Je déambulais à travers un autre énième couloir, probablement perdue dans cet immense bâtiment qui m'était encore inconnu.
J'étais sortie de cette chambre dans le but d'aller chercher son propriétaire, et éviter ma mère bien évidemment. J'étais en quête de réponses depuis le début de ces révélations, c'était mon quotidien à vrai dire. De courir à droite et à gauche afin de répondre à mes nombreuses questions qui me prenaient la tête. Je dois dire que c'est plutôt naturel d'avoir de telles questions lorsqu'on ne connaît rien à l'environnement dans lequel on évolue, surtout quand celui ci s'avère être dangereux. Non pas que la Terre n'était pas un monde dangereux loin de là, mais mon entraînement à la salle m'avait bien aidé à me défendre dans ce monde de brute.
Le couloir que je venais d'emprunter menait à une grande pièce que je connaissais. Des centaines de portes recouvraient les hauts murs, certaines bougeaient. Je n'arrivais pas à me souvenir d'où je connaissais cette pièce mais un étrange sentiment de panique et de peur s'emparaient de mon corps. Sans prendre le temps de réfléchir, j'ouvrais une porte au hasard et m'y engouffrais sans attendre. Jusque là je ne m'étais pas rendue compte que ma respiration s'était accélérée. Le silence qui régnait ici me donnait des frissons. D'habitude je suis la première à apprécier cette sensation de solitude mais ici c'est une torture. Presque un châtiment. Ce n'est pas étonnant au vu de l'endroit où je suis. Le royaume des âmes damnées n'est pas censé être un lieu de repos tranquille et sans encombre.
Une fois ma respiration redevenue lente et régulière, je m'aventurais dans ce nouveau couloir mais celui ci menait à un cul-de-sac. La faible lueur qu'émettaient les flambeaux m'empêchaient de voir correctement le mur qui me faisait face. Un cul-de-sac n'est en général pas suspect mais jusque-là, tous les couloirs que j'avais pris amenaient vers un endroit sauf celui ci. Pourquoi avoir un couloir qui mène à rien dans un bâtiment aussi grand ? Je passais ma main sur les pierres qui recouvraient le mur et les tâtais.
- Que cherches tu ? me questionna la voix calme de Lucifer.
Un cri ridicule de peur m'échappa. Mon cœur pompa très rapidement le sang dans mes veines sous les assauts de l'adrénaline. Lorsque mon regard se posa sur la posture droite et impeccable de Lucifer, mon corps se calma et se reprit bien vite. Néanmoins l'adrénaline battait toujours contre mes tempes.
- Rien, répondis je d'une voix dure.
- Alors pourquoi es tu là ?
Excellente question, je cherchais Arzhel initialement mais à trop divaguer dans mes pensées et en empruntant des couloirs au hasard, j'ai fini par me perdre. Alors je ne sais pas ce que je fais précisément ici. Lucifer par contre sauras me dire ce que je fais ici et non chez moi.
- Je te retourne la question. Qu'est ce que je fais ici ?
Un maigre sourire vient étirer le coin de ses lèvres. Ma question n'était en rien drôle alors pourquoi souriait il ?
- Tu poses toujours autant de questions dis moi ?
- Tel père telle fille à ce qu'on dit.
Il perdu son sourire. Touché.
- Tu m'en veux.
Ce n'est pas une question, c'est une affirmation pourtant je réponds:
- En effet.
Il reste stoïque et inexpressif, pourtant je ressens comme de la... tristesse ?
- Tu n'aurais préféré ne rien savoir je me trompe ?
Je croisais les bras pour toute réponse. Oui je n'aurais préféré ne rien savoir du tout pourtant je suis au courant mais pas de l'entière vérité.
- Pourquoi me le dire que maintenant ? Tu ne me l'as jamais dit dans mes autres vies alors pourquoi celle ci en particulier ?
