ma tentative d'assassinat.

- Tu as osé...soufflais je en me relevant doucement encore sonner par le choc.

- Je dois t'avouer que c'était pour ton bien.

Je me massais les tempes et lui coulais un regard accusateur.

- Je te le jure, fit il en levant sa main comme pour accompagner sa parole.

Sa phrase m'arracha un sourire mais il s'effaça bien trop vite à mon goût. Parce que maintenant que j'avais ouvert les yeux, quelque chose avait changé en moi. Une autre part de moi s'était éveillée, elle me compléta et me procura un sentiment d'unité.

- Je me souviens, annonçais je d'un ton grave en fixant un point immobile sur le mur en face.

Je sentis Arzhel s'agiter sur le lit. Bien, je n'avais pas à m'expliquer plus qu'il ne le fallait. Pourtant je me sentis obliger de le faire. Peut être essayais je de me persuader moi-même. Je m'efforçais de mettre de l'ordre dans ma tête. Tout se bousculait et me procurait un mal de crâne affreux.

- Que les choses soient claires, commençais je d'une voix lasse mais dure, je me souviens de tout mais c'est trop flou et... la plupart des souvenirs que j'ai tourne en boucle dans ma tête comme un vieux disque et ils sont tous plus fous les uns que les autres.

Je pris une profonde inspiration pour calmer mes nerfs déjà à vif. Pendant mon petit discours, Arzhel était resté silencieux mais attentif à mes paroles et s'en était perturbant car maintenant je savais pourquoi il était aussi proche de moi. Ses paroles qui faisaient référence à ces souvenirs lointains, qui appartenaient à une autre personne mais pas à moi.

- Je ne suis pas elle, je veux dire je ne suis pas la personne que tu crois que je suis. Elle n'existe plus cette fille que tu as aimé.

Son regard se voila, ma remarque l'avait blessé sans que je le veuille et cela me brisa le cœur. Pourtant son expression changea, il afficha un sourire qui se voulait réconfortant mais il peinait à être sincère. Il déposa sa main sur la mienne et plongea son regard dans le mien.

- Ne t'en fais je n'attend rien de toi mais maintenant que tu as recouvré la mémoire, tu dois connaître tous les enjeux, m'annonça Arzhel d'un ton grave.

Je hochais la tête afin qu'il poursuivre son explication mais à dire vrai, je n'en avais pas la moindre envie de savoir ce qui allait se passer maintenant. Je m'étonnais moi même au regard de mon attitude calme et contrôlé face à une situation qui aurait pu me faire partir en vrille. C'est vrai que ce n'est pas donné à tout le monde de découvrir qu'en réalité vous êtes un ange de plusieurs milliers d'années maudit par le roi des Enfers à cause de son âme sœur qui a préféré écouter son désir de se venger et faire sa justice par lui même plutôt que d'écouter sa copine. Je ressentais à ce sujet une profonde colère que je ne comprenais pas très bien. Même si je me souvenais de l'essentiel, quelques morceaux me manquaient. Des zones sombres m'empêchaient de comprendre réellement ce dont je me souvenais. C'était comme regarder un film avec des séquences manquantes importantes pour comprendre l'intrigue. Il s'apprêtait à débuter son histoire mais je l'arrêtais d'un geste de la main. Depuis que tous mes souvenirs enfin tous ces souvenirs étaient remontés à la surface, une question me trottait dans la tête. Elle n'était pas cruciale en soi mais elle me dérangeait.

Tombée du ciel: ange sans LOù les histoires vivent. Découvrez maintenant