Une heure, un jour, une semaine, un mois, des mois...
Le temps paraît plus long lorsque nous sommes enfermés. Mon corps restait figé dans une seule position: celle d'un fœtus replié sur lui-même. Mes membres semblaient être de marbre car aucun ne pouvaient bouger. Malgré les ordres de mon cerveau, rien ne bougeait.
J'avais froid, mon ventre avait abandonné l'idée de manger et se faire entendre car aucun aliment n'avait franchi mes lèvres depuis plusieurs jours. Mes yeux me brûlaient mais je n'arrivais pas à savoir si c'était à cause du manque de sommeil ou bien parce que j'avais trop versé de larmes. Pas la moindre idée. D'ailleurs je ne pouvais pas penser correctement, la fatigue et la faim mélangeaient tout dans mon esprit. Cela m'empêchait d'être vraiment ancrée dans le réel.
- Il faut que tu restes forte mon ange !
Sa voix... A chaque fois que je l'entendais, quelque chose en moi se brisait un peu plus. Au début, je l'appréciais car elle me permettait de rester consciente et de garder espoir. Puis l'appréciation a laissé place à la colère. Ne pas l'avoir auprès de moi, proche de moi, me tuait à petit feu. La douleur qui irradiait mon estomac était loin de faire autant mal que celle qui broyait mon cœur.
L'espoir est mort, à des années lumières de moi et de mon pauvre corps pétrifié. Mais sa voix, elle, me suivait même dans mes rêves. Je pensais au départ que c'était vraiment lui qui me parlait, qui voulait à tout prix me trouver et me ramener auprès de lui. Mais il n'est jamais venu, comme il ne m'a jamais parlé et n'a jamais été avec moi, ici, dans cet enfer. Mon enfer.
- Restes forte !
- Fermes là, grognais je péniblement.
Je n'en pouvais plus de l'entendre, constamment. Je préférais rester seule, avec moi-même. L'entendre était trop douloureux. Mais elle restait, me parlait, m'intimait de toujours rester forte. C'en est assez !
- FERMES LA ! hurlais je, une larme s'échappant de mon œil pourtant si sec.
Silence. Je n'ai jamais autant apprécié le silence que maintenant. Lui seul me tenait compagnie. Une compagnie loin d'être agréable au quotidien. Mais cette fois ci la compagnie fut de courte durée.
Un grincement métallique vient agresser mes fragiles tympans, me faisant grimacer comme si c'était une musique rock poussée à fond. Je peinais à lever ma tête en direction de la sortie de mon calvaire. La lourde porte, maintenant ouverte, laissait passer un rayon lumineux bien trop fort pour mes délicates pupilles. Aveuglée par ce trop plein de lumière, je ne distinguais rien dans la pièce. Je ne pouvais entendre que le claquement des talons bruyant contre le bitume se rapprochant vers moi, recroquevillée dans un coin. Avec le peu de dignité qu'il me restait, je déplaçais très lentement mon corps contre le mur qui me calait au sol et tentais de me mettre face à l'individu qui agressait tous mes sens inutilisés depuis mon enfermement.
- Pauvre petit ange. Tu me ferais presque de la peine, assise là aussi maigrichonne qu'un chiot abandonné ! Mais on va changer ça, on a du pain sur la planche alors lèves toi et suis moi. Il se pourrait que j'ai du boulot pour ma nouvelle... marionnette. En piste !
La suite au prochain tome. . .
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Tombée du ciel: ange sans L
ParanormalSelon nos croyances, les anges sont délicats, gentils, attentionnés, beaux, souriants... Bien des qualités et aucun défaut mais est ce vraiment la réalité ? Seuls les habitants de Célestia le savent, ils le savent même que trop bien puisqu'ils sont...