Chapitre 15

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Il est 8h, le réveil sonne. Je suis dans le lit, la tête tournée vers le mur. Troy est à ma droite, en train de m'enlacer. Il ne se lève pas. Il ne s'est même pas rendu compte que je me suis levée la nuit dernière, et c'est tant mieux. Je ne voulais pas qu'il me pose des questions parce que je savais que j'allais craquer. Je lève la tête, puis jette un œil sur mon cousin. Il est trempé. Je me souviens avoir pleuré jusqu'à ce que je m'endorme vers 7h du matin. Je me souviens de chaque détail de cette nuit-là. La découverte de la pièce secrète, mes exercices de gym, l'arrivée de Connor et le combat, mais surtout de la façon dont il m'a parlé. Ses paroles résonnent dans ma tête « Je n'en ai pas fini avec toi. ». Une phrase qui me procure des frissons à chaque fois que j'y pense. Mais comme je l'avais dit, dès le levé du soleil je me suis sentie mieux, et prête à affronter cette journée d'entraînement. Je sens bien que j'ai quand même besoin de parler de la veille à quelqu'un, mais je sais que c'est une très mauvaise idée. Si j'en parle à Linds elle va s'énerver contre Connor et tout le chalet sera au courant et Troy... je n'ose même pas imaginer ce qu'il lui fera s'il apprend ce qu'il s'est passé. Alors je vais garder le silence. Peut-être que la situation s'arrangera, peut-être que non. On verra bien. En attendant je me tourne vers Troy. Il dort toujours à point fermé. Contrairement à hier, je me dis maintenant que j'ai de la chance de l'avoir près de moi. J'approche ma main pour lui caresser délicatement la joue. Il ouvre les yeux et me regarde en souriant.

« - Salut, dit-il. »

Je n'ose pas répondre, parce que sinon je sens que je vais éclater en sanglot. Je m'approche de lui pour qu'il me prenne encore dans ses bras. J'ai besoin de le sentir près de moi plus que jamais. Je veux qu'il me soutienne surtout en ce moment. Je n'ai aucune envie de descendre maintenant, juste rester là à ne rien faire. Rien que cinq petites minutes pour retrouver ma dose de courage. Juste cinq...

Il est maintenant 8h30. Bon je sais ce petit câlin a duré plus de cinq minutes, mais le courage ne venait pas, alors je suis restée.

« - Je sais que tu ne veux pas te lever, mais pourtant il le faut, déclara Troy en s'étirant.

- Oui, mais encore cinq minutes, répondis-je en soupirant.

- Non pas cinq minutes, on est déjà en retard, allez marmotte. »

Il me dépose un baiser sur le front. Cette fois c'est bon, je suis prête. Je me lève d'un bon, poussée par l'adrénaline.

« - Oh, doucement, on est en retard, mais ils ne vont pas nous engueuler non plus, dit Troy tout en riant et en levant les mains en l'air.

- Désolée. »

Je ris à mon tour et m'habille en vitesse, puis j'adresse un mouvement de tête à Troy pour qu'il se lève. Il pousse un long soupir puis se décide enfin à se lever. Une fois préparée, je le regarde, le bras gauche sur la hanche, tout en lui décochant un sourire en coin. Il met son pantalon, puis lorsqu'il remarque que je le fixe, il s'arrête immédiatement et s'avance vers moi doucement. Je recule pour me coller contre le mur. Il s'approche de moi jusqu'à ce que nos lèvres ne soient plus qu'à quelques centimètres de distance.

« - Je sais pourquoi tu me regardes comme ça. Tu veux que je m'occupe de toi ?

Il se rapproche encore plus prêt jusqu'à ce que nos lèvres se touchent et qu'il m'embrasse tendrement. Je m'écarte, puis ouvre la porte de la chambre tout en me préparant à dévaler les escaliers le plus vite possible. Je lui jette un dernier regard avant de lui lancer :

- Non, parce que je suis une marmotte et je n'ai pas besoin d'un ours qui hiberne sans arrêt.

- Moi ? Un ours qui hiberne tout le temps ? répondit-il tout en se montrant du doigt et en baissant la tête, mais en gardant les yeux levés vers moi. Tu vas voir toi si je suis un ours. »

A contrarioOù les histoires vivent. Découvrez maintenant