Tombée du ciel: ange sans L

Chapitre 29: Pourquoi vouloir ma mort à ce point ?

Mon sommeil fût tourmenté et très agité. Je pensais fermer les yeux à jamais mais le destin en a voulu autrement, une fois de plus. Je ne voulais pas ouvrir les yeux, mes paupières étaient trop lourdes pour se soulever et aucune cellule de mon corps ne voulait me réveiller dans ce monde remplie de trahison et de tristesse. Mon cœur était meurtri et peinait à assurer sa fonction d'organe vital. Je ne pensais pas un jour souffrir à ce point, comme si mon cœur était un milliard de petits bouts de verre me coupant régulièrement les artères. Chaque respiration s'avérait être difficile et particulièrement douloureuse.
Mes membres courbaturés pesaient lourdement contre le lit sur lequel ils reposaient.

- Comment... tu te sens ? entendis je à côté de moi.

Mes paupières s'ouvrent difficilement, mes yeux firent le point sur la pièce aux alentours mais un visage familier rempli mon champs de vision. Une colère débordante m'envahit mais mon corps restait trop faible pour la manifester. Je ne pouvais que rester là, allongée sur un lit dans une pièce que je reconnus immédiatement.

- Parles moi, m'encouragea Arzhel, une expression inquiète et peinée étirait les traits fins de son visage.

Je n'avais aucunement envie de parler ni même entretenir une conversation avec ce traître.

- Je ne t'ai jamais trahi mon ange, je peux te le jurer, me promit Arzhel.

Je ne pus le croire même avec la plus grande des volontés. Mon sentiment de trahison empli chaque parcelle de mon corps. Je voulais tellement le croire mais la scène que j'avais vu me bouleversait. Je ne voulais plus savoir qui disait la vérité ou qui me mentait. Je revoyais encore ma mère m'adresser ce regard de regret. Comment avait elle pu me faire ça... Ma mère..

Une larme coula le long de ma joue, silencieusement. Sans aucun bruit, j'exprimais dans cette larme toute la tristesse que je ressentais mais je voulais plus, je voulais hurler cette douleur affreuse au monde entier. Faire savoir que ma confiance envers le monde est à jamais détruite par cette femme et cet homme que je pensais être mes parents.

Mes parents.. Ce mot qui ne veut plus rien dire dans ma tête. Un père et une mère ne devraient jamais attenter à la vie de leur propre fille, la chair de leurs chairs. Une autre larme dévala ma joue suivit de près par une troisième. Bientôt un sanglot vient serrer ma gorge devenue sèche par mes pleurs silencieux. Arzhel s'approcha et me prit dans ses bras mais je ne réagissais pas à son contact. Seules ma tristesse et ma peine comptaient, elles m'enlaçaient comme des tentacules néfastes qui se repentaient de ma faiblesse. Mais je ne voulais pas pleurer, je voulais me défouler et faire sortir cette colère mêlée étroitement à ma peine.

Mes pleurs cessaient lorsque Arzhel attrapa mon visage en coupole dans ses mains et me chuchota:

- Vas y, déchaînes toi.

À travers mes cils humides, je pus voir la puissance dans son regard de braise. Je soufflais et fis ce qu'il me dit. Je hurlais de toutes mes forces ma rage et ma peine. Un autre hurlement s'échappait de ma gorge expulsant ainsi ma tristesse et ma blessure qui ne se refermerait peut être jamais. Cette trahison qui a percé mon cœur, ce trou béant et immense qui empêchait mon organisme de fonctionner correctement. Mon hurlement avait propulsé une commode contre le mur avec une puissance à la hauteur de ma douleur. Arzhel ne me lâcha pas une seule fois même après un troisième hurlement encore plus fort que les deux derniers. Un objet que je ne reconnus pas explosa en contact d'un mur. Des éclats de bois viennent doucement se planter dans la chair de nos avants bras mais aucun de nous ne bougea le moindre petit doigt.

Expulser ma rage apaisa ma tristesse et ma peine, me laissant souffler doucement. Même si ce n'était pas encore suffisant, cela m'aida quelques minutes mais ces hurlements stridents avaient irrité ma gorge déjà douloureuse.