*Un passé similaire*

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Étendue sur le bastingage, blanche et encore nauséeuse, Iloé fixait d'un regard livide les nuages noirs qui s'éloignaient au loin. "Bon débarra..." songea-t-elle.


Cette nuit avait été des plus horribles. Entre la peur véhiculée par les vieux marins, pourtant habitués à ce genre de tempête, et le navire qui semblait frapper de plein fouet les fonds sablonneux et rocheux, Iloé n'avait pas fermer l'œil de la nuit.

«Recousez-moi ces voiles et briquez moi ce maudit pont plein d'algues et de coquillages !" Hurla Gibs, trempé jusqu'à l'os.

Les marins allongés par terre, vidés de leur énergie, rouspétèrent un long moment. Après de grandes bouffées d'air, ils se relevèrent et débutèrent leur journée, comme si la tempête ne s'était jamais défoulée sur les eaux. Le navire avait jeté l'ancre il y a tout juste quelques heures dans une crique bien à l'abri des vents forts et des ennemis aux alentours.

Les dégâts n'étaient pas importants mais nombreux et se répartissaient sur l'ensemble de l'embarcation. Même les voiles, qui avaient pourtant été étouffées se retrouvaient déchirées à de multiples endroits. Les cordages sont effilés et les cargaisons dans les cales ont été endommagées, certaines étant même bonnes à jeter, réduisant considérablement la quantité de vivres.Même la coque s'était fissurée à cause de la pression marine et des canons qui avaient frappés contre celle-ci. Le pont était inondé comme le fond des cales. Le bois avait bu l'eau et commençait à gondoler sous le soleil chaud. Les mollusques et animaux marins jonchaient le pont principal. Fort heureusement, le Coq ne gaspillait rien, il pourrait cuisiner tout ça avec son satané piaf qui jetait des insanités à tout bout de chant. Iloé, sentant le monde affluer sur le pont, décida après quelques bouffés d'air frais de redescendre dans les cales pour sa sécurité, à l'abri dans la pièce sombre.


Avant de descendre les marches son regard buta vers la cabine du capitaine. Une certaine aigreur s'immisça en elle, mais au milieu de toute cette amertume, l'inquiétude s'immisçait. Allait-il bien ? Les marins n'avaient pas profité de cette tempête pour attenter à sa vie ?

"Monsieur ! Des cadavres ont été retrouvés dans la cale inférieur, écrasés sous des canons. Il s'agit de canonniers et de Lye monsieur, s'affola un jeune matelot.

-Tu es sûr de toi marin ? Comment c'est possible, ils ont tous été attaché ! demanda le maitre d'équipage.

-Les cordages ont été mal noués voilà tout, que ça serve d'exemple, retourne au travail maintenant, s'interposa McLéod. Aller qu'est-ce que tu attends Mathurin ? Les corps seront jetées à l'eau, comme le veut le protocole !"

Le marin grinça des dents puis tourna les talons. Les deux maitres se regardèrent puis hochèrent la tête avant de reprendre chacun leur travail. Iloé resta interdite. Le second maitre avait expédié ce problème bien vite et il ne paraissait pas perturbé par ces pertes.

Sans s'en rendre compte, elle bouscula un marin. Le cœur battant elle se retourna vers l'homme et pria pour qu'il ne lui arrive rien. Mais au lieu de trouver un rat de cales en colère elle rencontra Asha, fatigué et visiblement bien amoché. De nombreux bleus et coupures marquaient son corps endolori.

"Comment t'es-tu fait tous ces bleus ? s'inquiéta la jeune femme en passant sa main sur les blessures.

-J'ai trébuché un bon nombre de fois dans les cales hier pendant que j'attachais les canons, ricana-t-il en passant sa main dans ses cheveux brun.

-Par chance tu n'as pas connu le même sort que Lye et des canonniers...

-Parfois ce n'est pas la malchance qui est en cause...Bon on m'attend sur le pont supérieur, toi reste dans les cales."

Les mers d'un autre mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant