Chapitre 3

211 16 4
                                    

Je ferme la porte de mon casier et continue à marcher jusqu'à l'escalier principal qui m'amène au second étage. Je décide de monter jusqu'au troisième. Il me reste dix minutes avant de repartir pour rejoindre Jess et Chelsea. Je traverse le couloir. À ce niveau se trouvent surtout les salles de sciences et de chimie. Je regarde les inscriptions sur les portes, Salle 10C, Salle 11C, Salle 12C... Je me dirige vers la 13C, mais je m'aperçois qu'elle est entrouverte. Normalement toutes les salles sont fermées à clé. C'est sûrement un professeur qui est venu pour récupérer des affaires ou alors un agent d'entretien venu nettoyer la salle. Il me semble entendre des voix. D'après ce que j'entends ils sont trois. Je me rapproche de la porte pour écouter ce qu'ils disent.

« - Écoutez. Je vous jure que je n'ai pas touché à votre argent. On avait un accord et j'ai seulement récupéré ce qu'il me revenait de droit !

Je reconnais cette voix. C'est celle de mon professeur de chimie de seconde, Mr. Carter. Mais il a l'air d'avoir peur, sa voix tremble et il n'arrête pas de renifler comme s'il pleurait. J'entends des rires, mais pas des rires normaux. Leur voix est presque la même que Dark Vador dans Star Wars mais sans la respiration. Ils doivent avoir un transformateur de voix pour pas qu'on les reconnaisse. Je n'arrive pas à les voir mais j'entends très bien ce qu'ils disent.

- On vous avait promis de l'argent oui et vous avez eu votre part. Vous m'avez volé 15 000 dollars, c'est deux fois plus que ce que vous deviez avoir. Je n'aime pas quand on se moque de moi Jack. Et vous savez ce qu'on fait à ceux qui me déçoivent...

- Non ! Pitié, je vais vous rendre l'argent si c'est ce que vous voulez ! Je vous rendrais tout mais ne me faites pas de mal !

Une autre voix parle. On dirait que c'est la même, mais elle ne se trouve pas au même endroit. Ça doit être une autre personne.

- Vous vous moquez de nous encore ! On sait parfaitement que vous avez pris l'argent. Et ce n'est pas tout oh non ! Vous avez essayé de nous dénoncer aussi. Et ça, ce n'est pas acceptable.

La première voix reprend la parole. Mais elle paraît encore plus énervée que tout à l'heure.

- Vous savez ce qu'on fait aux traitres Jack...et vous en faites partie. »

Les deux hommes balancent le professeur sur les bureaux des élèves. Je peux le voir à présent, le visage terrifié et mouillé de larmes. Les deux hommes se rapprochent de lui, de sorte que je puisse les voir à leur tour. Mais je ne peux pas les voir complètement à cause de leur capuche noire qui cache leur visage. Ils sont tous les deux habillés de la même façon, vêtus de noir. Une veste à capuche, un jogging, et des baskets. Je commence à reculer. L'un deux hommes prend le professeur par le col, et tient une arme à feu, un pistolet dans sa main droite.

« - Je vous avais pourtant prévenu Jack de faire attention à ce que vous faisiez avec nous. »

Le professeur secoua la tête et lâcha un sanglot. L'homme leva le pistolet, et tira dans la poitrine de Mr. Carter. Celui-ci s'écroula à terre, mort. Je mets ma main devant ma bouche pour étouffer un cri. Des larmes coulent sur mes joues. Je recule lentement en essayant de ne pas faire de bruit. Mon téléphone sonne. C'est Jess qui m'appelle. Les deux hommes se retournent et je vois qu'ils portent un masque de cuir doré en forme de tête de jaguar. Mon Dieu, c'est La bande des jaguars ! Je commence à courir, paniquée. Ils n'ont pas pu voir mon visage, alors si j'arrive à sortir du lycée j'ai une chance de m'en sortir. J'entends l'un des deux hommes s'exclamer :

« - Quelqu'un nous a vu. Il est parti vers les salles de langue ! Rattrapez-le ! »

Il appelait les autres. C'est sûrement l'Alpha, le chef de la bande qui a dû parler. Chacun des membres de La bande des jaguars possède un surnom. Il y a l'Alpha, Guardian, Hacker, Hercules, Psycho, Achilles et Cannibal. L'Alpha a dit aux autres que j'allais vers les salles de langue. Je ne peux pas faire demi-tour, mais je peux couper par l'escalier de secours. Il me suffit de l'emprunter juste avant d'entrer dans le couloir des salles de langue. À force de courir, je sens un point de côté, et j'ai du mal à respirer. Mais ce n'est rien par rapport à ce qu'ils me feront s'ils m'attrapent. Réfléchis Jane. Ils s'attendent à ce que tu ailles dans le couloir des salles de langues pour rejoindre l'escalier principal menant droit vers l'entrée du lycée. Peut-être que me cacher et appeler la police est une solution envisageable. Tout en courant, je fouille dans ma poche pour attraper mon portable, mais je ne le trouve pas. Il a dû tomber pendant ma course. Ne pas faire demi-tour. Il ne me reste plus qu'à continuer de courir jusqu'à l'escalier de secours, d'aller au gymnase, et de sortir par où je suis entrée. J'arrive au niveau de l'escalier de secours. J'entends des cris, les jaguars ne sont pas loin. Ils m'attendent dans le couloir des langues. Je commence à descendre à toute allure les marches métalliques au risque d'en louper une et de dévaler les escaliers. On dirait que plus j'avance et plus les cris se rapprochent. Je m'arrête un instant pour reprendre mon souffle et en même temps pour trouver d'où viennent les voix. Le bruit du métal résonne dans tout le couloir. On dirait que quelqu'un descend les escaliers. J'entends quelqu'un parler, toujours avec la voix de Dark Vador. Je n'ose plus bouger. Si je descends ils vont m'entendre et si je reste là, ils risquent de me trouver. Qu'elle idée stupide d'avoir prit ces escaliers. Avec le bruit du métal c'était sûr qu'ils allaient m'entendre. Mon cœur bat à toute allure et mon visage dégouline de sueur. Il faut que j'agisse. Je ne peux pas rester dans les escaliers à attendre que quelqu'un vienne me chercher, parce que personne ne viendra. Et puis tout à coup je me souviens et je me frappe le front avec ma main. Ils savent où je suis à cause des caméras de surveillance. Ils ont dû aller dans le bureau du proviseur pirater son ordinateur et trouver ma position avec les caméras de surveillance. Je marmonne un « putain » et je recommence à courir. Tant pis pour le bruit du métal, de toute façon ils savent déjà où je suis. J'entends des pas. J'arrive au premier étage, plus qu'un et j'arrive à la deuxième cour. En descendant les escaliers, je regarde à ma droite et je vois l'entrée du couloir menant aux salles de musique. Je continue à descendre et quelqu'un cri « Elle est là ! ». Je commence à paniquer. Deux hommes masqués me poursuivent. Ils vont plus vite que moi. J'arrive en bas des escaliers mais ils réussissent à me rattraper. L'un deux me prend par le bras et je tombe par terre. Il me relève et me bloque les bras derrière le dos pour que je ne puisse pas m'enfuir. L'autre s'approche de moi, et me fait lever la tête en m'attrapant par le menton. Je le regarde, et quand il me voit, il me lâche directement et recule d'un pas.

A contrarioOù les histoires vivent. Découvrez maintenant