Distance

OS Jimin

Je n'ai pas d'envie particulière.

C'est ce qui me décrirait le mieux je le pense. Il n'y a pas vraiment de profondeur dans ces mots. Je suis un vulgaire personnage. Petit, un peu menu des joues mais ce que je déteste par dessus tout chez moi c'est mes yeux. Ils sont beaucoup trop petit. Beaucoup de gens me faisait la remarque autrefois. J'étais jeune, je ne prenais pas en compte. Mais malgré cela... Cela me pesait.

Mais je ne disais rien.
Je ne voulais pas me faire gronder ni blesser mon entourage.

Étrangement, comparé à mes petits yeux le regard des autres commençaient à me peser. Ils étaient grands, refaits, moqueurs, enjoués mais surtout posés sur moi. Peu importe quel regard se posait sur mon être il ne verrait qu'un miroir. Je ne suis qu'un reflet, un personnage douteux doté de "qualités" comme n'importe quelle personne dans ce monde. Je voulais plaire. C'était ma principale et unique raison de toujours devoir porter un sourire à mes lèvres. Pour une fois je trouvais une qualité à mes yeux. Quand je souriais ils devenaient beaucoup plus petits qu'ils ne l'étaient. Cela me permettait de me créer une barrière contre les autres car je crois en ces mots quand on nous dit que les yeux ne mentent pas.

Si personne ne peut voir mes yeux quand je souris alors ils le trouveront sincère. Et ça a marché. Personne ne voyait ma tristesse quand je me sentais mal. Personne voyait que je sombrais. Au fond, je sais que je souffre. Mais... Ma douleur a-t-elle plus de valeur que celui d'une personne qui meurt de faim ? Moi, j'ai un problème mais je suis bien né. Je n'ai pas de soucis d'argent ni de famine. Mon problème est donc pas si important que ceux dont leur corps les quittent peu à peu. Je vais bien. Je vis plutôt bien mais alors pourquoi je me sens aussi mal ?

Plus je regarde les autres et plus ils me voient. Je dois plaire. Plaire, plaire et encore plaire. Il n'y a que ça à mes yeux. Mais suis-je vraiment cette personne ? J'ai l'impression que je me suis transformé, que ce narcissisme a modifié ce que je suis. Non... Je ne sais pas ce que je suis au fait. Peut-être est-ce que ce narcissisme vient de moi ? Il est vrai que j'ai toujours aimé voir une admiration à mon égard. Ce sentiment d'être vénérer, idolâtrer me faisait un bien fou. J'étais fier de moi. Cette fierté n'était rien. Il y avait beaucoup de gens mieux que moi. Et j'ai commencé à le comprendre lorsque leur admiration se tournait vers une autre personne. Pourquoi ? N'étais-je donc pas assez bien ? Je devais plaire, plaire plus encore et encore.

Cependant plus je devenais grand et plus je comprenais certaine chose. Je ne suis pas quelqu'un de bien. Je voulais l'être mais en le voulant je fus tout le contraire. J'étais une contre façon d'un autre. Quand je voyais quelqu'un de meilleur que moi j'ignorais ou je faisais en sorte d'adopter leur façon d'être. J'étais une addition fausse de la qualité d'autre personne. J'ai essayé... Mais Park Jimin ne valait plus rien.

Mon âme est vide. Elle est peut-être remplit mais cela ne vient pas de mon essence. C'est mon père qui a remplit en premier la coupe de mon esprit. Il n'est pas en tord. Je l'ai laissé faire car je veux lui plaire, le satisfaire. Puis... Tout s'est enchaîné. Les autres ont suivi et j'ai commencé à adopter cette fâcheuse manie d'analyser les autres. Je regardais ce qui les plaisaient, je fixais les points qu'ils détestaient pour éviter de les encombrer mais surtout j'observais leur tout.

J'essayais de déchiffrer au mieux les personnes autour de moi pour qu'ils m'acceptent plus vite, pour qu'ils viennent à ne dire que du bien de moi. Cependant... Je n'étais pas naturel car tout cela était un masque que je portais. Je l'ai entendu la première fois au collège. J'avais surprit un de mes faux-semblants amis avoir une discussion avec son ami. J'étais de retour en classe pour prendre mes affaires quand j'eus entendu sa voix. Il avait avoué que rester avec moi était plutôt agréable mais je semblais beaucoup trop distant et parfois ma gentillesse pouvait sembler fausse.