*La fuite*

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Les rayons du soleil traversaient la minuscule fenêtre, éclairant d'une faible lumière la cellule terne et moisie.

La clef tourna dans la cellule et le garde entra d'un pas lourd. Il huma l'air et sourit.

« Debout, votre heure est arrivée. »

Il enchaina les mains de chaque prisonnier à l'aide de chaîne en fer, puis les incita à sortir de la cellule. Il les poussa à suivre un sentier poussiéreux qui serpentait dans la forêt de cocotier. A l'aide d'un pistolet, chargé, il leur avait enlevé toute envie de rébellion. Bill ouvrait le cortège, il avait essayé à plusieurs reprises de voler les clefs qui pendaient à la ceinture du garde, mais ce dernier le remarqua bien vite et lui donna un violant coup dans le ventre. Les deux autres ne t'entèrent rien et suivirent le garde à travers la forêt sans dire un mot. Le climat tropical rendait le sol boueux, leurs pieds s'embourbaient à certain endroit rendant la marche beaucoup plus lente. La brute, chargée de les guider, leur avait plusieurs fois hurlé d'avancer et rapidement sous peine de recevoir un châtiment.

« Ce n'est qu'un rêve, ce n'est qu'un rêve, je vais me réveiller... essaya de se convaincre Iloé. »

Soudain, au beau milieu de la forêt, la voix sévère du garde leur ordonna de s'arrêter. Iloé blanchi lorsqu'elle découvrit sur quel lieu ils se trouvaient. Des trous, semblables à des tombes, avaient été creusés dans la nuit. D'autres en revanche étaient déjà occupés en vue des amas de terre çà et là et des croix en bois plantées juste au sommet. Les autres prisonniers avaient eux aussi comprit ce qui les attendaient, mais ils ne semblaient pas pour autant effrayer.

« Par qui allons-nous commencer ? Le regard du garde se baladait sur les trois prisonniers puis il s'arrêta soudainement sur l'un d'eux, toi ! »

Iloé blêmis. La brute la détacha et la fit mettre à genoux devant l'une des tombes. Il chargea son arme avec de la poudre et pointa l'arme sur la jeune femme.

« Une dernière volonté ? »

Iloé ferma les yeux et serra ses deux mains tremblantes. Pour la première fois elle allait s'en remettre à Dieu ou tout autres personne céleste ayant un quelconque pouvoir. Elle espérait fortement qu'un être entendrait ses prières et la ramènerait saine et sauve dans son monde. Elle espérait sincèrement se réveiller en sueur dans son lit. Elle espérait rire le lendemain matin de ce rêve sordide.


La jeune femme entendit la brute rire grossièrement.

Une détonation retentit dans toute la forêt faisant s'envoler les oiseaux apeurés. Iloé mit un certain temps avant de comprendre que le coup ne l'avait pas touché


« C'est amusant de torturer les femmes. Si j'avais l'autorisation du capitaine, je me serrai bien amuser avec toi avant de te tuer... »

La brute s'approcha de la jeune femme. Il planta ses yeux marrons dans ceux d'Iloé. Un sourire malsain apparut sur ses lèvres avant qu'elles ne descendent à la base de son cou. Il ne se retint pas de passer sa langue sur la peau fine et de remonté jusqu'à sa mâchoire. Dégoutée, elle le repoussa les larmes aux yeux.


« Farouche en plus de ça, tu as braiment de la chance. Le capitaine a des yeux partout estime toi heureuse que je tienne à ma vie et que je n'aille pas plus loin. »

Le garde fit quelques mètres et remit de la poudre dans son arme.

« Bon, finissons-en, j'en ai juste assez pour vous trois. »

L'homme pointa à nouveau l'arme vers Iloé. Cette fois, il avait pris un air sérieux. Des larmes coulèrent sur ses joues et ses mains toujours liées ne cessaient de prier. D'ici quelque instant le coup qui allait être tiré, lui assurera une mort certaine. Elle pousserait alors son dernier souffle avant de s'effondrer dans le trou béant, juste derrière elle. Iloé allait rejoindre sa mère de l'autre côté, s'était la seule chose qui la poussait à accepter son sort.

Les mers d'un autre mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant