Chapitre 23

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Nous arrivons à l'arrière du bâtiment. Chacun des jaguars a mis son masque et sa tenue, même Lindsay. Elle s'est placée juste à côté de moi, en attendant que Steve ouvre la porte avec le matériel qu'il a amené. Une sorte de trousse à outil, avec des petits tournevis, et des épingles de différentes tailles. Cette opération ne lui a pris que quelques secondes et nous entrons tous dans une petite pièce qui a l'air d'être une salle de repos pour les employés de la banque. Tout d'un coup je sens mon pouls qui s'accélère, ainsi que ma respiration et j'ai l'impression d'étouffer sous ce masque. Je commence à avoir peur, parce que je sais que le braquage commence maintenant.

« - OK les gars, au boulot, ordonna Troy de sa voix transformée.

Il me prend par la main et me fait marcher à travers la pièce, jusqu'à ce qu'on en sorte et traverse un couloir étroit.

- Kira, essaie de parler pour voir si ton micro fonctionne bien.

- Où est-ce qu'on va ?

Je suis surprise de m'entendre parler avec une voix transformée. J'ai l'impression d'avoir celle du capitaine Phasma dans Star Wars. Je ne sais pas qui a choisi les voix, mais une chose est sûre, l'individu est fan de la saga.

- On va dans la salle de contrôle, c'est là qu'on trouvera les disques durs des caméras de surveillance. »

À cause de sa voix, je suis totalement désorientée. Ma main est toujours serrée à la sienne, et il avance d'un pas rapide et saccadé, ce qui fait que j'ai du mal à le suivre. Au bout d'un moment, il s'arrête brusquement, et place son bras devant moi, pour que je m'immobilise. Je penche la tête pour mieux voir ce qu'il se passe. Un vigil armé fait sa ronde, avec un talkie walkie sur sa ceinture. Il porte un uniforme et a les mains placées derrière son dos.

« - Tu vois, on n'est pas seul, il faut être prudent.

Je me mords la lèvre inférieure, puis prends une grande inspiration, avant de souffler lentement. Il faut que je me calme autrement je finirais par faire une erreur et ce n'est vraiment pas le moment de faire un faux pas. Troy a toujours le regard porté vers le vigil, il réfléchit.

- Reste ici, m'ordonna-t-il finalement.

- Tu plaisantes là ? lui demandais-je tout en l'attrapant par la manche de sa veste alors qu'il s'apprêtait déjà à partir.

- Ce n'est pas le moment de discuter ! Tu fais ce que je te dis et ne bouge pas ! »

À ses mots, il s'élance à la poursuite du vigil sans que j'aie eu le temps de riposter. J'ai l'impression d'être une gamine se faisant disputer par son grand frère. Je sais qu'il fait ça pour me protéger, mais avec lui je ne peux rien faire. Toujours vouloir me préserver de la réalité, j'en ai plus qu'assez d'être traitée comme une faible incapable de se défendre.

« - Et merde c'est bon j'y vais, dis-je à voix haute. »

Je traverse l'accueil en direction de la salle de contrôle. Je n'ai aucune idée de l'endroit où pourrait être cette pièce, mais je vais bien finir par la trouver. Je remarque un autre couloir avec une petite porte au fond. Je reprends ma marche et traverse le couloir, tout en gardant le regard rivé sur la porte, ma main gauche sur la crosse de mon pistolet par précaution. Je m'attends à ce qu'elle soit fermée, mais il me suffit d'appuyer légèrement sur la poignée pour que la porte s'ouvre. Elle donne sur une pièce sombre avec un escalier raide. Tout en haut, je vois une autre porte qui laisse passer de la lumière, perdant de son intensité à certains moments comme si un écran était allumé. C'est sans doute ici que se trouve la salle de contrôle. Ma respiration s'accélère et je sens une douleur dans ma poitrine à chaque fois que je lève le pied pour le poser sur la marche supérieure. Une fois arrivée en haut, je place mon oreille contre la porte car je pense entendre des voix. Mon intuition était vraie, deux hommes sont en train de discuter et de rire. Je ne peux plus reculer, alors il faut que j'entre mais en essayant de ne pas tuer ces hommes. Il faut que j'entre brusquement et que j'essaie de les assommer. Mon talkie walkie grésille.

A contrarioOù les histoires vivent. Découvrez maintenant