Il est nerveux maintenant. Lucifer danse d'un pied à l'autre. Il semble réfléchir à ce qu'il peut me dire ou non et ce simple fait me met en colère car il y a des choses qu'ils me cachent encore. J'avais raison. J'ai l'impression que ce silence dure une éternité, il ne souhaite pas m'en dire plus mais à travers ses yeux, je peux facilement voir un combat entre la raison et quelque chose d'autre dont je ne saurais qualifier.
- Tu ne me diras rien, annonçais je de but en blanc en voyant de nouveau sa posture droite et son expression indéchiffrable.
Il approche sa main vers mon bras mais je me plaque contre le mur. Je n'ai aucunement besoin de réconfort ou autre. Je passe à côté de lui sans un mot et sors de cette pièce sans issue. Je ne prends pas la peine de me retourner, à quoi bon ?
Je ne sais pas ce qui se trame ici mais quelque chose me dit que je ne vais vraiment pas apprécier. Je n'apprécie déjà pas leurs secrets et mensonges, ce n'est pas pour cautionner ce qui va suivre même si je n'ai aucune idée de ce qu'il se passe. Je ne me suis jamais sentie aussi seule que maintenant.
En sortant de ce couloir, je suis encore plus perdue que je ne l'étais en entrant. J'avais espéré trouver Arzhel mais celui ci reste introuvable, quant à ma mère les discutions sont stériles. Même si je sais qu'elle tente de me protéger et ménager mon corps comme elle l'a si bien dit, je n'ai aucunement besoin d'être protéger surtout si ça implique que l'on me mente.
Tandis que je restais plaquer contre la porte menant au cul-de-sac, une porte sur le mur à l'opposé du mien s'ouvrit. Une porte qui s'ouvre toute seule n'est jamais bon présage mais la curiosité me poussait à aller voir. De toute façon étant seule et sans but, je n'avais rien d'autre à faire. Je m'engouffrais à l'intérieur qui donne accès à un couloir sombre et un peu terreux. J'avais l'impression de l'avoir déjà emprunté mais je ne me souviens pas si c'est exactement le même. Ici tout se ressemble.
De petites bougies accrochées aux murs éclairaient faiblement l'environnement et m'empêchaient de bien voir où je me trouvais. À la fin du couloir, la lumière se fit plus vive pour le plus grand bonheur de mes yeux. La pièce comportait de nombreux cachots vides. Oui je l'avais déjà vu cette prison, j'en suis maintenant sûre. Je m'avance et tombe sur un cachot occupé par un homme.
- Je pensais que tu allais arriver un peu plus vite, commenta celui ci en me voyant.
L'ange prisonnier. Je me souviens avoir eu une conversation des plus étranges avec lui.
- Difficile d'arriver plus vite quand on ne sait pas où on va.
- Tu marques un point. Pourtant tu es déjà venue me voir.
C'était une affirmation pourtant elle sonnait comme une question.
- Oui je m'en suis souvenue quand j'ai vu les cachots vides. Pourquoi êtes vous ici ? Tout seul je veux dire ?
- Disons que je suis un prisonnier privilégié, si je puis dire ça comme ça, ajouta t-il plus pour lui que pour moi.
- Un prisonnier privilégié ? rigolais je. Pourquoi vous spécialement ?
- Pourquoi pas ?
- Vous aussi vous ne répondez pas aux questions qu'on vous pose ?
- Non, je suis sans doute privilégié car je ne devrais pas être enfermé.
- Alors pourquoi l'êtes vous ?
- Très bonne question, tu demanderas à ton père. Lui seul peut répondre à ta question, affirma t-il avec un sourire agréable.
J'eus un mouvement de recul, par réflexe sans doute. Comment sait il que Lucifer est mon père ? J'allais lui demander mais le fait que ce soit Dieu explique pas mal de choses.
- Vous savez beaucoup de choses, chuchotais je plus pour moi même que pour lui.
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Tombée du ciel: ange sans L
ParanormalSelon nos croyances, les anges sont délicats, gentils, attentionnés, beaux, souriants... Bien des qualités et aucun défaut mais est ce vraiment la réalité ? Seuls les habitants de Célestia le savent, ils le savent même que trop bien puisqu'ils sont...