Tombée du ciel: ange sans L

Chapitre 38: Frustrée par cette envie

- Il ne m'a jamais exprimé clairement sa colère contre moi sur le fait que je te choisisse une âme sœur comme Dagon, jusqu'à il y a peu. J'avais d'abord pensé qu'il était furieux contre moi pour cela et il te punissait à ma place, sachant très bien que tu m'étais indispensable dans mon royaume. Et tu étais la meilleure. Mais au fil des siècles, j'ai appris que j'étais loin de la vérité, il ne me punissait pas moi ni même Dagon comme il vous l'a fait si bien croire. Oh non, ce n'était pas au sujet d'une quelconque broutille qu'il allait être aussi sévère. Une malédiction, c'est puissant et cela demande une énergie considérable. Certes il s'est servi ingénieusement de la lumière qu'il t'a volé mais il a dû céder une part de sa puissance. Il restait tout de même le grand roi des Enfers mais le fait qu'il cède la moitié de ses pouvoirs l'a affaibli. 

Nous écoutions attentivement son récit, j'étais pendue à ses lèvres comme absorbée par le flot de mots qui sortaient de sa bouche. Nous nous étions installé dans le salon, après que Arzhel est fait remplacé le divan. Comme par magie. Ethé s'assit sur le tapis tandis que Arzhel et moi avions prit place sur le canapé.

- Comme je te l'ai dit je connais toutes les vies de mes anges, il est donc normal que je connaisse ta nature bien avant que Lucifer vienne m'en parler. Et il est évident que puisque des démons rodent sur mes terres, des anges rodent également sur les terres de feu.

Arzhel se tendit alors que l'ange lui fit un sourire suffisant.

- Ne t'en fais pas, ce n'est qu'à titre d'information. Un jour, ce fameux jour, un ange est venu me trouver et m'a rapporté un fait étonnant et pour le moins... impressionnant mais pas dans le bon sens du terme. Cet ange avait surpris un échange entre Lucifer et un de ses subalternes, un démon supérieur. La discussion était loin d'être calme et s'envenimait au fur et à mesure que les paroles s'échangeaient. Ce démon supérieur a alors fait ce qu'il est impossible de faire, il manipula Lucifer par une magie très ancienne et le plia à ses quatre volontés. Déjà à cette époque, Lucifer connaissait ton identité Irina et c'est comme ça que cette créature apprit pour toi. Cela l'a mis dans une rage noire car il avait de beaux projets comme la prétention au trône. Mais avec toi dans la course, il est clair que jamais il n'aurait pu y arriver. Il a alors fallut te mettre hors service pour que jamais tu ne puisses accéder à ce trône tant convoité. Tu connais la suite je suppose.

- Il a manipulé Lucifer pour me priver de mes pouvoirs et de mes souvenirs, par conséquent j'étais inoffensive, conclus je.

Tous les morceaux du puzzle se mettaient enfin en place. Voilà ce qui expliquait le comportement très étrange de Lucifer. Mais quelque chose restait un mystère. Même si je comprenais pourquoi j'avais été la victime d'une tentative de meurtre, cela n'expliquait en rien le comportement de ma mère ni même son kidnapping.

- C'est impossible, souffla Arzhel en posant ses coudes sur ses genoux. Nous sommes immunisés contre les pouvoirs psychiques.

- Il faut croire qu'un démon a trouvé la faille. 

- Ton ange t'a t-il dit de quel démon supérieur s'agissait il ? 

- J'ai bien peur de ne pas tous les connaître, mais je pense que vous avez une piste sur l'identité de celui ci. Un démon supérieur doté d'une capacité extraordinaire du contrôle de l'esprit, il ne doit pas en avoir des milliers.

Même si j'avais enfin les réponses à mes questions, j'étais confuse et beaucoup de choses se bousculaient dans mon esprit. Je décidais de sortir de la maison et partis en direction du lac, j'avais besoin de calme pour remettre de l'ordre dans ma tête. Je n'arrivais plus à réfléchir correctement. Une violente migraine prit place contre mes tempes.

Le soleil venait de laisser sa place à la lune qui reflétait ses doux rayons lumineux contre la surface ondulée de l'eau. Le vent frais fit se soulever les longues branches des saules qui léchaient le bord du lac. Seul le bruit des ailes des insectes de nuit se fit entendre et apportait à mon esprit ce calme dont il avait grand besoin à cet instant. Mes ailes se libéraient de ma chair, désireuses de goûter elles aussi à cette liberté et à ce calme ambiant. La fraîcheur provoquait des frisons sur ma peau ainsi que sur le petit duvet qui couvrait l'intégralité de mes ailes, sous les longues plumes adultes. Tout se bousculait dans ma tête qui s'efforçait de mettre de l'ordre dans tout ça, rapprocher ce qui pouvait l'être, coller tous les morceaux qu'il nous manquait. C'était une vraie machine industrielle la dedans.