Chapitre 6

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Je me réveille, la nuque endolorie. Je ne sais pas combien de temps j'ai dormi, mais une chose est sûre on est l'après-midi. Les rayons du soleil se propagent dans la pièce. J'essaie de me lever, mais quelque chose me retient et me brûle le poignet. Je porte toujours cette satanée menotte. Je me redresse autant que possible et tire sur la chaîne. L'anneau mural qui retient la menotte est très solide. Je remarque sur ma table de nuit un plateau avec quelques parts de pizza. Si j'étais chez moi avec ça sous les yeux, je les aurais déjà mangées. Mais je me souviens que je ne suis pas à ma maison, ce qui me coupe totalement l'appétit. Je jette un coup d'œil sur mon oreiller et constate qu'il est mouillé. J'ai dû pleurer durant mon sommeil. Mon poignet me brûle de plus en plus. Cette douleur est atroce. J'entends du bruit au rez-de-chaussée. Quelqu'un monte les escaliers. Les pas se rapprochent, et la porte de la chambre s'ouvre. Lindsay entre, une pommade à la main.

« - Ah, ça y est tu es réveillée, dit-elle d'un ton enthousiaste. Comment tu te sens ?

- Bizarre. Ma tête tourne et j'ai mal partout.

- En même temps t'as dormi trois jours alors c'est un normal.

J'écarquille les yeux, tandis que Lindsay vient s'asseoir sur le lit en face de moi, avec un grand sourire.

- Trois jours ! m'exclamais-je. J'étais si fatiguée que ça ?

- Je pense que c'était plus émotionnel que par fatigue. Le stress peut procurer une grande fatigue. Alors vu que tu étais anxieuse et perdue, tu as dormi quelques jours. Je t'ai apporté de la pommade. Avec cette menotte, tu dois être toute irritée.

- Non pas tant que ça.

En réalité je me retiens de pleurer. J'ai l'impression qu'un briquet est placé sous mon poignet et qu'il me le brûle à petit feu. C'est insupportable. Lindsay rit, ouvre la crème et en met sur sa main.

- Je ne te crois pas. La douleur est très intense, surtout quand on l'a depuis trois jours.

- Comment tu peux le savoir ?

- Parce que moi aussi au début j'ai dû en avoir.

Son sourire s'efface tandis qu'elle m'ôte la menotte. Mon poignet est couvert de plaques rouges. Lindsay applique la crème, ce qui me fait grimacer à cause de la douleur. Mais au bout de quelques minutes, je ne sens déjà plus rien. Je m'attends à ce qu'elle me remette la menotte, mais elle reste assise en tailleur à côté de moi.

- Comment ça ? lui demandais-je en faisant tourner mon poignet plusieurs fois. T'as dû porter des menottes toi aussi ?

- Oui. Si tu veux je sors avec Sam depuis un peu plus d'un an. Au début, je ne savais pas qu'il faisait parti de La bande des jaguars. Il me cachait beaucoup de chose. Par exemple tu vois, il ne voulait pas que je rencontre ses parents. En même temps il ne les a pas vus depuis deux ans. Et puis un jour, je l'ai suivi en voiture pour voir où il habitait.

- Tu n'étais jamais allée chez lui ?

- Non. Il me sortait des excuses comme « ma maison est petite, j'ai un peu honte de te la montrer », et j'en passe. Au bout d'un moment j'ai trouvé ça louche. Je l'ai suivi jusqu'au chalet. Je m'étais cachée derrière un sapin pour voir ce qu'il faisait. Peter m'a surprise et m'a emmenée à l'intérieur. Sam suppliait Troy de m'épargner. Alors j'ai été séquestrée pendant deux mois environ, jusqu'à ce que je pardonne à Sam. Il m'a tout expliqué. Depuis je vis ici avec la bande.

-Tu as passé deux mois menottée ? C'est énorme.

- Je m'y suis habituée au bout d'un moment. Et puis c'était le prix à payer pour pouvoir être avec Sam. Maintenant tu vois je suis heureuse. Et tu pourrais l'être toi aussi tu sais.

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