Chapitre 33

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Quelques semaines se sont écoulées depuis l'annonce du prochain braquage. Nous en avons discuté longuement avec Troy, et il a fini par l'accepter. Il fallait bien qu'il s'y fasse parce que je n'avais pas l'intention de revenir sur ma décision. Mais il est inquiet, je le sais bien. Je fais tout pour le rassurer, disant que je serais vigilante et prudente, que tout se passera bien, mais il n'est toujours pas convaincu. Je prépare mon sac avec Amanda, en lui expliquant quel doit en être le contenu. Elle a reçu tout comme Kate son masque jaguar en cuir noir il y a quelques jours. Elle porte la même tenue que moi. Le legging noir et le débardeur, avec la veste rangée précieusement dans son sac. Amanda paraît toute excitée, plus que je ne l'étais pour mon premier braquage. Lorsque nous sortons de la chambre, il est 23h. J'ai attaché mes cheveux en une queue de cheval, et Amanda a relevé les siens dans un chignon. Troy m'attend en bas des escaliers. Je comprends alors qu'il veut que je reste près de lui, du moins jusqu'à notre arrivée à la banque. Il passe son bras autour de ma hanche, et m'entraîne vers l'extérieur. Les autres sont prêts, et attendent patiemment le feu vert de Troy.

« - Allez en voiture tout le monde, s'écria-t-il. »

Chacun se précipite vers son véhicule et nous voilà partis pour Los Angeles.

Je me réveille brusquement. La voiture s'est arrêtée. Nous nous trouvons devant une immense tour en verre. Je peux lire HSBC avec son logo, dont le motif blanc ressemble à un nœud papillon, sur un fond rouge. Nous y sommes. Troy se gare juste en face de la banque, à l'entrée d'un parking passant sous une autre tour. C'est comme si c'était un tunnel. Chacun de nous enfile son masque et sa veste, avant de descendre de la voiture et de courir vers l'entrée secondaire de la banque. Je repère facilement Kate, qui a l'air effrayée. Je tapote plusieurs fois sur son épaule avec mon index, jusqu'à ce qu'elle me reconnaisse et soupire de soulagement. Steve s'occupe de l'ouverture de la porte, tandis que Sam sort son ordinateur de sa mallette. Troy me jette quelques coups d'œil furtifs, plus anxieux que jamais. Je lui presse fortement la main, puis lui murmure de ma voix transformée :

« - Ça va aller, d'accord ? »

Il acquiesça d'un mouvement de tête et poussa un long soupir qui me parut interminable.

« - C'est bon les gars, c'est ouvert, s'exclama Steve. »

Toute la bande s'élance. Je les suis, mais quelqu'un me retient par le bras.

« - Promets-moi que tu seras prudente, exigea Troy.

- Je te le promets. »

Il lève légèrement son masque pour ne faire dépasser que sa bouche, et fait de même avec le mien. Ses lèvres pressentes se rapprochent des miennes, et il m'embrasse tendrement.

« - Je t'aime, murmurais-je de ma voix normale.

- Moi aussi je t'aime. Je n'aime que toi. »

Je l'embrasse une dernière fois, puis coure rejoindre Kate à l'intérieur tout en réajustant mon masque. Elle serait capable de se perdre, alors je dois faire vite. Je la trouve, plantée au beau milieu de la pièce à m'attendre.

« - J'ai eu peur, j'ai cru que tu étais déjà partie.

Sa voix transformée, la rend moins ridicule, mais ses paroles, toujours aussi infantiles ne font que la dévaloriser.

- Bon, on doit vite gagner nos positions, lui dis-je tout en avançant. »

Elle fit quelques enjambées pour se placer à côté de moi. Elle a peur, ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Peut-être qu'au fond, elle n'est pas faite pour ça.

« - Tu faisais du sport avant ?

- De l'équitation.

Elle m'a annoncé ça fièrement. Je me suis retenue de rire. Je n'ai absolument rien contre les cavalières, mais en quoi ses connaissances sur les équidés et le fait qu'elle sache monter à cheval peuvent-elles lui servir ici ? Peut-être le sens de l'équilibre, mais c'est tout ce que je trouve, et encore ce n'est pas un argument très solide. Nous arrivons à l'accueil. Je me camoufle derrière un des comptoirs. Un vigil fait sa ronde tout en sifflotant. Sa main est positionnée sur la crosse de son arme à feu. Kate est juste à côté de moi, et paraît tétanisée face à ce potentiel danger.

A contrarioOù les histoires vivent. Découvrez maintenant